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18 Mars

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HISTOIRE

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Agriculteur | S14 Jérôme

15 | Libertés insolentes

Le récit de Julien.

Après le déjeuner pris à la table de Monique, je rentre chez moi. Soudain, la porte s’ouvre brusquement.

Sur Lecourt.

Je m’arrête, étonné. Il entre, la referme soigneusement derrière lui. Je le regarde, interrogatif. Il s’approche, les yeux pétillants.

- « Et si nous avions une petite discussion seul à seul, toi et moi ... »

Aussitôt, mon cœur bondit. Nos mains, symétriquement, enveloppent nos nuques ; nos lèvres s’épousent étroitement et nos langues glissent en s’entrelaçant.

J’ai retrouvé MON Lecourt.

Nos visages se sont écartés et une lueur de malice complice brille dans dans nos yeux. Je souris en repensant à …

Savoureux ingrédient que la nostalgie mêlée à la joie de ce moment inattendu. Je viens saisir la languette de coton vert entre les deux zips de ma combinaison, je tire lentement. Autrefois … ce vêtement était en coton bleu épais, raide et n’avait qu’une fermeture centrale avec deux glissières qui permettaient de l’ouvrir depuis le haut ou depuis le bas. Aujourd’hui, le tissu est plus souple, la lanière de tissu s’allonge et partage mon torse dont elle dévoile petit à petit une bande de peau, ses poils fins, la légère dépression du sternum. ..

Lecourt n’en perd pas une miette. Sa main, dont les doigts jouent dans mes petits cheveux, n’a pas quitté mon cou. Puis ses yeux retrouvent les miens et il sourit, canaille et enjôleur. Sa seconde main remonte et se glisse souplement dans l’ouverture, franchit ma clavicule, enveloppe la rondeur de mon épaule pour s’y ancrer solidement.

Relever simplement son coude suffit à chasser le tissu, agrandir l’échancrure en triangle jusqu’au dévoilement de mon téton ; ses doigts cascadent et l’effleurent, reviennent et le frôlent, s’en emparent délicatement, l’étirent en le roulant. Un spasme soulève ma glotte et s’étrangle.

Le piège de ses lèvres bordées de rasoirs acérés y dépose un baiser qui me hisse sur la dernière phalange de mes orteils recherchant vers le haut un air qui soudain me manque, la pointe de sa langue vibrionne et détrempe le mamelon dressé que, d’un coup, il aspire goulûment et, sous la surprise de ce contraste, un frisson glacé parcourt ma moelle épinière, noue mon ventre et, rompant, nous entraîne jusqu’à la chambre pour une urgence qui ne saurait connaître de délai.

C’est moi qui lui colle le dos à la paroi et l’embrasse comme un assoiffé avide d’engloutir toute l’eau de la source comme pour tenter de l’assécher alors que lui me débarrasse de l’obstacle vestimentaire, ses mains m’enveloppant enfin ; elles semblent m’enduire d’un baume chauffant et décontractant comme une délivrance.

Les mains de Lecourt sur ma peau ont toujours été souveraines.

J’ai moi aussi déboutonné, débraguetté, dénudé pour plonger mes doigts dans ses toisons, ses moiteurs, ses odeurs, familières.

Est-ce seulement pour lui permettre de retirer plus facilement les jambes qui emprisonnent encore mes chevilles que je tombe en arrière sur le lit ? Me voilà nu et livré à l’autorité de ses pognes qui sont moins rêches désormais ; elles me retournent, écartent, soulèvent et je me laisse docilement tournebouler par cet homme en qui je place ma confiance la plus absolue.

Il m’encadre de ses bras et sa bouche se pose ça et là, à l’inspiration : la pulpe de ses lèvres, les picots métalliques de sa barbe, la puissance de sa langue qui investigue, l’éclat vitrifié de ses dents, la succion d’une ventouse, l’air soufflé en filet qui ébouriffe …

Je suis son jouet, tout à sa disposition et je m’essouffle à chacune de ses initiatives qui me surprennent, me tétanisent de tant de volupté, me soulèvent, me bercent, m’entraînent.

Mes mains, mes doigts s’accrochent où ils le peuvent, se crispent, freinent et retiennent puis laissent filer tour à tour. Je ne connais pas plus délicieux lâcher prise, plus suave torture, plus innocente exhibition. Car je m’offre à lui acceptant toutes ses sollicitations dans la plus complète indécence, pour qu’il me lèche, qu’il me suce, qu’il me dévore, qu’il m’éblouisse plus encore.

Puisque je n’aurai de cesse de lui rendre un hommage similaire et, si possible, davantage, entretenant entre nous cette dette, jamais soldée, du plaisir.

Il m’a dévoré le cul, comme un sanglier, jusqu’à me doigter de son majeur comme un ascenseur aux accélérations prodigieuses tandis que sa langue fait de ma bite, de mes couilles, de mon gland ou de mon ombilic l’objet de sa fantaisie et la source de mes saisissements.

Puis sa bouche a lentement englouti ma queue comme un sucre d’orge que l’on suçote pour en aspirer les sucres colorés. Pas d’oscillations métronomiques mais un patient et suave enveloppement de sa langue, ses lèvres, des aspirations de sangsue, un étirement du plaisir qui monte puis reflue, revient …

- « Ah patron ! Tu me fais devenir fou. »

Il s’allonge à mon côté, soulevé sur son coude, remonte sa cuisse à l’équerre pour barrer mon abdomen et, plus bas, sa main flatte ma hampe. Il me sourit, tend le bras et fouille sur le chevet. Claquement du clapet de plastique et fraîcheur du lubrifiant sur ma peau. Il se soulève, s’enduit et glisse à califourchon sur moi.

Un silence absolu se fait, suspendu; ce sont nos yeux qui se parlent, attentifs à la moindre nuance entre sourire et crispation, nos gestes se font coulées serpentines, précautionneuses. Mes mains englobent ses fesses, les écartent et ma bite rougie au feu vient coulisser comme une bielle dans l’humide gouttière entre ses globes.

Laissons encore un peu monter cette tension en connivence !

Pupille étincelante, il avance brusquement le bassin et elle disparaît, retombe en claquant sur mon ventre. Il se cambre et, quelques contorsions plus tard, avec le secours de nos mains, elle se niche à l’entrée du paradis. Équilibriste tendue par l’enjeu, elle se laisse absorber religieusement par cette infinie douceur veloutée qui l’aspire. Nos regards sont soudés, en vigilance pour risque Seveso, et il recule.

Encore un peu.

Mes mains retiennent ses fesses, son dos s’arrondit, je me redresse et ses jambes, d’abord repliées, s’étendent et partent vers l’avant, encadrant mon bassin puis, dans un souffle, le voilà assis.

Empalé.

J’en ai la respiration suspendue.

Il rouvre les yeux dans les miens et ils brillent. De joie. Allumant les miens à l’identique tandis que nous roulons souplement des hanches avant de nous embrasser. Un flot de langues qui s’enrubannent longuement,inextricablement, comme à la recherche du nœud parfait que rien ne pourra défaire.

Soudain, il s'est raidi, sourcils froncés, en grimaçant et j'accompagne son affaissement de mes bras en corbeille. Etendu sur le flanc, il allonge ses jambes avec précaution, les étire.

- "Je crois que ces acrobaties ne sont plus de mon âge!"

Je me penche sur lui, mon torse à son épaule mais il a fermé les yeux et, de sa main lancée vers l'arrière, ramène mon bassin contre ses fesses.

- "Reviens Julien."

Ni sa posture ni sa mine n'ont varié mais il sourit et sa main ne relâche pas sa pression. Je sens ma vague inquiétude se dissiper et une nouvelle vague de désir me soulever. Je viens embrasser son épaule et presser mon érection contre lui qui gémit langoureusement à ce contact.

Je recule mon bassin pour m'emparer de mon braquemart et le pointer. Il soulève légèrement sa cuisse supérieure, entrouvre sa raie. Je replonge en lui magistralement et nos deux soupirs satisfaits se font un écho sonore.

A nouveau, nos membres se nouent, nos peaux adhèrent, nos poils s'emmêlent. Nos paumes claquent pour nous agripper plus étroitement l'un à l'autre dans le roulement qui nous emporte. A deux mains, je soulève ses hanches pour qu'il se redresse à quatre pattes et, à genoux entre ses jambes, je le balance souplement le long de mon axe. Mes mains courrent sur son dos, ses flancs, effleurant au passage ses tétons dressés dans sa fourrure, pressant son rein pour le creuser. Je tente de m'abstraire pour n'être attentif qu'à son souffle, à ses gémissements qui montent, à la force de son élan qui me percute, ..

- "Ah, patron ..."

Il a reculé son bassin, s'est cambré, son torse posé sur le matelas.

- "Viens, Julien."

Je suis emporté par la vigueur désordonnée de mes coups de rein, étourdi par la violence de mes spasmes puis je m'affale sur lui qui m'accueille, me berce, m'entoure. Je pivote pour, à mon tour, achever son plaisir mais il bloque mon mouvement, ramène mon torse contre le sien, me presse entre ses bras.

- "Non, laisse comme ça, c'est bien."

Il a un rire de gorge.

- "Tu verras, quand tu auras mon âge, tu apprendras à t'économiser toi aussi."

Nous restons un instant dans ce temps suspendu où on cherche à retenir les traces de ces vertiges qui nous ont transportés, pendant que les corps s'apaisent, les moiteurs s'évaporent ... jusqu'à ce que survienne un frisson ; il nous jette tous deux en bas du lit et je précède Lecourt d'un pas vers la salle d'eau.

- "Julien ..."

Il a touché mon dos de l'extrémité de ses doigts. Je m'immobilise, sa main glisse et enveloppe mon épaule et il me murmure.

- "J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir dévoilé quelques uns de nos petits secrets devant ton ami, hier."

J'ai levé les yeux au plafond, j'ai dégluti. Que me veux-tu, Lecourt? Penses-tu VRAIMENT que j'aie mal entendu ce qui était aussi destiné à mes oreilles ? Ou aurais-tu, pour hier, quelques remords malvenus à dissiper?

- "André Lecourt... dés que je t'ai vu, tu m'as plu. Dés que tu m'as touché, je n'ai eu de cesse que tu recommences. Et encore ! Tant que j'en perdais le sommeil. Tout venait alimenter cette fièvre qui me consumait, le fait même que tu ne dises pas "stop !" m'autorisait à poursuivre.

Mais il fallait aussi, pour protéger notre secret et, pour celà, que je sois incontestablement le meilleur stagiaire possible aux yeux du monde alors je me suis efforcé de m'améliorer pour te permettre de me garder auprès de toi."

- "Je sais, Julien, je sais."

Il a dit ça d'un air joyeux et, dans la pression de sa paume sur moi, je sens qu'il amorce un mouvement, que, pour lui, la conversation est terminée.

Mais je résiste. Il a ouvert la boite de Pandore et, moi, je n'en ai pas encore fini.

- "Professionnellement, je pense avoir cloué le bec à ceux qui ricanaient, pour accéder à un statut auquel ma naissance ne me destinait pas grace à ton regard bienveillant de passeur. Toi, au fur et à mesure que tu m'as confié la responsabilité des Chênaies, tu as pu endosser d'autres, publiques, c'est tout à ton honneur. Moi aussi, je suis fier de mon parcours.

Mais ce qui m'importe plus que tout, c'est ce que ces réussites masquent et protègent entre nous, cette affection, quelque chose d'inespéré dont je doutais pourtant qu'elle puisse advenir entre deux hommes, jusqu'à ..."

J'ai tourné très légèrement la tête vers l'arrière, juste assez pour qu'il entre dans mon champ de vision, que j'entraperçoive son sourire, ses yeux rieurs du coin du mien.

- "Enfin, patron, si je me suis accroché bec et ongles, il me semble que tu n'as pas manqué de semer sur ma route tout ce qui pouvait me retenir et m'attacher."

Il a ri.

- "Je vois que Julien n'oublie pas de rester perspicace."

Tout son bras barre mon dos maintenant, la douce chaleur qu'il diffuse me semble dire plus que lui-même ne pourra jamais énoncer. Il appuie son front à l'arrière de mon crâne et, de son souffle, ébouriffe mes cheveux.

- "Si nous allions nous nettoyer maintenant, qu'en dirais-tu, mon ami?"

- "Comme tu voudras, patron"

Aussitôt, dans ma tête, j'entends la voix de Barbara et je souris ; pas seulement pour les paroles, ce texte à double sens qui invite à des pensées égrillardes, non!

Mais pour les libertés qu'elle s'octroie, qu'elle affiche avec insolence, qui scandalisent les bien-pensants mais qui, moi, me réjouissent de leur impertinence.

Elle fredonne : "Ils ne m'appellent pas Madame / Mes hommes / Mais, tendrement, ils me nomment /

Fin de la saison 14 /Suivez-vous toujours les aventures de Julien ? Votre plaisir de lecture est un carburant qui permet de poursuivre cette entreprise au long cours. Croyez bien que j’apprécie vos encouragements, tout autant vos remarques, questions, suggestions ... toutes sont les bienvenues et alimentent l’écriture. Merci à tous ceux qui l’ont déjà fait, refait parfois. Je m’efforcerai de répondre à chacun d’entre vous aussi rapidement que possible.

La saison 15 est annoncée, A suivre / A bientôt

Amical72

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