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5 | Un grand sifflet
Le récit de Julien
Je sors de la salle d’eau, pieds et torse nu, pour me retrouver face à un plateau portant une bouteille d’eau gazeuse et deux verres qui, soudain, s’entrechoquent et tintent.
- « Room service, monsieur. »
Derrière le plateau, Olivier me dévisage, l’œil rond et vacillant, incertain de ma réaction alors que, dans celui de Lecourt qui se hausse du col dans son dos, je lis un encouragement appuyé.
Je lui ôte le plateau des mains et, effectuant un quart de tour, le dépose sur la desserte de l’autre côté. Alors que je suis ainsi penché, je sens une main se couler sur mon ventre.
Je m’immobilise. La main ralentit, hésite, les doigts s’accrochent à mes poils.
Je me retourne dans une grande lenteur, écartant soigneusement les bras pour ne rien heurter qui pourrait décourager l’entreprise. Je n’avais pas noté la couleur des yeux d’Olivier, jusqu’alors ; ils sont marrons. Il guette ma réaction, bouche ouverte mais puisque je ne manifeste aucune réprobation, il incline lentement son visage qu’il enfouit dans ma savane, entoure ma taille de son bras libre et sa grande main descend mouler ma braguette. Anatomiquement.
Putain ! Je suis un bouc, rien d’autre qu’un animal lubrique à érection instantanée !
Mais mon air dépité fait sourire Lecourt qui caresse le dos courbé entre nous de sa grosse pogne en guise d’encouragement et me défie d’un coup de menton.
Ma main va chercher celui d’Olivier avec lequel je le redresse pour venir l’embrasser, comme si j’avais voulu le mordre, abruptement, voracement. Sa langue a le goût de chlorophylle et me répond avec empressement tandis que ses deux mains s’emploient à déboucler ma ceinture pour libérer mon démon qui bondit. De mon côté, je l’ai dégrafé et j’écarte les deux pans pour découvrir à deux mains son torse étroit et lisse où mes doigts échouent à agripper un téton trop effacé. Dans son dos, Lecourt le libère de ses vêtements.
Il sursaute, décroche de mes lèvres, se casse en deux et plonge sur mon gland qu’il tète bruyamment des lèvres et de la langue. Puis il engloutit goulûment ma hampe sans plus de manière, achevant de faire tomber mon pantalon et mon slip à mes chevilles. Ensuite, tout en poursuivant sa fellation avec enthousiasme, il emploie ses deux mains à explorer mes cuisses, mes fesses, mes couilles, jusqu’à mon périnée, avec un empressement brouillon.
Lecourt l’a ceinturé et s’évertue à le déculotter. Olivier l’encourage en frétillant pour faire descendre ses vêtements, découvrant une peau blanche presque diaphane, un corps mince, un peu osseux et quasiment glabre et, là-bas, deux petites fesses dessinées.
Comme sa pipe est goulue et gourmande ... hmmm !
Je referme les yeux pour m’en délecter. Je ne suis plus qu’une bite, impérieusement tendue vers notre satisfaction sexuelle, les manifestations de la sienne ajoutant à la mienne dans un mélange, que je préfère ne pas trop éclairer, de maîtrise et d’une certaine réciprocité, ingrédient indispensable à ma propre estime de moi.
Je les rouvre parce que Lecourt embrasse mes lèvres. Il sourit et articule silencieusement :
- « Tu vas le baiser, Julien ! »
Il se décale imperceptiblement et j’aperçois sa main qui frétille sur la petite croupe qui roule. Mais je lui renvoie une grimace explicite : je n’ai ni capote ni lubrifiant dans mes poches.
Un large sourire s’épanouit et il plonge la main dans la sienne pour la ressortir, munie des précieux étuis. Le renard ! Il a tout calculé.
Il perce le lubrifiant d’un coup de dent et en enduit la raie puis son doigt plonge résolument dans le conduit qui semblait n’attendre que ça. Instantanément, ma bite est rendue à l’air libre et un couinement étouffé se fait entendre … puis, dans une bruyante aspiration, son délicieux massage buccal reprend alors que Lecourt déploie l’étendue de ses talents digitaux.
Sans cesser de s’employer activement, ses lèvres ont à nouveau rejoint les miennes et je l’embrasse, lui, si langoureusement ... Mais il se dégage et me souffle :
- « Baise-le bien, Julien ... comme tu sais faire. »
J’ai lancé mon bras comme le poulpe son tentacule pour emprisonner sa nuque.
- « Lecourt, j’en garde assez pour toi, et ce n’est pas une promesse en l’air! »
Olivier a voulu mettre ce moment à profit pour me présenter ses petites fesses mais je l’ai retenu :
- « Tu me capotes auparavant ! »
Il a longuement léché mon bâton déjà bien tendu en me regardant langoureusement par en dessous puis il a déroulé le latex en me pétrissant le membre pour flatter sa dureté, glissant ses doigts fins mais râpeux jusque sous mes bourses. Puis il se retourne, prenant appui des coudes sur le pied du lit, les chevilles toujours prisonnières de ses frusques.
Qu’importe !
Sous le regard de Lecourt, je l’empoigne d’une main et guide ma queue de l’autre. Une fois mon gland pointé sur sa rosette palpitante, un petit coup de rein m’engage en lui et je l’attire à moi lentement, guidant ses hanches étroites à deux mains. Son cul est encore serré mais, en respirant profondément, il parvient à reculer progressivement sur mon axe qui le remplit. Là ! Le voilà comblé ! C’est bien ce qu’il voulait, non ? Il respire fort et se détend progressivement.
Je SAIS que Lecourt n’en perd pas une miette.
Dés qu’Olivier commence à onduler du bassin, je lance la machine souplement. Je l’ajuste en pesant sur son sacrum pour qu’il soit bien aligné et je coulisse en lui, sans me précipiter.
Ce mec, il m’a cherché sans que je lui aie manifesté, en retour, plus qu’une courtoisie polie mais il a su profiter de l’entremise de Lecourt. Je ne sais rien de lui sinon ce grand corps souple et mince, cette peau claire, ces soupirs d’aise qui indiquent que lui aussi est totalement livré à ses sens, n’a plus d’autre objet qu’une satisfaction rapide de son plaisir. Je m’en voudrais presqu’un peu de triquer aussi fermement pour ce qui n’est qu’un engrenage de pulsions mais je m’y abandonne cependant, volontiers et, avec cette érection mécanique, je pense lui réserver une belle saillie, longue et endurante dont le spectacle va réjouir Lecourt.
Il a écarté ses genoux et les a placé en appui au pied du lit et sa main droite s’agite sur sa queue. De mon côté, je lui offre les lentes intromissions que j’aime, profondes et retenues, et leurs retours, tout autant savoureux. Mais j’affectionne aussi de gripper ce rituel cadencé, l’entrecouper de petites séquences saccadées ou encore, dressé sur la pointe des pieds, me laisser retomber de toute ma masse pour me ficher en lui. Ou fléchir sur mes cuisses pour tenter de le soulever d’un puissant coup de rein. Son cul, profond et velouté, sait s’adapter et encaisser mes assauts. Mieux, il montre qu’il apprécie !
Il respire fort et, parfois, geint faiblement. Un murmure de plaisir.
De mes deux mains, puissantes, je le maintiens, le place, corrige sa position pour qu’il m’offre le meilleur, ce qu’il semble faire bien volontiers et je le caresse comme pour un massage ou je l’attrape par un deltoïde pour le cambrer, creusant son rein de mon poing fermé.
Un couinement de souris, son anus qui se serre brusquement, un sursaut puis plusieurs répliques, des appuis qui se dérobent … Après quelques secondes, à nouveau, il se détend.
J’ai profité de ses brefs relâchement pour m’arrimer au plus profond et le laisser récupérer. Lecourt fait un pas vers nous et, à sa vue, je me retire lentement. Il regarde ma bite toujours bandée puis relève les yeux en souriant. Tout en replongeant progressivement dans le cul d’Olivier, j’ai tourné la tête vers Lecourt, lèvres offertes, les yeux mi-clos.
Lecourt s’incline vers moi avec une lenteur calculée … Peu m’importe, je l’attends. Il frôle mes lèvres des siennes, j’attends encore. Il pointe sa langue et vient les effleurer un instant pour se dérober aussitôt ; moi, je n’ai pas frémi, j’attends, immobile.
Il pique ma bouche de petits bisous secs alors que j’ai recommencé à balancer mon bassin souplement articulé à celui d’Olivier qui m’accompagne. Voilà que sa langue se fait plus véloce puis pousse ses feux, devient plus ample. Encore insuffisant.
Mais j’ai bloqué les hanches d’Olivier et je me retire avant de le ramener à moi pour que notre oscillation devienne antagoniste. Là, il gémit ! C’est un grand sifflet qui sait chanter pour peu qu’il trouve un piston qui lui convienne.
Est-ce cela qui a décidé Lecourt ? Il me galoche puissamment, sa main droite crochetée dans mon cou me ramenant à lui, sa gauche s’égare sur le cul d’Olivier, glisse dans la raie, le bout de ses doigts vient caresser ma queue qui va et vient. Son autre main s’est maintenant emparée de ma fesse qui se contracte en moteur qui cadence les mouvements ; et sa langue m’envahit, puissante, charnue, diabolique.
Et moi, c’est ça qui me fait de l’effet !
Alors, tout au ballet de nos langues de goinfres, je poinçonne aveuglement ce cul jusqu’à la jouissance, enfin, libératrice et qui m’arrache un râle. Et là, je saisis le regard de Lecourt sur moi, ses yeux attentifs, fusionnels. Deux sursauts me cambrent brutalement, tétanisé, pour une ultime expulsion de foutre. Je secoue la tête, étourdi et m’écarte d’un pas pour récupérer, tandis que Lecourt assiste Olivier. Le soulagement de ma tension vitale reste contrarié par le sentiment étrange d’avoir cédé à un enchaînement, entraîné par des pulsions primaires.
Alors, d’une grosse paluche bourrue, je frictionne le flanc d’Olivier.
- « Ça ira ? »
Et sans plus attendre sa réponse, je vais me réfugier sous le jet brûlant de la douche.
Amical72
« I want to live / Je veux vivre / I want to give / Je veux donner / I've been a miner for a heart of gold. / J'ai été un mineur à la recherche d'un cœur d'or / It's these expressions I never give / Et ces principes dont je n’ai jamais parlé / That keep me searching for a heart of gold
Me poussent à poursuivre ma quête d’un cœur d'or / And I'm getting old. / Et je me fais vieux. » Neil Young chante « » Harvest 1972.
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