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Chapitre 4
Du sperme noir coulait encore sur le visage de Martin qu’il pensait déjà à remettre ça. Il venait de passer les heures précédentes à vivre la plus incroyable session de sexe qu’il avait jamais vécu. Les deux drones et lui avaient fait corps ensemble, dans un mélange de désir, de luxure, de plaisir, de salive, de latex et de bruit de cette matière se frottant à elle même. Martin avait enculé encore une fois chacune des deux créatures et avait eu le plaisir encore inconnu jusque là de sentir la masculinité lui glisser dans l’anus, stimulant sa prostate. D’abord l’un des drones, puis l’autre, puis les deux en même temps, dans différentes positions. Jamais Martin n’avait connu un tel sentiment de perfection.
Son pénis fermement et définitivement ancré dans son propre latex corporel lui envoyait des décharges de plaisir qu’il ressentait dans tout son corps mais principalement dans la partie de lui qui déjà était recouverte. Au cours de cette session de sexe, et depuis la transformation de FR-2710-32, le noir de son corps s’était encore élargi. Désormais, tout son bassin était noir, lisse et brillant ; mais de plus, de nombreuses fines langues, telles des bras de rivières, des tentacules ou des larges veines noires, se propageaient depuis cette zone jusqu’au niveau de ses genoux, son torse, le bas de ses omoplates… Martin appréciait cette recoloration semblable à un tatouage de sa peau, cette transformation progressive de son corps en Latex. Mais il comprit qu’il n’aurait jamais une transformation complète s’il ne se faisait pas lui-même transformer selon la bonne procédure. Pendant cette session de sexe, aucun des drones n’avait éjaculé dans sa bouche ni son cul, il avait dû se contenter d’une faciale. Il supposa qu’ils n’avaient pas le droit de le transformer lui-même, peut-être pour cela devrait-il retourner auprès de l’entreprise ?
C’était ce qu’il devait faire. La progression du latex sur son corps était trop lente. Il n’était même pas sûr qu’il puisse y avoir une véritable transformation uniquement par là. Il manquait une transformation interne, une soumission à l’autorité qui vous transforme, une connexion avec la ruche, la conscience collective de tous les drones. Bien sûr il parvenait à gagner du savoir commun, à bénéficier des bienfaits de cet esprit collectif, mais il ne ressentait pas les autres drones. Il ne ressentait pas la Ruche ni les ordres qu’on pouvait donner aux drones obéissants. Un terrible manque commençait à se creuser au fond de lui.
Tandis que les deux drones restaient immobiles, debout au milieu de l’unique pièce du petit appartement, Martin décida d’aller se laver. L’eau, il ne put le nier, lui fit du bien. Il constata avec plaisir la progression qu’il avait vécu en une semaine. Auparavant peureux, faible, peu sûr de lui, il était désormais un être dominant capable de changer la vie d’une personne grâce à quelques coups de bite. Il ne s’était jamais senti aussi bien, jamais aussi vivant. Il ne comprenait plus pourquoi il avait accepté de participer à cet acte de vandalisme avec son ami et une poignée d’inconnus dans ce champ, contre l’entreprise. Cette entreprise si salvatrice qui l’avait recueilli et lui avait offert une vie nouvelle. Non il ne comprenait plus les arguments de ses détracteurs.
En sortant de la douche, propre et plein d’une énergie et d’une détermination nouvelle, il prit le rasoir électrique avec sabot qui appartenait au Drone FR-2710-31 et procéda à une tonte de ses cheveux. Il les raccourcit sur le dessus à quelques centimètres et rasa complètement sur le côté. Il adopta ce faisant une nouvelle apparence qui se voulait plus intimidante, plus en phase avec cette nouvelle personne qu’il devenait.
Il commença à vouloir vraiment passer de l’autre côté, abandonner complètement sa personnalité pour devenir un vrai drone. Il se décida à retourner chez lui pour récupérer sa cagoule avant d’aller à l’entrepôt où il avait reçu son pouvoir de dronification. Accompagné de ses deux drones il sortit dans la rue, sombre à cause de la nuit tombée, et se dirigea vers son appartement. Quelques heures auparavant il avait fait le chemin inverse, accompagné d’un garçon. Celui-là avait désormais trouvé une forme parfaite et marchait à côté de lui, son identité perdue pour toujours.
Il n’y avait personne dans les rues à cette heure. À la grande déception de Martin, ils ne croisèrent personne qui eut pu voir sa nouvelle puissance. Il brûlait toujours du désir de voir un autre homme recevoir son don et rejoindre la grande famille des drones.
Peu avant d’arriver chez lui, il se souvint qu’Alexis avait mentionné un autre gars avec qui il était revenu du champ lors de leur action et qu’il avait déposé chez lui. Un autre homme qui, comme lui même du temps où il était faible et pitoyable, avait osé s’attaquer à son entreprise mère bienfaitrice. Un autre homme donc qui méritait de découvrir toute l'étendue de son tort.
Sans qu’il eut besoin de leur en donner l’ordre, les deux drones firent demi tour et commencèrent à se diriger vers la maison dudit homme. Martin lui, poursuivit les quelques mètres vers chez lui puis y récupéra sa cagoule.
Il balaya son petit appartement du regard. Il n’avait plus envie de vivre ici. Ici c’était la maison de Martin le faible, le pitoyable. Ce garçon sans intérêt qui ne méritait plus de vivre. Désormais il rejetait ce nom ; désormais il était devenu bien plus que cela. Ce soir, il le savait, Martin vivait ses dernières heures ; il serait tué avant le lever du soleil et un nouveau drone prendrait sa place.
Enfilant sa cagoule, il prit une longue inspiration tandis qu’une agréable sensation de bien-être se répandait en lui. Il retira ses quelques vêtements qu’il avait eu la bêtise de remettre, puis il sortit dans la rue pour aller rejoindre ses deux drones.
Il marchait sans hésitation car il savait où aller quand bien même il n’avait jamais appris où habitait la dernière victime. Sur le chemin, il croisa M. Hernandez qui enseignait au lycée de la ville d’à côté. Ce dernier le regarda avec des yeux ronds, stupéfait. Martin savait l’effet qu’il pouvait donner aux gens et il sourit sous sa cagoule. À cet instant il était pressé mais nul doute que M. Hernandez finirait par recevoir de la visite dans les prochaines semaines.
Martin finit par arriver devant la porte du futur drone. Il parvenait déjà à entendre à l’intérieur des bruits et des gémissements étouffés. Lorsqu’il poussa la porte, il eut la vision d’un beau jeune homme noir, à quatre pattes sur le sol, dont le corps était recouvert d’un latex semblable à un symbiote mais dont la tête encore était à l’air libre. Il avait un drone derrière lui qui faisait des va et vient dans son cul et un autre devant qui lui occupait la bouche. Ses yeux trahissaient une terreur mêlée de désir.
Si on avait pu voir l’expression faciale de Martin, la montée d’excitation perverse qui l’avait submergé à l’instant aurait été clairement visible. Il avait l’envie bestiale de finir la transformation de cet homme si beau qui déjà avait perdu et dont la destinée était écrite. Il avait envie de lui offrir le cadeau de la vie parfaite mais aussi de lui voler ce qui restait de sa vie d’avant. Il avait envie de s’en nourrir pour faire croître en lui cette puissance que les drones avaient en eux et qu’il ne possédait que partiellement.
Il s’approcha du jeune homme, le drone retirant son pénis de sa bouche, alors que son propre pénis de latex se détachait de son corps. Le jeune homme fut pris d’une quinte de toux en respirant fort et tenta de bégayer quelques mots dont Martin n’avait que faire. Lui caressant la tête, il se plaça face à lui puis lui saisit les cheveux d’une main, de l’autre enfonça sa bite dans la bouche. Il commença des longs mouvements de va et vient pendant plusieurs minutes, fermant les yeux sous l’intensité du plaisir qu’il ressentait.
Il finit enfin par sentir monter le latex en lui, il était prêt à la transformation finale. Il se laissa aller à travers de puissants gémissements rauques de plaisir. Le jeune homme déjà presque entièrement couvert de latex n’eut d’autre choix que d’avaler encore et encore les différentes giclées de sperme noir qui pénétrait son œsophage et commençait déjà à le transformer.
Les giclées cessèrent et Martin se retira, toisant de sa hauteur le nouveau drone qu’il avait engendré. Le jeune homme avait en effet désormais le regard vide, le latex de son corps recommença à se mouvoir et, via les centaines de petits tentacules, couvrit enfin et de manière définitive les traits de son visage.
Le drone ML-2710-12 venait de naître.
Les trois drones se levèrent et firent face à leur créateur dont le corps encore une fois se transformait partiellement. Le latex qui déjà avait pris possession de lui depuis son pénis, continua sa progression mais à un rythme moindre que les fois précédentes.
Martin prit une longue inspiration lorsque le plaisir de la transformation fut passé puis se décida à sortir de la maison, accompagné de ses 3 drones. Ensemble, ils marchèrent sans un bruit dans la nuit ; sortirent du village et poursuivirent sur la route qui conduisait jusqu’aux bâtiments industriels de l’entreprise.
Le chemin fut long mais aucun d’eux ne ralentit la marche ou ne manifesta de signe de fatigue. Au moment d’arriver à la limite de la propriété privée, Martin s’aperçut qu’une camionnette stationnait là, devant laquelle deux drones attendaient immobiles. Lorsque les 4 marcheurs arrivèrent à leur hauteur, les deux drones ouvrirent l’arrière du véhicule, où chacun montèrent pour s’y asseoir. C’étaient le même type de camionnette qui avait transporté Martin ce soir où sa vie avait basculé, il semblait une éternité de ça.
En silence, la camionnette roula sur les quelques derniers kilomètres restants puis s’arrêta enfin à l’intérieur d’un hangar fortement éclairé.
Tous les drones ainsi que Martin descendirent et se rangèrent militairement devant le véhicule. Un homme s’approcha d’eux, un vrai homme avec un vrai visage mais portant une combinaison de latex sur le corps. Il avait la quarantaine, les cheveux grisonnants et Martin le trouva irrésistiblement beau et charismatique.
– Merci Drones ! Dit-il de sa voix séduisante. Et merci Martin.
En entendant son nom, Martin ressentit un sentiment de dégoût, il ne se reconnaissait plus sous ce nom. Sous aucun nom en réalité. L’homme s’approcha de lui puis de sa main lui retira sa cagoule de latex. Martin fut ébloui par la luminosité et resta coi, quelque peu désemparé.
– Drones vous pouvez disposer. Ordonna l’homme. Martin tu peux partir, nous n’avons plus besoin de toi.
– Quoi ? s'étonna Martin. Je ne veux pas partir !
– C’est pourtant ce que tu nous as supplié de faire la dernière fois. Nous avions besoin de toi pour tester notre sérum, c’est chose faite. Tu peux partir maintenant.
Indifférent au regard désespéré de Martin, l’homme jeta la cagoule à l’extérieur du hangar.
– NON ! Hurla Martin. Je ne veux pas ! Laissez-moi rester avec vous ! J’ai fait ce qu’il fallait faire pour notre cause !
– « notre cause » ? Tu n’en fais pas partie !
– S’il vous plaît faites de moi un des vôtres ! Vous m’avez déjà transformé, vous avez transformé mes amis ! Prenez moi !
– Non, tu n’as pas ta place ici, va-t-en !
L’homme ainsi que tous les drones lui tournèrent le dos et commencèrent à partir. Martin senti en lui un désespoir profond, une douleur insupportable.
– Je vous en supplie ! Cria-t-il.
L’homme et les drones s’arrêtèrent en chemin. Lentement, le premier se retourna et toisa Martin du regard.
– Répète ?
– Je vous en supplie, prenez moi.
L’homme se mit alors à sourire. Il prit une longue inspiration et son regard se para d’une lueur de fierté et de perversion. Les trois drones FR-2710-31, FR-2710-32 et ML-2710-12 firent également demi-tour et commencèrent à se diriger vers Martin. Celui-ci poussa un soupir de soulagement et ferma les yeux. L’homme lui tourna le dos une dernière fois et commença à s’en aller.
– Bienvenue à toi 33 ! lui lança-t-il.
– Merci. Souffla Martin qui enfin su venir les dernières minutes de sa misérable existence. Bientôt sa personne n’existerait plus et son corps atteindrait la perfection.
Les trois drones de sa création se placèrent de part et d’autre de son corps. Il sentit un pénis lui pénétrer l’anus tandis que des mains et des bouches de latex lui caressaient le corps et l’embrassaient. Il se laissa aller, se laissa porter, jouissant du plaisir suprême que chaque coup de rein dans ses fesses lui procurait. Il ressentait chaque centimètre carré de latex posé sur son corps, il unissait son pénis à la main étrangère qui le branlait. Il respirait avec force pour avoir en lui les odeurs de sa destinée.
Enfin, il sentit pour la première fois en lui le liquide chaud et délicieux de la vie. Il sentit les nombreuses giclées que sa création inséminait dans son corps et sentit le liquide se mouvoir à l’intérieur de lui. Ce liquide qui finit par ressortir et à grimper tels des centaines de tentacules le long de ses hanches et de son bassin. Descendant sur ses jambes et ses pieds, partout remplaçant la chair par le latex noir, lisse et brillant. Son torse, ses bras, ses mains, son cou, tous furent métamorphosés. Sa tête enfin finit par disparaître. Ses cheveux furent couverts de la matière, sa bouche d’abord prise d’assaut par les tentacules, se retrouva fermée et recouverte. Ses yeux, enfin, qui s’ouvrirent une dernière fois pour regarder le monde qu’il abandonnait et voir le latex s’emparer de lui.
Ce fut terminé. Martin n’était plus. FR-2710-31 venait de naître, son esprit avait rejoint la ruche collective de tous les drones qu’il ressentait enfin. Son libre arbitre avait laissé place à l’obéissance par le plaisir aux ordres. Il n’avait pas besoin de réfléchir, il savait ce qu’il devait faire.
Se reproduire.
FIN
Nabe
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