1 | La cérémonie de la cage de chasteté
Kenji a grandi dans la cité Gély à Montpellier. Comme il est de tradition dans les fratries sans fille, sa maman avait décidé d’éduquer son dernier enfant comme un passif. Pour le protéger des hommes et de leurs vices, Kenji n’a eu le droit que de côtoyer les filles et les autres petits passifs jusqu’à sa majorité.
Kenji le sait depuis longtemps, maintenant qu’il est majeur, il peut épouser Pédro, son cousin de 7 ans son ainé. Pour se marier, les gitans ne vont ni à la mairie, ni à l'église, l'union se déroule en famille. Pour eux, seul un mariage selon leurs rites a de la valeur.
Même s’ils ne l’ont pas décidé eux même, Kenji a toujours été attiré par Pédro, lui si frêle avec ses fines épaules, comparé à son cousin musclé et viril. Pédro aurait de son côté voulu une vraie femme mais leurs deux mères, qui sont sœurs, ont décidé de ce mariage depuis plusieurs années. Pédro et Kenji savent depuis longtemps qu’un jour ils se marieront, ils ne peuvent pas aller à l’encontre de leurs parents. Mais attention, tout rapprochement physique est strictement interdit avant la célébration du mariage : bisou, tenir la main, ou pire, relation sexuelle. Ils s’y tenaient bien entendu.
Pédro avait deux amis d’enfance qui s’étaient mariés avec des passifs, ils lui avaient tous les deux assurés que c’était un réel plaisir et surement mieux que d’avoir une vraie femme car au moins les passifs n’ont pas leurs règles et la mauvaise humeur qui va avec une fois par mois. Pédro avait été voir sur internet, des pornos gays, pour essayer de comprendre comment faire l’amour à un passif. Bien qu’hétéro, il s’était plutôt fait à cette idée et regardait désormais en alternance des pornos gays et des pornos hétéros.
Selon la tradition, lorsque leurs mères avaient décidé de ce mariage, Pédro était allé dans une boutique du centre-ville de Montpellier pour acheter à son fiancé une cage de chasteté. Tout ceci était nouveau pour Pédro, et malgré son 1m85 et sa carrure imposante, il demanda tout penau conseil auprès du vendeur qui était gitan également. Les modèles de cage de chasteté étaient tellement variés, il n’aurait jamais pu choisir seul. Il ressorti de la boutique avec une cage en silicone rose ; le vendeur lui ayant assuré que c’était le modèle à la mode chez les passifs de sa communauté. Il avait également pris du gel lubrifiant car il parait que c’est plus facile à enfiler avec.
Dans la tradition gitane, le passif doit se présenter au mariage le plus pur possible afin d’honorer sa famille et son futur mari. Si le passif ne peut pas prouver sa pureté le mariage ne pourra pas être célébré et sa famille sera exclue de la communauté. Depuis tout petit, les mamans disent aux jeunes filles et aux passifs « ne fait pas de bêtises tu dois faire ton mouchoir quand tu te marieras ».
Kenji avait attendu impatiemment de recevoir lui aussi sa cage, signe d’engagement envers un homme, promesse d’un mariage futur et d’une vie rangée dans les normes. Son ami Jordan l’avait eu 3 mois avant lui, et les questions allaient bon train entre eux deux. Est-ce que ça fait mal ? Est-ce que tu t’y habitues ? Est-ce que ça se voit ? Quel n’avait pas été leur choc à tous les deux quand Jordan s’était réveillé une nuit en hurlant, puis découvrant son pénis en érection et une très grosse quantité de sperme coulant de la cage qu’il avait entre les jambes. Un passif plus âgé et déjà marié de la communauté les avait rassurés : c’était totalement normal. Les filles ont leurs règles, les passifs ont des éjaculations nocturnes. On ne peut rien faire contre tant qu’on n’est pas marié (en effet il savait bien que son mari le milkait régulièrement pour éviter ce désagrément nocturne, mais tant que le mariage n’était pas célébré, tout milking était impossible pour pouvoir rester pur, cette pratique restait secrète des personnes mariées). Toutes les conversations des deux amis tournaient autour de la cage de chasteté et des effets secondaires.
Pour être le plus pur possible, le fiancé doit mettre lui-même sa cage. Personne n’a le droit de le toucher. Kenji avait d’ailleurs demandé conseil à Jordan car il avait entendu dire que c’était compliqué à enfiler. Il avait eu peur que Pédro lui offre une cage de chasteté noire, ou pire, en fer ! Il avait déjà regardé les modèles à travers la vitrine du centre-ville et voulait la même que son ami Jordan. Pédro avait réussi à lire dans ses pensées et lui avait offert la cage de ses rêves. Il avait immédiatement envoyé une photo à son ami Jordan accompagné d’émoticônes avec des cœurs.
Comme il s’y attendait, la pose était compliquée sur son sexe en érection. Il avait l’impression que la cage était beaucoup trop petite, ce qui n’aurait pas été étonnant car Pédro n’avait jamais vu son sexe, et ils n’avaient jamais parlé de ça avant. Il était dans sa chambre de la cité HLM, seul, sa famille et sa future belle-famille attendaient stressées dans le salon mitoyen. Sa mère sanglotait derrière son éventail : « mais il ne va pas y arriver c’est sur ». Sur conseil de son ami Jordan il avait rasé son pubis pour la première fois de sa vie, et avait mis le lubrifiant. Il avait également prévu une poche remplie de glaçons.
Sur son lit était posée la tenue traditionnelle que doit porter le passif à la sortie de sa chambre : un pantalon en lin blanc et une chemise en lin également « le plus fin possible » disait toujours les familles. En effet, en sortant de sa chambre les vêtements « fins » devaient laisser deviner que la cage de chasteté du passif était bien posée. Le stress montait dans le salon, déjà 15 minutes que Kenji était dans la chambre, et s’il avait changé d’avis et qu’il ne voulait pas de cette vie ? Avec son 1m71 et ses 52 kg, il était débrouillard et aurait pu fuir par la fenêtre. Mais non, c’était son destin d’épouser Pédro, il en avait tellement envie. Il aurait aimé enfiler la cage plus vite et montrer fièrement à tout le monde qu’il était désormais un passif promis au mariage. Quand la cage fut posée, il s’observa dans le miroir de sa chambre. Il se trouvait beau. Cette cage était comme une évidence, il se sentait en sécurité, c’était le plus beau jour de sa vie. Et puis il n’avait jamais vu son corps sans poils à son pubis et il trouvait ça parfait ! La petite cage rose n’en n’était que magnifiée sur sa peau bronzée.
Quand il ouvrit la porte de sa chambre, des cris de joie explosèrent dans l’appartement. Sa maman, émue et fière, pleurait. Son petit Kenji devenait un homme. Son futur beau père ouvrit la fenêtre et sorti sur le balcon remplis de vélos et de linges qui séchaient, il tira plusieurs coups de fusils en l’air indiquant ainsi à la communauté de la cité Gély que le passif qui vivait ici était désormais pris, par son fils. Le lin fin d’Egypte laissait clairement deviner la cage de Kenji comme la tradition l’exigeait.
Enfin, en marchant en canard, Kenji s’approcha de l’homme qui sera bientôt son mari, avec un sourire. Pour la première fois de sa vie il lui fit un bisou sur la joue, il ne s’était jamais approché aussi près de lui. Son cœur battait à la chamade. Pédro sentait bon « LA BRUTE » de Jean-Pierre GAULTHIER qu’il avait acheté sur les marchés. Devant les deux familles réunies, Kenji donna à Pédro la clef de sa cage de chasteté, qu’il accrocha immédiatement à la chaine qu’il avait autour de son cou.
Kenji le sait, la cage de chasteté qu’il avait entre ses cuisses n’est que l’une des étapes qui le mènera au bonheur de la vie de jeunes mariés, la plus redoutée des passifs étant celle de la cérémonie du mouchoir…
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