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HISTOIRE

Premier épisode

Éveilleur

Chapitre -02

Enfin ! J'y étais. Depuis une demi-heure, je me trouvais dans les bouchons du parking souterrain de l'entreprise Com&Com. Ma mallette sous le bras, la cravache resserrée autour de ma nuque, le veston bien repassé d'un bref coup de main, j'étais prêt. Une nouvelle semaine s'annonçait !

- Théo ! entendis-je.

Je reconnaissais cette voix. Dimitri. Le petit dernier de l'entreprise. Il n'avait que quatre mois d'ancienneté, mais était promis à un brillant avenir d'après Ella Comhat-Matterc, notre PDG. Ses boucles rousses, d'une longueur modérée, lui donnaient l'allure d'un chérubin. Elles recouvraient à peine ses oreilles.

Sous sa chemise d'une taille supérieure, il était très fin, assez peu musclé. Deux semaines auparavant je l'avais vu torse nu, dans les vestiaires du cours de tennis auquel je participe. Imberbe, une simple petite ligne de poils orangés en direction du caleçon. Après tout, il sortait à peine d'un BTS dans la communication. Tout juste la vingtaine.

- Dimitri ! Bon weekend ? dis-je en tendant la main.

- Oh, tu sais, canapé, série, la base.

Il était très souriant d'ordinaire. Là, il semblait cacher quelque chose. Néanmoins, nous n'étions pas assez proches pour parler de sa vie privée. Je le laissai alors à sa mélancolie.

Nous continuâmes à marcher, côte à côte. Je ne craignais pas le silence. J'y étais habitué, avec mes expériences dans le noir. Parfois, les hommes aimaient juste que je sois présent. Ressentir de la testostérone, je suppose. Dimitri, lui, était moins résistant.

- Et toi ? reprit-il, gêné.

Je rougis, songeant à Benjamin. Et je me frustrai, en même temps. Puis, soudain, je réalisai quelque chose. Quelque chose qui n'avait été qu'un vague sentiment de familiarité lors de ma rencontre avec le petit timide. Je me grattai un instant le menton. Ma barbe de deux jours râpa mon index.

- Bien, très chaud, ris-je.

Quelle innocence dans son regard. Il pensait certainement que je parlais du temps, étant donné que nous étions en plein milieu du mois de mai.

- Bientôt, nous irons à la mer, soupira-t-il.

- Tu crois ? Avec les collègues, pourquoi pas ! m'enquis-je d'ajouter.

J'imaginais déjà une telle journée. Nous bossions dans une entreprise majoritairement masculine, hormis quelques cadres et secrétaires que nous voyions peu. La PDG se trouvait être l'épouse d'un de nos supérieurs hiérarchiques, Franck Matterc.

À chaque fois que je le croisais, j'avais l'impression de pouvoir lire sur son front qu'il était un coureur de jupons. Il bavait littéralement sur chaque femme qui passait, n'hésitant pas à abuser de sa position. La rumeur courait que son épouse, portant en quelques sortes la culotte, l'avait volontairement isolé dans des bureaux masculins.

Étant donné le personnage, je n'avais aucun doute sur le fait qu'il préfère se faire sucer par un homme plutôt que d'avoir à supporter la lourdeur de ses testicules.

Il fallait dire que pour sa quarantaine d'années passée, il était très bien conservé. Des muscles saillants, étouffés dans des chemises trop petites. Même chose pour le pantalon, afin de mouler son postérieur. Il aimait se balader dans les locaux tel un coq dans sa bassecour. Sauf qu'ici, le roi était une reine. Sa reine.

Et nous la croisâmes. Madame Comhat, Ella pour les intimes, portait un tailleur cintré. Elle n'avait pas une opulente poitrine, mais savait la mettre en valeur. De même que ses longues jambes, épousées par de fins collants opaques ainsi qu'une jupe standard, jusqu'au genou. Magnifique.

En me voyant, elle rabattit l'une de ses mèches blondes derrière son oreille à laquelle elle portait une petite pierre rosée. Ses lèvres d'un violent, mais certainement pas vulgaire, rouge s'activèrent au ralenti.

- Monsieur Soctelain, bonjour à vous. Pensez à rendre le dossier à monsieur Matterc avant midi. Nous avons rendez-vous avec les actionnaires cette après-midi.

- Bien, Madame, dis-je.

Elle se tourna alors vers Dimitri. Il était rouge pivoine. Droit comme un i. Aussi anxieux que le jour où il avait commencé.

- Monsieur Vazov.

- Ou-Oui ?!

- Bon travail. J'ai lu votre dernière étude de marché et... félicitations, je suis amplement satisfaite ! Et sur ce, bonne journée, messieurs.

Et elle nous dépassa. Nous restâmes un instant là, hagards, comme deux puceaux ayant vu la plus belle femme du monde. On échangea un petit regard et rigola. Nous étions ridicules.

- Je vous ai vus, bande de petits cochons. Vous matez ma poulette, hein ?

Franck. Comme prévu, il était serré dans sa chemise. Il bombait le torse. Ses cheveux poivre et sel, il avait de secs yeux gris, sans nulle autre expression que la tyrannie. Il était aussi grand que moi, presque 1m90, et dépassait d'une tête le pauvre Dimitri qui bafouilla quelques mots d'excuse.

- Rien à dire pour ta défense, Sock ? me dit-il. - NDA : Chaussette en anglais -

- Non, Monsieur. Vous savez que vous avez une magnifique épouse, mais... Je préfère regarder, cela n'a rien d'interdit, dis-je d'un ton désinvolte.

- Tu fais le malin aujourd'hui, mais cela ne va pas durer.

- Ah oui ? Vous vous pavanez, mais entretemps, c'est elle qui a le pouvoir, pas vous. Permettez-nous de faire notre travail et de satisfaire nos yeux, voulez-vous ?

D'une poignée j'attrapai le bras de Dimitri et l'emmena avec moi dans notre opensapace. J'avais, en un instant, évacué toute ma frustration du weekend.

- Tu ne t'en tireras pas comme ça, Sock ! hurla-t-il derrière moi.

Je lâchai le jeunot lorsque nous arrivâmes à l'ascenseur.

- Quelle assurance, je n'aurais pas osé, me dit Dimitri, émerveillé.

- Tu sais, il aboie davantage qu'il ne mord. Ça fait deux ans que je le côtoie, j'ai eu le temps de m'y faire.

- Et il t'appelle toujours Sock ?

- Toujours. C'est sa manière d'avoir du pouvoir sur moi. Enfin, il le croit.

Dimitri avait les yeux bleus. À ce moment-là, ils pétillaient d'admiration.

- J'étais en psychologie avant. Je possède les bases, dis-je en rigolant.

- Un mentaliste...

- Non. Un observateur.

Lui, par exemple, avait un certain manque d'assurance. Inexpérimenté, il considérait le comportement de Franck comme normal. Il y avait bien des manières d'aider les gens. Les valoriser était certainement la meilleure et cela pour laquelle j'optais lors de mes séances. Franck misait sur l'humiliation et la peur.

Dans l'openspace, un jeune homme à lunettes et aux épaules carrées se trouvait déjà devant son ordinateur, une tasse de thé à la main. Benjamin Albetielo.

Je sais ce que vous pensez. Ce Benjamin est forcément le Benjamin de l'autre soir. Hier encore je vous aurais certifié le contraire. Et pourtant, en voyant Dimitri, en me souvenant qu'il était là depuis quatre mois, que nous bossions dans une entreprise de communication... Trop de coïncidences tuaient la coïncidence.

La suite ne vint que confirmer mon doute initial.

Dimitri étant sous la responsabilité de Benjamin, il alla directement le rejoindre. De loin, j'observai, amusé. Je me sentais voyeur. Absorbé par son écran Benjamin sursauta et renversa sa boisson sur lui, le clavier et le bureau. Confus, il se redressa, rouge pivoine, et s'échappa aux toilettes pour se nettoyer. Dimitri ne savait plus quoi faire non plus et essuya comme il put le clavier, avant de le mettre à sécher sur le rebord de la fenêtre.

Me concernant, j'étais intrigué. Peut-être était-ce un signe de la providence. Je me dirigeai aussi vers les toilettes. Là, Benjamin était torse nu au-dessus du lavabo en train d'astiquer sa chemise. Si j'étais venu pour me rincer l'oeil, j'étais servi. Ses lunettes ovales ne le rendaient que plus sexy.

- Tout va bien ? demandai-je innocemment.

- Non, tu le vois bien ! Dimitri a renforcé ma boisson... grommela-t-il en frottant.

Je m'approchai. Il sentait bon. Le lait d'amande. Son visage était rouge de colère, mais il y avait autre chose.

- En plus on a les actionnaires cette après-midi ! Je prévoyais de ne pas faire de pause-repas, maladroit comme je suis et c'est ce boulet qui...

- J'ai des rechanges si tu veux, dans ma voiture, on ira chercher ça après, le rassurai-je.

- Merci, mec.

Machinalement je posai une main sur son épaule et lui souris. Je ne voulais que le rassurer. Le contact de ma paume contre sa peau nous électrifia. On se dévisagea longuement. Derrière ses verres, dans ses yeux très foncés, presque noirs, je compris qu'il avait compris. Nous venions tous deux de comprendre.

- Tu... penses à ce que je pense ? me dit-il tout bas, gêné.

Je hochai la tête.

- Putain... soupira-t-il, dépité.

Il lâcha sa chemise qui glissa dans le lavabo, trempée, et s'humidifia le front d'une main. Il aurait très certainement pleuré. Je sentis que cela faisait trop d'émotion d'un coup, même pour un grand gaillard comme lui.

- Fallait qu'au seul moment où je doute, où je tente d'explorer... Il a fallu que ce soit toi, bordel ! cria-t-il.

J'entendis alors des pas. Je lui attrapai le bras et le menai vite à une cabine. Là, nous nous enfermâmes, serrés comme deux sardines.

- Benjamin ? Je suis terriblement désolé... Tout va bien ? entendit-on, avec la voix de Dimitri.

Nous nous trouvions l'un contre l'autre. Je sentais son coeur battre à la chamade, sa respiration s'accélérer contre ma nuque. D'un regard, je lui intimai de nous sortir de cette situation, qu'il valait mieux qu'on ne nous voie pas ensemble dans une cabine.

- Ou-Oui... Je suis aux w.c.. Je reviens vite, lui dit-il, en se dégageant un peu de mon étreinte virile.

- Je t'attends dehors, alors. J'ai une chemise de rechange ainsi qu'un pantalon, si tu veux.

Et nous entendîmes la porte claquer. Cette fois, nous étions seuls. Faute au mois de mai, il faisait atrocement chaud dans cette cabine pourtant aucun d'entre nous ne bougeait. Une perle de sueur glissa entre les pectoraux de Benjamin. Il respirait difficilement, traitant encore des récentes informations.

- On devrait sortir, murmura-t-il.

Je ne l'avais pas lâché. Je tenais toujours son bras musclé.

- Je n'aurais jamais cru que c'était toi, dis-je.

- Tu dois te sentir trahi, ça fait près de deux ans qu'on travaille ensemble...

Il détourna les yeux.

- Du tout. Je suis étonné et... intrigué.

L'un de mes index vint récolter la goutte qui glissait entre les poils de son torse. Il plongea son regard brun dans mes yeux verts. Lentement, je menai mon doigt à ma bouche et goutai ce nectar salé. Cela fit son effet, il rougit.

- Arrête. Pas ici...

- Et pourquoi pas ?

Je plaçai ma main sur ses abdominaux. Il tremblait. Je voyais qu'il était tiraillé entre partir et rester.

- Tu voulais explorer, pourquoi pas maintenant.

- Parce que ce n'est pas la même situation.

- Oui. C'est vrai.

Je le lâchai brusquement et fis mine de bouder. Il bloquait l'entrée alors j'étais condamné à attendre qu'il choisisse. Cela ne me déplaisait pas. Je savais qu'il craquerait. Il se mordait la lèvre, inspectait chacun des recoins de mon corps avec son perçant regard.

- Que veux-tu ? susurrai-je.

Il se tenait devant moi, torse nu, lunettes sur le nez. Je pouvais clairement voir que ses tétons pointaient, ne demandant qu'à être caressés. Ses poils s'étaient dressés. Son corps me suppliait de le toucher, mais son esprit refusait de plier.

- Re-Reprends... murmura-t-il.

Le sourire aux lèvres, fier de moi, j'enveloppai ses hanches de mes mains. Il tressaillit et laissa échapper un soupir de désir. Mes doigts s'écartèrent, couvrirent le plus d'espace possible. Et j'entamai alors un léger mouvement. D'abord au niveau de ses abdominaux, puis dans le creux de ses reins.

Pris dans ma folle exploration, je descendis jusqu'à sa ceinture et croisai l'élastique de son caleçon. J'aurais voulu descendre, sentir si ses fesses étaient velues et/ou rebondies, mais je m'en abstins. Je sentis qu'il ne m'en donnait pas l'autorisation.

Je revins sur l'avant de son corps, sur ses quatre tablettes plutôt bien dessinées. Et repartis. Je laissais sa peau frémir sous le lent contact de mes paumes. À en juger par son expression faciale, il adorait cela. Il était presque ailleurs.

Et soudain, je l'attirai à moi. Ses pecs me touchèrent. Son souffle frôla mes lèvres. Je pouvais sentir son haleine de thé. Son regard ne changea pas pour autant.

Je voulais l'embrasser. Sa bouche m'appelait.

- Continue juste de me toucher, souffla-t-il en tournant la tête.

Il n'assumait pas d'être soumis aux caresses d'un homme. Quel effronté. Je glissai alors ma tête contre son cou et lui mordilla la peau. À nouveau, il tressaillit.

- Arrête ça ! m'ordonna-t-il d'un murmure.

- Alors arrête de me parler comme ça. Je ne suis pas une pute. C'est une séance gratuite.

Il bougonna, mais dès qu'un de mes doigts fit le tour de son nombril il se concentra à nouveau sur son plaisir. Je voyais, dans son pantalon trempé - de thé -, que quelque chose ne demandait qu'à respirer.

- Que dois-je faire pour elle ? demandai-je.

Il baissa la tête et observa la réaction de son propre corps. J'avais à présent ses cheveux au niveau de mon nez. J'y plongeai la tête, en proie à mon propre désir. Son odeur me faisait tant d'effet. Un shampoing à l'abricot. Je respirai difficilement également.

- Quel remède me proposes-tu ? murmura-t-il.

Il me souriait. Il me provoquait, le bougre. Amusé, je m'assis sur la toilette, sur la lunette refermée. Il me dominait à présent. À en juger par son regard, il appréciait ça. Il expirait longuement. Une de ses mains vint de placer dans mes cheveux humides. De mon point de vue, il était magnifique. Sublimé par l'énergie solaire qui pénétrait dans la pièce.

L'une de ses puissantes mains vint se poser sur ma tête. Il malaxa ma chevelure châtaine durant un court instant avant de la placer à l'arrière de mon crâne. Avec la rapidité d'un fouet, je l'en dégageai.

- Je ne suis pas ta copine. Ça, ce sera pour une prochaine fois.

Il me sourit à nouveau, la respiration saccadée.

Il n'opposa aucune réaction au fait que je déboucle sa ceinture, que je fasse tomber son pantalon de toile à ses chevilles. Son caleçon, violet, était déformé et taché. Vilain garçon. Il dissimulait quelque chose d'appétissant. Une légère odeur de transpiration vint caresser mes narines. Et je m'arrêtai.

Il remarqua ma désinvolture.

- Pour-Pourquoi tu t'arrêtes ? se plaignit-il.

- Es-tu sûr ?

Évidemment qu'il l'était. Il était même prêt se laisser entièrement aller, à s'abandonner à mes caresses. Et pourtant, je voulais qu'il accepte. Qu'il soit le seul maître de son destin.

- Certain. Putain... Fais ce que tu veux ! s'agaça-t-il, passant la main sur son front humide.

Je décidai de continuer mon jeu. Mes mains serrèrent ses deux cuisseaux, musclés par des heures intensives de sport. Mon visage approcha de cette lignée de poil qui disparaissait dans son vêtement. Mon nez vint le frôler, le caresser, et imprima un lent mouvement de descente. J'entrouvris alors la bouche et, avec les dents, attrapa l'élastique, que j'abaissai.

Ainsi son monstre frappa violemment ma joue.

Peut-être exagérai-je, mais, dans cette situation, tout pénis semblait gigantesque. Il devait faire dans les dix-huit centimètres, veiné comme je les aimais, tremblant comme une feuille. Circoncis, le gland était énorme, gorgé de sang, transpirant de liquide préséminal.

J'en avais certainement autant envie que lui. D'ordinaire, je ne me serai pas abaissé aussi facilement, mais il était si touchant. Il bousculait ses habitudes, alors, pourquoi pas moi ? Il méritait que je fasse des efforts. Mais cela, il n'en avait aucune idée. Là, à cet instant, je n'étais qu'une bouche s'étant directement agenouillée.

Sa verge était sublimée par un pubis bien entretenu, régulièrement tondu, et deux testicules qui pendaient lourdement, couvert d'une fine toison. Je mourrai d'envie de les avaler, comme des balles, mais mon regard était davantage attiré par la tige droite qui pointait en direction de mon front.

J'y approchai alors ma bouche, entrouverte, et couvrit délicatement son gland. Sa chair bouillante de désir emplit ma bouche. Son sang pulsait, je pouvais le sentir circuler. Là, alors que je savourai sa chaleur, sa présence, je n'eus même pas le temps de laper son urètre. Je le sentis trembler.

Et il vint, dans un cri bestial, étouffé par son poignet droit, dans lequel il mordait.

Par réflexe dominateur, ou par malchance, il replaça sa main gauche, me bloquant tout recul. Condamné, j'encaissai ses quatre jets propulsés contre mon palais. Un gout âcre et salé m'emplit la bouche. Surpris par sa rapidité, je n'avalai pas. C'était comme un bon vin, il était nécessaire que son sperme atteigne toutes les parties de ma langue, que je profite de sa saveur.

- Je-Je... Je suis tellement désolé... je n'ai pas pu. Trop... bon... hoqueta-t-il.

Abasourdi, il ne réalisa pas que je me levai. J'étais assez vexé. D'ordinaire, je préférai que l'on éjacule dans un mouchoir ou par terre. Non pas parce que le gout me répugnait, loin de là, mais comme tout nectar, je l'aimais avec modération.

Je lui fis face, la bouche pleine, le sourire aux lèvres. Je n'avais pas encore dit un mot. Lui, haletait, en proie à un désir qu'il ignorait jusque-là. La suite, il ne s'y attendait pas non plus, très certainement. L'une de mes mains vint se placer derrière sa nuque, dans son cou, que je caressai avec affection.

Et je l'attirai à moi.

Nos lèvres se soudèrent. Nous partageâmes nos salives et, accessoirement, son liquide. Je m'attendais à une forme de rejet. J'eus totalement tort. J'oubliais à quel point le désir animait les humains.

À ce moment-là, Benjamin n'était plus lui-même. Il me rendit mon baiser, à pleine bouche, plaça ses mains contre mes joues, fit tournoyer sa langue autour de la mienne. Dans sa fougue, ses lunettes heurtèrent mon front. Je sentis alors son piercing que je n'avais jamais vu de mes yeux, seulement avec mon corps. D'abord du bout de mon index inquisiteur, puis, là, avec ma langue exploratrice.

J'admets volontiers que je voulais me venger. Je n'acceptai pas que l'on m'éjacule dans la bouche sans me demander mon consentement surtout après avoir pris le temps d'étudier sa volonté d'aller plus loin. Et pourtant, la force de son baiser me fit totalement oublier ce gout en bouche. Je ne voulais que l'embrasser. Continuer.

Lorsqu'il se décolla, il avait son propre liquide au coin des lèvres. Liquide, qu'il lapa directement. Il y prenait presque gout, le bougre. Ses lunettes étaient moites de ma transpiration. Tous deux à bout de souffle, nous en purent que partager un regard satisfait.

- C'était... Magique... Désolé d'être venu... aussi vite, haleta Benjamin.

- Je t'avais un peu trop excité. Je ne pensais pas qu'on irait au bout.

Il me sourit. Nous nous sourîmes, amusés.

- Qu'est-ce qu'on fait, putain... me dit-il, à demi extasié.

- Profite, rien de plus. Cela n'affectera pas notre travail. Prends cela, comme de l'initiation...

Je continuai ma provocation. À présent, il ne me restait plus que ça. Je le vis alors se mettre un doigt dans la bouche et racler ses dents. Il voulait retirer les derniers résidus blanchâtres.

- Cela n'a pas un gout si horrible.

- C'est comme tout. On s'y habitue.

Essoufflé, je me laissai tomber sur le trône derrière moi. Qu'avais-je fait ?

- Sors le premier, au cas où Dimitri t'attende... continuai-je.

- Et toi ?

De son index, il montra mon pantalon déformé. Nous n'avions plus le temps. Je n'avais jamais aimé les plans au bureau, les rumeurs me mettaient mal à l'aise. D'autant que cela serait l'arme parfaite pour Franck, il attendait simplement l'erreur.

- Laisse. Nous passerons cette étape plus tard, soupirai-je.

Penser à Franck me ramollissait. Il fallait bien qu'il serve à quelque chose, celui-là.

- Tu t'es fini à la main, l'autre jour, n'est-ce pas ?

- Toi aussi ?

Je le dévisageai. Gêné, il tourna la tête, un sourire en coin.

- Allez, sors, couillon, ajoutai-je.

J'étais flatté, évidemment. Tellement que je lui mis une petite claque sur la cuisse alors qu'il se baissait pour remonter son caleçon, son pantalon. Au passage, il essuya les verres de ses lunettes.

Son visage passa alors à proximité du mien. Nos regards se croisèrent. Je voulais de nouveau l'embrasser, mais ne souhaitais pas lui imposer cela. Avec ce gout en bouche, l'extase de l'instant passée, rien ne le retenait ici. Il s'était soulagé, rien de plus. Comme tous les hétéros.

Une nouvelle fois, j'eus tort. Face à moi, il s'approcha, comme s'il m'en demandait l'autorisation. Évidement. Évidemment que j'étais d'accord. À nouveau, nos bouches se lièrent. Il était bien plus détendu et plus confiant, malgré son éjaculation précoce.

- On se voit plus tard ? demanda-t-il d'une petite voix.

- Chez moi ?

- D'accord. Je dirai que j'ai piscine.

Je passai alors ma main sur sa joue et me mis à rire. Je n'aurais pas dû. Ce genre d'histoire n'aboutissait à rien. À rien d'autre qu'un plaisir momentané. Bien sûr, c'était ce que je recherchai, sur l'instant. Je le pensais.

Et pourtant, assis sur mon trône, je le regardai partir, certain que nous nous reverrons dans un espace plus grand, où nous serions, une nouvelle fois, que tous les deux. J'entendis l'eau couler, la porte claquer puis... le silence.

J'espérai de tout coeur. Une nouvelle fois, je dus m'astiquer pour évacuer cette frustration. Benjamin, quel était donc cet effet que tu me faisais ?!

Bonjour ! Pour tout renseignement, contact privé, remarques, avis ou autre, je vous invite à m'écrire à l'adresse mail suivante : N'hésitez pas, j'apprécie tous messages.
J'espère sincèrement que vous prendrez plaisir à suivre cette histoire que j'en ai à l'écrire ! À bientôt.

Alex

Suite de l'histoire

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