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HISTOIRE

Premier épisode | Épisode précédent

Agriculteur

Saison 5 | Chapitre 10 | Fusion

On s'éloigne du brouhaha de la foire, de la pression de la foule assemblée et, l'air de rien, je lui dis :

- « c'est à ton tour de me fourrer, non ? » Claude hausse les épaules sans lever le regard :

- « j'ai bien joué avec ton mec mais je n'ai pas été à la hauteur avec toi. Quand tu m'as pris hier, j'ai joui tout de suite, comme un puceau incapable de se maîtriser. Je m'en veux, Julien ! Mets-la-moi bien profond. Cette fois, je veux en profiter » Il me regarde avec des yeux de cocker, j'en suis abasourdi mais son visage fond en grimace et il éclate de rire.

- « J'ai envie que ce soit toi qui me mettes ta grosse bite, mec ! Comme tu as fait à ton mec. Alors que moi, tu m'as mis un pouce, juste ton pouce. » Il montre son pouce dressé qu'il fait frétiller. Je hoche la tête, j'en rapproche le mien, nous faisons mine de comparer les tailles… « insuffisant, évidemment » On rit comme deux gamins complices prêts à faire une bêtise.

Je mate Claude à la dérobée : bien qu'un peu plus petit que moi, il toise autour du mètre soixante-dix, quasiment dans la moyenne des hommes. Il a une belle carrure, la rondeur de ses épaules indiquant son habitude du travail physique, ses bras noueux sont couverts de ce poil rêche, blond avec des reflets roux qui court sur tout son corps dans sa prime nature. Sa démarche est balancée et élastique comme pour compenser sa taille et l'on devine la puissance de ses cuisses, un peu à l'étroit dans son pantalon.

A peine entrés dans sa chambre, je repousse la porte et abats mes grosses mains dans son dos pour l'immobiliser tandis que ma bouche lui ventouse le cou dans ses petits cheveux, pour lécher, effleurer, mordiller, embrasser et que mes mains s'activent à le dévêtir. Je réprime toutes ses velléités d'initiative :

- « tu es mon invité, tu fermes les yeux et tu profites, quant à moi, je te déguste » Je m'imagine déjà mobiliser toutes mes ressources et toute mon attention pour donner du plaisir ce garçon. Rien ne me fera plus bander que de le voir s'abandonner entre mes mains en toute confiance.

Au prétexte de son effeuillage, je vais d'abord réveiller sa peau. Partout. Sentir ses poils hérissés par la chair de poule sous la variété de mes caresses, leurs changements d'intensité ou l'alternance entre la pulpe des doigts et le papier de verre de ma barbe. Je le vois, parcouru d'ondes frissonnantes, réprimer ses réflexes de retrait, tandis que j'explore ses replis et ses sillons secrets de la saignée du coude à l'aisselle odorante. Puis je suis la ligne de son pectoral conduisant ma langue jusqu'à son téton.

Et tandis que mes lèvres cueillent ce bouton pour l'agacer et concentrer toute son attention, mes mains batifolent un peu partout, ne se refusant aucune privauté : caresser, effleurer, pincer, étirer, griffer, pétrir … Je le sens rendre les armes, se laisser aller à toutes les contacts émollients pour aussitôt après se durcir et se tendre en retour dès que je l'égratigne. Ce garçon réagit vite à tous ces bonheurs et nous nous rejoignons dans des baisers qui reflètent nos échanges entre impatience, empressement et volupté nonchalante.

Débouclant sa ceinture, je laisse tomber maintenant son pantalon, découvrant et parcourant ses pieds, ses jambes, le losange si tendre du pli poplité au creux des genoux, pour saisir à pleines mains la masse de ses cuisses puissantes. Au-dessus, son slip peine à dissimuler des charmes que mes mains moulent puissamment au travers du coton tendu avant de faire coulisser le tissu. J'aime ce poil sec découvert qui crisse sous mes paumes et le contraste de ses moiteurs soudaines. Je m'empare, m'approprie, frictionne ou masse. J'écarte ses deux lobes, étire ses couilles, retourne vers l'arrière sa bite dressée. Je laisse filer ma salive qui se piège dans la bourre blonde de sa raie avant que, d'une langue large, je l'écrase sur sa peau, la remonte sur ses muqueuses.

Le signal est donné et me voilà carnassier : je lèche, aspire, tète, mordille, agace, détrempe. Je trace des chemins de gourmandise, de son œillet au méat qui suinte pour former une goutte de precum visqueux que je recueille pour le lubrifier suavement. Le champ de bataille est maintenant plus réduit, même si mes doigts volent encore jusqu'à tordre un téton pour déplacer son attention dans un sursaut tandis que je lui gobe une couille ou qu'un doigt se fiche en flèche dans son conduit. Echevelé, il se tortille, tantôt cul dressé en offrande, ses deux globes largement fendus offrant son antre aux caresses tantôt pubis écrasé et fessiers contractés comme pour s'en défendre ou emprisonner en lui le doigt qui le masse et le chavire. Il soupire et ferme les yeux.

Puis il proteste, fait mine de se défendre de tant de vertiges, de ces frissons qui l'emportent. Il me glisse « salaud » alors que le léger tracé de ma langue le fait se contracter en réflexe à cette vibration, comme un chatouillis insupportable. Mais son sourire béat m'invite à poursuivre. Il se redresse et m'embrasse :

- « viens maintenant » me dit-il.

Je me capote prestement et empoigne le flacon de gel. Mes deux mains s'activent autour de sa queue et de son étoile déjà souple et détendue. Je le doigte avec précaution puis je le positionne le cul au bord du matelas, cuisses écartées pour juste le pointer et aussitôt son anneau s'entrouvre souplement. Je le vois balancer le bassin de gauche à droite pour trouver la position la plus favorable et mon simple poids me fait progresser en lui qui m'aspire, prenant de bruyantes respirations alors qu'il s'ouvre lentement sur mon gros chibre.

Je ne bouge pas mais je sens des vagues d'ondulations qui parcourent son conduit et massent ma queue. J'oscille légèrement sur mes cuisses, latéralement et verticalement pour qu'il soit bien mis au diamètre et je le pique de tout petits coups de reins pour écraser ma touffe dans sa raie. Il imprime son buste dans le lit avec un râle, reculant sur ma tige avec un profond soupir paisible et nous restons ainsi suspendus. Je l'attends et ces quelques secondes sont une jubilation, l'attente du plaisir partagé.

C'est lui qui donne le signal avec un soupir et une détente dans laquelle il vient me chercher en s'ouvrant totalement puis il se resserre sur ma queue. J'entame alors lentement ces aller-retour courts et lents qui gagnent progressivement en ampleur, en vitesse et en intensité. Et que l'un ou l'autre bloque, c'est selon, en s'immobilisant ou en se contractant absolument. Une pause pour échapper à l'explosion autant attendue que retardée à tout prix.

Respirations profondes et ralenties. Retrait précautionneux. Nos corps qui se repositionnent silencieusement, les peaux qui ré-adhérent par leurs sueurs, re-mêlent leurs poils et ma bite qui revient en lui comme dans son lit naturel. Et le mouvement qui repart, qui enfle, qui emporte, qui suffoque. Des mains qui agrippent, retiennent. Puis encore. Stop ! Souffles retenus pour écouter les tambours cardiaques ralentir, sentir la lame d'air frais s'insinuer entre les peaux quand elles se décollent. Et lui qui roule sur le dos, son regard qui saisit le mien, son corps qui s'ouvre, jambes et bras écartés comme un appel à combler ce qui s'entrebâille, pour moi, puis se referme, sur moi.

Revenir en lui, souplement, retrouver ma place est déjà une jouissance puis reprendre lentement nos ondulations, regards soudés, souffles courts « là, maintenant ». C'est lui qui autorise, qui me laisse poursuivre, qui me regarde, bouche entrouverte, dépasser la limite de non-retour et, aussitôt, son spasme vient en écho au mien en acmé, presque décevant de tant de douceur après les vertiges partagés. Notre complicité se termine en fou rire. Je m'écroule à son côté, il souffle « j'en pouvais plus ». Je ne dis rien, je l'observe, fraternel.

Lui, à mes côtés, qui s'agite, qui crépite, joyeux, tonique, qui me dit :

- « j'ai envie de me remplir les poumons de grand air, maintenant. Allons courir » et moi, pourtant vidé, qui lui emboite le pas. Je cours à ses côtés, concentré sur les ondes de chaleur qui émanent de lui. Puis il rompt le rythme, se met à marcher, l'œil perdu dans le lointain :

- « tu vois, tu m'as pris, rempli, je t'ai accueilli, je ne me sentais ni envahi, ni dépossédé et j'ai joui ainsi. J'ai senti que nous ne sommes pas différents des femmes, et surtout pas supérieurs. Tu m'as enculé et pourtant, je me sens complètement être un mec. Après ça, je crois être réellement amoureux d'elle, de cette fiancée dont je t'ai parlé. C'est une fille tellement joyeuse, un soleil » Puis me regardant, il réalise que je suis à ses côtés et il me prend dans ses bras :

- « mon ami, mon frère, merci ! Grace à toi et sur ton épaule, j'ai fait un beau chemin jusqu'à moi-même » Il me secoue et m'entraine en trottinant « viens, rentrons ».

Sur le chemin, je devine à son allure et à son air que Claude a quelque chose à ajouter et je le presse de le faire :

- « Je vous ai observé tout le temps tous les deux, André et toi : votre entente est évidente et on comprend qu'entre vous, il y a plus qu'une relation de travail. Un supplément que chacun attribuera … selon son ouverture d'esprit. Mais il y a aussi une différence fondamentale : tu te veux libre, Julien. André, lui, est attaché. A son domaine, à ses bêtes, à son nom, à son métier. Il appartient à une lignée qu'il veut prolonger avec son fils. C'est un paysan. Tout comme moi ! Moi, je me fiche de savoir ce que je suis ou non, ou bi ou plutôt homo ; je sais qu'une de mes vérités est d'avoir des enfants pour transmettre. » Nous faisons encore quelques pas : 

- « Je sais aussi, Julien, que tu m'as tendu la main, que tu t'es montré à moi en me faisant confiance comme personne » Il entoure mes épaules de son bras « ma maison sera toujours ta maison. »

Malgré cela, ce soir-là dans ma chambre, je me suis senti envahi par un grand désarroi mélancolique. « On and on, the rain will fall /encore et toujours la pluie tombera/ like tears from a star(bis) /comme des larmes d'une étoile/ On and on, the rain will say /Encore et toujours, la pluie nous dira/ How fragile we are (ter) /à quel point nous sommes fragiles » – Sting – fragile*.

Est-ce parce que je regarde ma prétendue liberté avec scepticisme ? Nos conquêtes semblent nous attacher viscéralement à ceux à qui on les doit et, ce soir-là, je sais vers qui mes pensées reviennent sans cesse, et avec gratitude. Mais je ne peux me détacher si facilement de Claude, de son corps et des vertiges que nous avons partagés, qui m'ont plongé dans un violent trouble émotionnel.

Pourtant, la nuit portant conseil, le lendemain je me réveille apaisé et je le retrouve avec un grand plaisir : on est les meilleurs amis du monde et complices comme cochons : il y a ce « secret » entre nous, une fraternité qui nous lie.

Ce jour-là, par beau temps, il m'apparait que ma situation m'offre aussi bien des bons côtés : quand je pense qu'il y a des gens à qui il n'arrive RIEN !

Amical72

Suite de l'histoire

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