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HISTOIRE

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Agriculteur

Saison 4 | Chapitre 1 | Phénix et joie profonde

L’été bat son plein ; le soleil est éclatant, la chaleur écrasante, la poussière vole dans les éteules, les chevaux se tiennent tête bèche en s’éventant réciproquement de la queue, l’œil mis clos, dans les prairies desséchées. Je veille sur Les Chênaies tandis que le patron fait de fréquents séjours à la mer. Je profite des petites heures du jour pour monter Noisette, travailler quelques chevaux et l’après-midi, je me réfugie au méandre des moines pour nager, muni d’une revue ou d’un bouquin pour les pauses. J’aide parfois Monique à de menus travaux « et le temps passe comme ça / Douceur de papier soie / et le temps passe comme ça / di di di di… »*1

Quelque chose m’a tiré du sommeil. Il fait nuit noire et je reste aux aguets, nu sur mon lit, dans cette chambre balayée par un souffle d’air frais qui entre par la fenêtre ouverte. L’oreille tendue, j’entends l’escalier craquer et, dans les ombres bleues dessinées par la lune, je vois la porte s’ouvrir lentement. La silhouette qui se glisse dans l’entrebâillement m’est familière entre toutes. A la lueur nocturne, il me semble distinguer qu’il est nu, il a dû se rafraichir sous la douche après son voyage et avant de monter. Le lit est dans l’ombre et je reste immobile, allongé sur le flanc ainsi qu’à mon habitude, curieux de ce qui va advenir ; ces imprévus me paraissent être autant de chances et cette fantaisie enrichit ma vie. Je le devine s’approcher souplement, tâtonner puis s’allonger à la place vacante et chercher à découvrir ma position d’une main prudente.

Je lance brusquement bras et jambes comme le rétiaire son filet, l’emprisonnant sous mon corps, ma bouche décidée à bâillonner la sienne, mon bras comme un trident barrant sa poitrine et mon poignard brandi affronte, sur son ventre, sa dague instantanément belliqueuse. Aussitôt, face à cette attaque de gladiateur et avec un soupir, le mirmillon rend les armes et nos langues se croisent, s’épanouissent, se nouent en un voluptueux entrelac mouillé de salive, impatientes de retrouvailles, comptables d’inventaire : oui, c’est bien lui ! Cet autre dont on reconnait la masse, le gout, l’odeur.

-« alors, Fantômas ! Est-ce toi qui surgit dans le silence ?

Mais, d’un puissant rétablissement, il renverse la situation et, complaisamment, je me vois à mon tour avec son avant-bras replié emprisonnant le mien et comprimant à demi mon torse, écrasé par son poids, ses jambes forçant l’ouverture des miennes qu’il bloque de ses genoux et, raflant mes couilles comme des dés sur la piste de jeu, il les fait rouler lentement : « j’ai mis la main sur les bijoux de famille ». Il joue, presse, fait tourner ; son gros doigt s’aventure dans mes broussailles, suit la ride du périnée, frise ma rosette qu’il écrase de sa pulpe, puis remonte pour enserrer la base de ma queue avec un murmure : « voyez-moi cette belle prise ! Avec ça, je suis le roi des montes en l’air ! »

A califourchon sur moi, il joue de ses cuisses, affaisse ses épaules, creuse le rein et se frotte, toison contre toison et, plus bas, croise le fer de nos bites dressées, mouillantes, alors que, de mon bras libre, je parcours son dos, depuis l’omoplate, le long de sa colonne, les plaines rases qui ombrent ses cotes, jusqu’en dessous, le replat, plus sec, du sacrum où commence à naitre cette toison bouclée qui s’épaissit dès lors que ses globes enflent sous mes mains. J’aime sentir sous ma paume cette fermeté élastique, cette souplesse puissante, effleurer sa savane herbue, dénicher les replis qui protègent des douceurs enfantines. Nos langues se sont fermement retrouvées, toujours aussi extraordinairement loquaces et, sous ses ondulations, nos corps se frôlent, ou s’imbriquent quand il s’effondre sur moi.

Il cascade alors vers le bas, abandonnant mes lèvres et, ses deux avant-bras remplaçant ses genoux pour maintenir mes cuisses ouvertes, il s’efforce de gober mes couilles resserrées, bourrues, en bavant, léchant, aspirant. Je pirouette à demi, l’attirant à califourchon, tête bèche sur moi et, dans une seule aspiration, je déguste sa queue comme un enfant son sucre d’orge. Il se cambre soudain comme la baguette de l’archet puis ses lèvres s’emparent de mon gland et il n’est pas en reste, bouche veloutée qui m’accueille et m’enveloppe avant de coulisser sur ma tige.

Chaque fois, c’est pareil ! Je réalise que j’aime sa queue. Je pourrais, bien sûr, la décrire : droite, bien veinée, avec son prépuce un peu long qui peine à décalotter, de dimensions honnêtes … mais elle n’a rien de particulièrement remarquable, c’est une bite « ordinaire » sauf … qu’elle me « convient » ! C’est un ensemble que composent sa taille, sa forme, son toucher, son odeur, son gout … et j’en joue sans aucune retenue ni appréhension, elle m’est familière, comme son propriétaire. Et je me repais d’eux après quelques jours de sevrage. J’en ai envie, sans calcul, sans stratégie ; l’envie simple de nous voir jouir ensemble. Et je sens bien que lui aussi est engagé dans une pipe efficace. Alors je suce, lèche, aspire, caresse, branle … tout en essayant de résister à ces mêmes douceurs qui me sont prodiguées avec la même application attentionnée.

C’est moi qui m’effondre le premier, les reins secoués de soubresauts, sa queue raide encore dans ma bouche qui suffoque. Il me l’arrache et, en deux mouvements de poignet, il me rejoint, son panache retombant sur nous avec des « ploc » sourds à son tour tandis qu’il pousse un long soupir. Je me colle rapidement à lui, mêlant poils et foutre et poussant dans sa bouche une langue coquine et joueuse qui rencontre immédiatement la sienne. Quand il se détache dans une grande expiration comblée, il retombe sur le dos, écartant son bras libre en croix : « tout va bien, gars Julien ? »

-« Pff, comme un pauvre palefrenier endormi nu dans le fenil au-dessus des chevaux, réveillé en pleine nuit par son patron pour un soixante-neuf d’urgence … une bien belle histoire que j’aurais aimé qu’on me raconte, enfant, pour que je sois moins chamboulé en réalisant que c’est le bucheron qui me fait bander, et non la princesse ». Il rit :

-«  tu as beaucoup d’imagination, gars Julien ! Regarde, je ne suis pas bucheron. »

-« Mmmmm ! » Allongé sur le flanc, à son côté, la tête soutenue par mon bras, j’avance ma main libre vers lui, jusqu’à le toucher du bout des doigts, légèrement, sans pression. Puis je remonte lentement en suivant ses côtes jusqu’à rencontrer la broussaille sur son torse. Mes doigts s’y enfoncent en étoile, ratissant sa toison drue. Quand la base de mon pouce repère son téton dressé, je m’en approche délicatement, effleurant le bouton, cajolant la peau si fine de l’aréole. Sa respiration s’est faite ample et profonde mais il ne dit rien, ne bouge pas. Alors je m’attarde, en silence, patiemment … Je sais qu’il s’efforce de résister, jusqu’à ce que ...

D’un coup, il redresse son buste, sa main repousse mon épaule pour me faire basculer à plat dos et il incline la tête pour venir chercher mes lèvres « gredin … »

Mais j’ai vivement tourné la tête vers l’extérieur, offrant mon cou à sa morsure de vampire, il me suce de ses lèvres, m’égratigne de sa barbe, me lèche de sa langue et me mordille ; c’est juste vertigineux, cet appétit qu’on a l’un de l’autre. Dans son mouvement, sa bite a basculé pour tomber exactement dans ma main ouverte à son côté et je tiens fermement cette barre bien rigide. Je me laisse dévorer gloutonnement l’oreille, sa langue visite la gouttière de mon pavillon, il le mâchouille et de petits craquements résonnent dans ma tête que je garde froide. Après le premier élan pour étancher notre soif, combler le manque de l’absence, je veux maintenant le retrouver, vibrant, sensible dans un dialogue torride et indécent.

Déjà il s’apaise, sans rien perdre de sa vigueur. Il murmure mon prénom en modulant sa voix et en papillonnant de la pointe de sa langue. Sa main me brosse le torse, le ventre et quand bien même ma queue raide lui bat parfois le bras, il s’applique à l’ignorer, persistant à marmonner « Julien » à mon oreille. Alors je pivote lentement et il laisse trainer sur ma joue ses lèvres à l’ourlet tranchant de barbe jusqu’à trouver les miennes. Elles frémissent, à peine entrées en contact, agitées sans parvenir à articuler pourtant et c’est moi qui le premier darde la pointe de ma langue humide pour l’insérer entre elles qui l’aspirent.

C’est une crème, onctueuse, veloutée, c’est un nœud souple et lascif, c’est un babil inarticulé et insolite mais pourtant familier.

C’est sa main qui, enfin, se saisit de ma bite tendue, le poignet qui s’enroule et les doigts qui se rabattent comme autant de loquets et qui serrent, fermement puis l’attirent à lui. Il lance un bras vers le chevet, se vrille, farfouille, revient et laisse couler en abondance le gel sur mon cierge qu’il maintient dressé de deux doigts en anneau à la base tandis qu’avec d’amples torsions du poignet, il enduit largement tout mon pilon en le pressant.

Puis il abandonne mon chibre et glisse sur la ride du périnée pour retrouver mon œillet. Il presse, pèse, fore d’un doigt qui visse, ressort, revient. Il ajoute du lubrifiant et insiste. Je m’abandonne à ses caresses péremptoires, mieux ! je les attends, je les espère. Une main me branle « ta belle queue, Julien », de l’autre, un doigt me lime « ah, ton cul douillet ! » me glisse-t-il à l’oreille, son genou m’écrasant l’intérieur de la cuisse pour me parcourir plus aisément. Et je dérive dans une douce euphorie soudainement percée de frissons aigus. Puis, son doigt toujours fiché en moi, ses caresses se font plus légères, presqu’apaisantes et je refais surface.

Je le fais redresser, à genoux, assis sur ses talons. Sa bite dressée appelle ma bouche qui l’engloutit, mes mains écartent ses cuisses et, par en dessous, mes doigts viennent caresser sa fleur déjà souple. Ma main en creuset l’enduit de gel, colle ses poils, ouvre aisément la première trace et, tout en le suçant voracement, j’introduis verticalement un seul doigt qui le pistonne sitôt planté. Je le lubrifie et il ondule, serre son conduit qui réclame. Je lui présente mon pouce et il l’aspire autant que je l’enfonce, mes autres doigts épousant sa raie vers l’arrière. Je retrouve son point sensible et voilà qu’il expire profondément avec des raclements de gorge, cassant le rein pour s’offrir à son tour, tête rejetée vers l’arrière, dans un majestueux plaisir anal. Il bloque ma tête à deux mains, suspendant ma pipe mais il roule puissamment du bassin pour venir se frotter à mon doigt fiché en lui par de longues glissades.

Puis il s’arrache à ces langueurs et se retourne, cambré, impérieux, me convoquant : « baise moi ! » Mes mains encadrent son torse, parcourent son dos tendu, enserrent sa taille puis enveloppent sa croupe solide et velue. J’ai un instant de saisissement à le savoir s’offrir ainsi, viril, costaud, velu, mesurant la chance qui est la mienne. Quel beau mec ! Je me serre contre lui, ma bite moulée entre ses deux hémisphères pour prolonger ce moment magnifique de promesse mais lui s’impatiente, saisit mon vit, le guide, l’embouche, … et suffoque !

Je veux calmer le jeu mais il insiste, se recule sur mon pieu pour continuer de se planter lui-même avec une volonté forcenée, mâchoires serrées : « putain, mais encule-moi donc, Julien ! »

Cette rage me pétrifie. Non, ça, ce n’est pas nous !

J’en débande à demi. Je l’écrase sous moi volontairement de tout mon poids pour le coller au lit : « désolé patron, ma bite n’est pas une pince monseigneur destinée à ouvrir de force une serrure fermée de l’intérieur » Quelque chose me revient alors en mémoire, cette mélopée qu’il avait serinée à mon oreille lors de notre premier rapport et je lui murmure doucement à mon tour :

- « là, là, ça va aller, gars Lecourt … détends-toi ! »

Il s’est effondré et incrusté, inerte, dans le matelas. J’ondule imperceptiblement de tout mon corps collé au sien, nos peaux s’électrisent, ma bite coulisse dans sa raie et, à nouveau, je sens le désir nous envahir :

- « s’il te plait, patron, avec toi, j’ai réussi à ne plus céder à la honte mais à être fier de ce que je suis … » Mes doigts fourmillent en le caressant, ce pair, cet homme puissant avec qui je baise d’égal à égal : « c’est quand il est accueillant que j’ai envie de ton cul, patron » Il soupire, soulève son bassin pour que ma bite s’imprime à nouveau dans sa raie : « viens » dit-il. Ma main s’aventure, mon doigt, happé, s’engouffre puis mon pouce le remplace bientôt dans son conduit redevenu souple, ajusté, frémissant.

-« Ça va mieux comme ça, Julien ? »

-« putain oui, patron … » Je me cambre et le pointe. Son anneau épouse instantanément et naturellement mon gland et je m’introduis en lui souplement, d’un trait, sans faillir, jusqu’à la garde, dans une aspiration souveraine, magistrale, mes abdos soudainement gainés à l’extrême pour tenter de me retenir d’exploser. Son antre est parcouru de petites ondes qui me massent et me pressent, j’en gémis d’une extase dont je redoute qu’elle n’éclate prématurément. Et, bien que pénétré, c’est lui qui a maintenant retrouvé toute sa superbe et me nargue :

« Alors, gars Julien ! Il s’agit d’être à la hauteur maintenant ! »

Mais d’un coup, il bouscule tout, me place assis, jambes en tailleur et un bras vers l’arrière en étai. D’un bras par-dessus mon épaule, il s’assure à moi et descend, de face, s’asseoir sur mes cuisses. Le bassin en rétroversion, de sa seconde main, il guide ma queue dressée et s’empale lentement dessus en pressant la sienne tendue entre nos abdos gainés. C’est redoutable, le crime de cul parfait ! Imparable ! En appui sur ses pieds posés derrière moi, il se soulève et s’abaisse lentement et je m’abandonne à la montée irrépressible de mon plaisir, dans notre enlacement étroit et le frôlement de nos bustes, bouche ouverte et souffle court. Je viens dans une longue expiration suivie de petits hoquets qu’il protège de ses deux bras en anses, mon front enfoui dans le creux de son épaule.

Tandis que je reprends mes esprits, sa main droite caresse mes reins, mes fesses et retrouve le chemin de mon « cul douillet » comme il dit. « Julien … Julien … » Je suis dans un doux entredeux, orgasme et sommeil, et je perçois sa queue raide, ses mains enveloppantes, son doigt qui déjà me vibre … Il me suffit d’un léger sursaut pour inverser nos positions, me soulever pour qu’il glisse ses cuisses sous les miennes, me laisser guider pour m’ouvrir à mon tour et me planter lentement sur sa queue, face à lui. Ma main court dans sa toison, mes doigts saisissent son téton. Le kamasoutra dit : « Immerger son phénix dans une joie profonde », et il s’enfonce en moi comme les plongeurs en apnée dans l’immensité aquatique, perdant tout repère. Il suffoque déjà, bafouille puis rugit en se cramponnant à moi, ses deux mains aux doigts crochetés, enfin il me secoue de ses convulsions désordonnées et se répand en moi, son ultime sursaut est ma récompense.

Nos corps se dénouent et s’affalent, repus et rompus. Je suis secoué de petits rires, les pisse vinaigre s’en étonneront peut-être ; moi, les plaisirs partagés me rendent joyeux ! Alors je le taquine, je joue de ses petites faiblesses, je le câline, je le tarabuste :

-« y va-t-y pas bientôt cesser et me laisser dormir, gars Julien ? »

 Je ris et je blottis, jusqu’à ressombrer dans le sommeil dont il m’avait tiré un peu plus tôt. (à suivre)

*1 chanson « Tu m’écris » d’Isabelle Mayereau

Amical72

Suite de l'histoire

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