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HISTOIRE

Un week-end comme les autres

Chapitre 1

Un week-end où je dois apprendre à vivre seul. Cela fait plus d’un an que mon ami m’a quitté je me remets péniblement de cette cruelle séparation. La famille, les amis ont tous été à la hauteur mais je dois avancer seul, après 10 ans de vie de couple, à n’avoir jamais vécu seul auparavant, l’apprentissage est difficile.

J’ai décidé de déménager, de changer de ville, de poste, pour repartir sur de nouvelles bases. Jeune quadra, ni moche ni beau, j’ai toujours essayé de faire attention à mon apparence. Mais à quoi bon ? Puisque en matière de rencontre, je suis aveugle. Ma timidité maladive me donne un air froid et supérieur, la meilleure des carapaces.

Donc ce samedi matin, je me suis levé bon gré mal gré, et j’ai commencé à réfléchir à l’organisation du week-end : ménage, lavage, repassage, thé, courses en ville, préparer les cours de la semaine prochaine, ranger les albums photos etc etc.

Je me décide enfin à prendre l’air et je sors faire un tour en ville. Je profite pleinement de mon nouvel appartement en centre-ville. Une fois dehors je remonte mon col, j’enfile mes gants et je pars en direction de la rue la plus commerçante. Depuis plusieurs jours j’ai une sensation étrange quand je suis dehors, une sensation pesante, l’impression d’être épié. Comme je l’ai dit précédemment, en dehors de ma bulle je n’avise personne, donc difficile pour moi de savoir si quelqu’un s’intéresse à moi, m’observe.

Je peux me faire draguer ouvertement et douter que ce soit possible au point même de me dire que ce n’est pas possible, ce type ne peut pas s’intéresser à moi ? Certes la situation est grave mais pas désespérée. Je me revois dans le jacuzzi d’un hôtel à me prélasser après une journée de marche. Je sentais de légers attouchements, très discrets. Nous aurions été dans un sauna gay, je ne me serais pas posé de question, mais là, dans cet espace de détente d’un hôtel, je n’imagine pas ça possible. Je me dis juste que le jeune homme a besoin d’espace et qu’il me touche de façon totalement inopinée. La preuve du contraire m’est apportée lorsqu’il sort de l’eau, son maillot de bain distendu … Je me suis donc fait draguer ouvertement sans que je puisse une seule seconde imaginer que ce soit possible.

L’autre souvenir qui me revient, se passe dans un train de nuit. Je suis parti au wagon restaurant pour acheter de l’eau. Je patiente derrière quelques personnes, je prends ma bouteille et repars vers ma cabine. Devant moi un homme qui comme moi sort du wagon restaurant vers les cabines. Je le suis de quelques mètres, ne voulant pas le coller, il se retourne plusieurs fois me regarde puis continue d’avancer. Je le vois s’engager vers des toilettes en bout de wagon, il y entre, se retourne et me regarde distinctement. Moi ne comprenant rien, je passe devant lui et continue mon chemin. Ce n’est qu’une fois arrivé à ma cabine que l’idée que je viens peut être de me faire draguer surgit mais tout de suite balayée par une phrase du style « impossible que l’on s’intéresse à moi » …

Après deux trois boutiques de vêtements, une tour chez le disquaire pour un nouvel album classique encensé par la critique de ma radio fétiche, un tour chez le libraire pour trouver un livre qualifié de nouveau « My beautifull Laundret » sur France Info, me revoilà à la maison. Un bon thé, un bon livre et ma soirée peut commencer. Je suis rentré au bon moment, le ciel si sombre a fini par craquer et des trombes d’eau se déversent sur la ville.

Cela fait une bonne dizaine de minutes que je suis installé que j’entends frapper à la porte. Intrigué, inquiet, je me lève et je me demande qui peut bien venir me déranger un samedi en fin d’après-midi. Machinalement j’ouvre la porte sans avoir pris la peine de vérifier et je me retrouve face à un jeune garçon trempé qui me regarde avec un regard désespéré tout en me disant bonjour. Ces yeux, ce visage me disent quelque-chose, et en l’espace d’un instant je me retrouve 10 ans plus tôt, face à une classe de CM. Je retrouve ce regard, celui d’un de mes anciens élèves. Remis de la surprise, je lui propose d’entrer et de se sécher. Il entre, un peu penaud et me remercie.

Je lui apporte une serviette et je commence l’interrogatoire : que fais-tu ici ? Comment m’as-tu retrouvé ? etc … Moi qui pensais vivre dans une tour d’ivoire, me voilà bien surpris et intrigué. Nous nous asseyons et je le vois se tortiller les doigts, il n’ose pas me regarder en face. Il commence à parler mais très doucement. Le professeur que je suis lui demande de relever la tête et de parler distinctement.

En fait, je suis tout aussi troublé, car je me rappelle très distinctement de son histoire. A l’époque je travaillais en zone d’éducation prioritaire, la vie n’était pas rose tous les jours et bien souvent elle était même très sombre pour mes élèves. Je me rappelle de ces années, comme les plus belles de mon métier, certainement les plus dures moralement mais réellement les plus riches. Je n’affichais pas mon homosexualité mais je ne m’en cachais pas non plus, mes élèves comme leurs parents m’ont régulièrement vu en ville en compagnie de mon ami et cela ne m’a jamais été reproché. D’ailleurs, dans mon école je n’étais pas le seul à être gay et jamais nous n’avons eu à souffrir de remarques désobligeantes.

Revenons-en à ce petit poulet tout mouillé assis en face de moi dans mon salon. Avant qu’il commence à parler je lui ai demandé s’il voulait boire quelque chose, s’il voulait par exemple profiter de mon thé encore chaud ? Il a accepté une tasse de thé qu’il a pris dans les mains mais sans y goûter. Je sentais comme une timidité encore plus importante chez lui, alors je lui ai laissé le temps de s’habituer à la situation.

Je le revois en classe, dans les couloirs, sa façon de jouer au p’tit gars, toujours bien habillé, bien coiffé, mais toujours à chercher à me parler. Il avait un frère, son père ne vivait pas tout près, son beau-père était violent avec lui et son frère. J’avais été alerté par l’infirmière scolaire sur les actes de malveillance du beau-père, et j’avais tenté d’en parler avec lui, mais sans grand résultat. Il souffrait en silence et faisait corps avec sa mère. Je me rappelle aussi quand il est revenu me voir après son entrée en 6e, un soir à la sortie de l’école. Il était très fier de lui et le côté p’tit gars, gouailleur reprenait le dessus. J’ai toujours apprécié ce petit bonhomme, un peu comme le fils que je n’ai pas eu. Je revois aussi sa tête, un soir, au moment de l’aide aux devoirs. La journée en classe avait été pénible et au moment de la répartition, j’ai clairement dit que je refusais de travailler avec mes élèves. Je l’aurai renié cela aurait eu le même effet.

Je le sens prêt à parler, donc je l’encourage et il se lance.

« Monsieur, je suis vraiment désolé d’arriver comme ça chez vous mais cela fait déjà plusieurs jours que j’essaye de vous aborder mais sans y arriver. Je suis arrivé en ville pour poursuivre mes études et j’ai tout de suite voulu prendre contact avec vous. Je savais déjà que vous viviez ici, grâce à l’annuaire. Votre nom n’est pas si répandu donc cela n’a pas été trop compliqué. Donc depuis la semaine dernière je passe souvent en bas de chez vous en espérant vous voir. Plusieurs fois je vous ai vu sortir mais je ‘ai jamais réussi à vous aborder, je me suis contenté de vous suivre à distance tétanisé et incapable de vous approcher plus. »

Je le regarde et je comprends mieux cette sensation étrange, c’était donc ce jeune homme qui me suivait. Je lui ai demandé pourquoi donc vouloir me voir de façon si pressante ? En quoi pouvais-je l’aider ?

Il a marqué une pause, a bu une gorgée de thé, une larme est venue glisser sur sa joue.

« Monsieur, quand j’étais dans votre classe, même avant que vous soyez mon maître, j’ai toujours ressenti un bien-être et un réconfort quand vous  vous approchiez de moi, toujours un mot gentil, un sourire. Je me rappelle très bien quand vous m’avez interrogé sur la vie à la maison. Malgré ce que j’endurais je ne pouvais rien vous dire. Même si la vie était dure, nous étions une famille. J’avais trop peur que mes paroles bouleversent ce si fragile équilibre. Je me rappelle aussi que de temps en temps vous criiez un peu car je ne travaillais pas assez dur, mais j’ai toujours apprécié les cours du soir avec vous. Ça me mettait du baume au cœur comme on dit. »

Ces paroles ont fait resurgir tant de souvenirs, je les revois ensemble avec son frère, deux petites « gueules d’amour », des gravures de mode, style enfants sages mais qui étaient loin de l’être. Je revois cette classe bruyante et peu motivée, un peu décourageante en effet. Mais c’est vrai que je sentais qu’il avait du potentiel et dans ces cas-là je les pousse le plus loin possible, je ne lâche rien, j’en étais presque un peu dur avec des élèves comme lui. Je le revois aussi toujours prêt à me rendre service, à baisser le store, à vouloir distribuer les cahiers etc. Pourrais-je dire qu’il avait un statut privilégié ? Oui je crois que l’on peut le dire. Ils ne sont pas nombreux, filles et garçons à avoir eu le droit à ces petits privilèges octroyé par le maître grand seigneur.

Il a bien vu que sa présence remuait des souvenirs et poliment il a attendu avant de reprendre son explication.

« Rapidement j’ai senti que je ne vous considérais pas uniquement comme mon instituteur. A la maison je ne cessais de parler de vous, je pensais à ce que vous faisiez en dehors de l’école. Je savais par les bruits de couloirs que vous viviez avec un autre homme, ça m’a surpris mais pas complètement. Ma mère avait des amis gays que nous croisions de temps en temps. Arrivé au collège j’ai eu la nostalgie de l’école et je pensais très souvent à vous. En plus au collège j’ai eu à souffrir les brimades et les insultes de ceux qui se croyaient les maîtres de la cour. Tapette, pédale sont les mots les plus sobres que j’ai eu à entendre. Malgré cette apparence d’assurance, je n’en menais pas large et j’ai beaucoup souffert de ces insultes et je vivais dans la crainte chaque jour. Une fille de la classe qui s’est crue plus maline que les autres m’a humilié en tentent de me coincer pour m’embrasser… et encore des insultes … Pas d’amis, pas la possibilité d’en parler à qui que ce soit. Bon gré mal gré, j’ai avancé pliant l’échine et en souffrant en silence. Je me suis même demandé si ce n’est pas pour leur donner raison que j’ai fini par coucher avec un garçon.

 En grandissant encore un peu, j’ai su que définitivement j’aimais les garçons. J’ai eu quelques  petits copains, rien de bien sérieux. Arrivé au lycée, j’ai espacé les rencontres, je n’étais pas satisfait de ma vie. En face du lycée, j’ai avisé qu’il y avait le cabinet d’un thérapeute. L’idée d’aller le voir n’est pas venue tout de suite, c’est parce que mes amis m’ont vu dépérir jour après jour, et une amie plus inquiète que les autres m’a conseillé ce thérapeute qui lui avait permis de gérer le décès de son père. J’ai appelé, je me suis renseigné et j’ai pris un rendez-vous. Je ne roulais pas sur l’or comme encore aujourd’hui, et l’argent que me donnait ma mère ne suffirait pas à payer les séances. J’ai pris un job d’étudiant dans un fast- food et j’ai pu ainsi commencer la thérapie. »

Ces paroles ont ravivé la douleur de la perte de mon ami, que mon thérapeute a eu bien du mal à me faire accepter. Je sais tout de même tous les bénéfices que l’on acquiert avec une thérapie et je ne serais pas  là encore debout sans cela.

Mon visage s’étant refermé, il a tout de suite compris que je n’allais pas bien et il m’a avoué qu’il s’était toujours tenu au courant des différents postes où j’ai  travaillé et qu’il avait appris ma séparation. Qu’il avait été très peiné en l’apprenant et que ce jour il s’était juré de venir me voir pour m’en parler. Il a repris le fil de son histoire, sa thérapie est ce qui en est ressorti. Il avait fui la maison pour avoir son univers, au calme, il ne voyait pas beaucoup son père et un peu plus sa mère quand celle-ci n’était pas en compagnie de son cher beau-père. Son thérapeute lui a fait exprimer ce qui le tourmentait : moi. Il m’avait idéalisé, mis dans un coin de son cœur. Il a ouvert les yeux, il a découvert qu’il m’aimait !

J’avoue que si la foudre était tombée au milieu du salon, elle aurait eu le même impact. Comment ce petit bout d’homme pouvait se présenter devant moi et m’annoncer aussi simplement que ça qu’il m’aimait. Je pense qu’il s’attendait à une autre réaction de ma part, il a balbutié des excuses, il a posé la tasse et s’est levé brusquement.je l’ai vu se diriger vers la porte, je l’ai suivi car je ne voulais pas le laisser partir comme ça. Il m’a senti derrière lui, il s’est retourné, les yeux plein de larmes. Je n’ai rien pu faire d’autre que de le prendre dans mes bras. Il a sangloté comme un enfant, je le serrais fort. Je l’ai ramené dans le salon, je l’ai allongé pour qu’il se calme et lui ai dit que je ne voulais pas le blesser, et que sa présence ne me gênait en aucune manière. Il est tout de même rare qu’un de vos élèves reviennent vous voir 10 ans après et vous déclare tout de go « je vous aime ». Le temps qu’il retrouve ses esprits j’ai mis un peu de musique, rangé les tasses, je m’affairais dans la cuisine, je rangeais la vaisselle tout en tentant d’analyser la situation. Je l’ai rejoint sur le canapé, lui ai proposé de dîner avec moi et aussi qu’il ne s’inquiète pas je le ramènerai après dîner. Son désespoir était palpable, et je n’avais pas envie de le brusquer. J’avoue que j’étais tout de même flatté qu’il se soit donné tant de mal pour son ancien professeur. Il a de nouveau souri et a accepté mes propositions. Depuis que je suis de nouveau seul, on ne peut pas dire que la nourriture soit ma préoccupation, j’ai donc commandé deux pizzas qui furent livrées prestement. Nous avons bu un apéritif, en portant à toast à nos retrouvailles, avant de nous mettre à table. Il s’est ragaillardi et je pense qu’il a donné le change. Il m’a parlé de son travail, de ses études. Il m’a avoué qu’il avait choisi l’université pour pouvoir venir s’établir dans la même ville que moi. Il n’avait guère d’idée sur son futur, mais cela ne semblait pas l’effrayer. Le temps est passé très vite en sa compagnie, je lui ai proposé de le ramener, je lui ai laissé mon numéro de téléphone, mon adresse mail et nous sommes partis vers sa résidence étudiante.

En route plus un mot, nous étions tous les deux mutiques. Une fois que nous sommes arrivés je lui ai proposé de venir manger au moins une fois par semaine à la maison, pour que l’on apprenne à mieux se connaître, qu’il dépasse le monsieur et moi mon ancien élève. Au moment de sortir il m’a tendu la main, je l’ai serrée et l’ai attiré vers moi pour lui faire la bise. Il en fut ravi et troublé. Je l’ai regardé partir, il s’est retourné avant de rentrer dans son hall. Sur la route du retour mon téléphone à vibré. En arrivant, j’ai vu qu’il m’avait laissé un message. Merci pour tout, bonne nuit et à très bientôt. Je suis rentré, je me suis couché et j’ai passé une très mauvaise nuit à penser et repenser. A peine réveillé j’ai pris mon téléphone et lui ai envoyé le message suivant : « A quelle heure puis-je venir passer te chercher ce soir ? »

Je suis parti travailler, le portable dans la poche, en essayant de l’oublier, la nuit avait déjà été si pleine de pensées. Très dur de travailler quand on est songeur, bien que je croule sous le travail, mon regard s’évade par la fenêtre et je surprends sur une branche un couple d’oiseaux, posés l’un à côté de l’autre, et qui se font des niches d’amoureux. Je trouve ça hyper touchant et je me dis que je file un très mauvais coton. Vers 10h je prends mon téléphone et je vois qu’un message est arrivé. C’est bien lui qui me répond qu’il serait très heureux de me voir ce soir mais qu’il finit à 22h. Je lui réponds que je passerai le chercher à 22h à la sortie de son travail. Je me remets au travail, je me sens plus serein, le cœur plus léger ? Peut-on aimer aussi fort après avoir perdu l’homme de sa vie ? Je me rappelle très bien le jour où je me suis rendu compte que l’on ne pouvait ressentir les affres de l’amour aussi fort que la première fois que notre cœur s’ouvre à un autre. Jamais plus on ne ressentira cette douleur au niveau de la poitrine qui vous terrasse tellement c’est puissant. Jamais un autre amour ne sera aussi déstabilisant que le premier. J’ai été assez désespéré pendant quelques jours, le temps de digérer. Plus jamais je ne serai l’amoureux transi de mes 15 ans. Je sais très bien que je peux encore aimer, mais avec mes quarante ans, mon passé et mon passif, plus jamais je ne me livrerai totalement comme à la première fois.

Je me revois à quinze ans, mon allure juvénile, un brin pervers, les shorts les plus courts, le bronzage doré, mes premiers poils sur les jambes bouclés et blonds,  mes yeux clairs, m’attirait beaucoup de regards.  Un beau  jour de printemps, j’étais à la piscine municipale et je me séchais avant de rentrer chez moi. J’aperçus du mouvement de l’autre côté du trou de voyeur percé dans la paroi. Curieux de nature je regarde, on échange des poses, des sourires et on se retrouve dehors. Il est grand, brun, beau, plus vieux que moi mais pas tant que ça. Il me propose d’aller nous promener. Je me sens en confiance, je le suis, nous montons dans sa voiture et nous prenons le chemin d’une forêt. On sort, on marche un peu, on discute, on se présente … Il me prend la main, me regarde et m’embrasse. Voilà mon premier amour, Paul, 24 ans, travaillant dans le tourisme de luxe. Plusieurs mois nous nous verrons dans la mesure de mes possibilités, sans que mes parents le sachent. Il m’a rejoint en vacance et je me suis fait « griller » comme on dit. Rien de grave, les parents ont été mis au courant mais ne m’en ont jamais parlé. Ma jeunesse et mon insouciance ont eu raison de notre relation, mais j’y pense parfois. Ce fut le premier amour, celui le plus déstabilisant puisqu’il est le premier …

La journée s’est étirée lamentablement. Avant de partir j’ai rangé un peu mon bureau qui en avait grandement besoin. Chez moi, chez pris une douche, grignoté un peu et en attendant 22h j’ai pris mon nouveau livre. Je ne cessais de regarder l’heure, je n’arrivais pas à entrer dans la lecture, mon esprit bouillonnait. Enfin je me prépare, je sors et je vais l’attendre. Cinq minutes passent, de jeunes personnes sortent s’embrassent, le voilà, il fait un signe à ses collègues, avise ma voiture. Son visage s’illumine, il se presse pour me rejoindre. Je sens un sourire béat poindre sur mes lèvres, incontrôlable. Il entre, nous nous embrassons, chastement bien sûr. Nous nous dirigeons vers mon appartement en parlant de banalités. Nous nous retrouvons chez moi, je lui prends son manteau et lui dit de se mettre à l’aise dans le salon. A-t-il faim, soif ? Il me répond qu’il a dîné à son travail mais qu’il prendrait bien quelque chose de chaud. J’arrive avec un assortiment de thés, infusions, mauvais café. Il choisit une infusion, choix surprenant pour un jeune garçon mais ça lui donne un certain charme. Nous parlons de ses études, moi de mon travail, nous sommes proches mais juste ce qu’il faut pour que ce soit correct. Il se tait, baisse les yeux. Je suis tétanisé. Il marmonne et je ne comprends rien, ou du moins je ne veux pas comprendre. Il relève la tête les yeux brillants et me dit très distinctement : Je vous en prie aimez-moi comme je vous aime. Serrez- moi fort contre votre cœur, je suis à vous. Je l’attire contre moi, je le serre contre mon cœur, je crois que je l’aime aussi. Sa bouche se rapproche de la mienne mais je tourne la tête. Je lui dis doucement qu’il est trop tôt, mais que je l’aime aussi. Je ne veux pas brusquer les choses.

Il est tard, je lui propose de rester à coucher chez moi, je ne travaille pas le lendemain, lui non plus. Nous aurons donc la journée pour apprendre à mieux nous connaître, une journée pour que j’apprenne à me livrer à nouveau. Je lui indique la chambre d’ami, je lui prépare son lit, lui laisse la salle de bains pour qu’il se prépare. J’ai toujours des brosses à dents d’avance, je lui sors serviettes, produits et le laisse seul. Quelques minutes plus tard je l’entends qui sort, il est dans mon dos, je suis dans mon salon en train d’écouter de la musique. Je me retourne, il est devant moi en sous vêtement, un peu gêné, moi perturbé de voir ce joli corps. Il part se coucher et moi je file m’enfermer dans la salle de bains. Qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je me passe de l’eau sur le visage, je m’assois par terre, la tête entre les bras. Au bout de quelques minutes je refais surface et me prépare à aller me coucher. Je sors, il n’a pas éteint la lumière. J’ajuste mon peignoir de façon à ne pas être indécent et je vais lui souhaiter bonne nuit. Son regard semble perdu loin dans ses pensées, il me répond à demain. Avant de partir je lui dis que nous pourrions nous tutoyer et qu’il avait le droit de m’appeler par mon prénom.  Un sourire ravageur, « bonne nuit Maxence» « bonne nuit petit bonhomme … » Je regagne ma chambre, me couche éteins la lumière, il éteint la sienne. J’essaie de m’endormir sans résultat. Je finis par entendre sa respiration régulière, lui a réussi à s’endormir.

Sa respiration me berce et je finis par sombrer. J’ai dormi très profondément, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. La lumière du jour entre dans ma chambre, je n’ai pas dû fermer correctement ma porte. J’émerge doucement et je sens une chaleur humaine à côté de moi. Il m’a rejoint dans la nuit. Nous avons dormi chastement l’un à côté de l’autre. Mes mouvements le réveillent, il a le charme de la jeunesse, les cheveux en bataille, les yeux gonflés. Je n’ose imaginer le spectacle que je lui offre avec mes rides et mes cernes.  Il me sourit et s’excuse de son audace. Je le pardonne et l’invite à prendre le petit déjeuner. Un nouveau jour, une nouvelle ère. En quelques heures ma vie a changé, mes certitudes sont ébranlées. Mon cœur semble se regonfler.

Dormant nu je suis un peu gêné, je vaincs ma pudeur et me dépêche de sortir de la chambre non sans avoir attrapé au passage mon peignoir. Je file dans la salle de bains pour m’assurer que ma tête n’est pas ravagée par le sommeil, ma peau n’a plus la souplesse de mes vingt ans. Je scrute mon visage, pas de nouvelle ride, la barbe bonne à tailler … Je finis par rejoindre la cuisine où je commence à préparer  le petit déjeuner. Le bruit de la vaisselle, des céréales qui chutent dans le bol, l’eau qui bout  ont eu raison de sa grasse matinée. Il se présente à moi uniquement vêtu de son petit boxer  hyper sensuel. J’ai beaucoup de mal à détacher mes yeux de ce corps si adorable. Je lui propose du thé, toujours mon mauvais café, du chocolat, des céréales en bref la panoplie complète du parfait petit déjeuner. Il décide de m’accompagner avec un bol de céréales, un thé et un verre de jus d’oranges. Nous nous asseyons face à face et sans parler nous entamons le petit déjeuner. Je n’ai jamais été un grand bavard et encore moins le matin. En ce qui le concerne, je ne sais pas s’il est comme moi ou bien trop parti dans ces pensées. Il est songeur, mais me sourit quand il sent que je le regarde. Soudain une musique très actuelle retentit, son portable. Il se lève et s’excuse du dérangement et me demande l’autorisation de prendre l’appel. Je lui fais signe que je n’y vois aucun inconvénient et lui indique la chambre pour qu’il puisse parler sans être gêné. Il referme la porte et me laisse seul avec des millions de pensées. Suis en train de m’embarquer dans une situation incongrue, impensable, insensée ? Son sourire, sa candeur, sa douceur me rende très songeur. Je crois qu’il a réveillé l’homme qui sommeillait en moi depuis ma séparation.

Je suis tiré de ma rêverie par son retour près de moi. Il m’annonce que c’était son frère qui l’appelait, comme chaque jour, pour prendre des nouvelles et aussi en donner. Je revois bien son petit frère, le même mais en brun, lui aussi une gravure de mode. Je le revois alors qu’il était en CP, en fin d’année, se diriger vers moi, lever ses yeux vers moi et me dire « dis monsieur, hein oui je serai dans ta classe l’année prochaine ? » Il était craquant, mais il dû être déçu car je prenais l’année d’après le CM1. Classe dans laquelle j’ai eu son frère un peu après. Il avait onze ans, maintenant à vingt et un an il se promène en sous vêtement dans mon appartement. En fait, il a dit à son frère qu’il m’avait retrouvé et que nous avions passé la soirée à discuter. Il a éludé la nuit et le petit déjeuner, faisant preuve d’une pudeur doublée de la délicatesse de ne pas m’embarrasser.

Un fois le petit déjeuner terminé, je l’ai envoyé dans la salle de bains pendant que je m’occupais de ranger la cuisine. J’ai mis la radio en marche, radio classique, et je me suis affairé. Après la cuisine, ma chambre, la chambre d’ami, le salon à remettre d’équerre (je suis un brin tatillon sur l’ordre). Je l’entends sortir et aller dans la chambre dont il referme la porte. Je rentre à mon tour dans la salle de bains, séance de rasage, douche et me voilà prêt. Je le retrouve dans le salon, feuilletant un magazine. Il me regarde avec un grand sourire et  me dit qu’il n’avait jamais réellement eu l’occasion d’écouter de la musique classique. Bien que ce ne soit pas son style de musique, il avoue apprécier la douceur du morceau qu’il venait d’entendre. Il me rappelle que lorsqu’il était mon élève, j’avais emmené la classe à 3 spectacles à l’opéra, dont une version participative de la « flûte enchantée » qui semble l’avoir beaucoup marqué. Je lui dis que je me suis tourné vers la musique classique très naturellement, redécouvrant et découvrant une multitude de morceaux plus magiques les uns que les autres.

Je lui demande s’il a des impératifs pour la journée, afin de savoir comment nous pourrions nous organiser. Rien de spécial ni pour lui, ni pour moi, je lui propose donc une virée en bord de mer, la journée s’annonce fraîche mais ensoleillée. Nous voilà donc parti pour une petite station de la côte d’albâtre qui me plaît beaucoup, avec le charme suranné des stations du XIXe. En route il me dit que cela faisait très longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien, ce à quoi je lui ai répondu après une légère hésitation, que moi aussi je me sentais très bien, en sa présence. Une fois arrivés, nous avons marché sur la plage et je me suis assis face à la mer, il en a fait de même, tout près de moi. Je pourrai rester des heures à regarder la mer, je le sens frissonner et instinctivement j’ai tendu le bras pour le rapprocher de moi et lui frictionner le dos. Là je ne sais pas pourquoi, je me suis déplacé, je me suis assis derrière lui, mes jambes contre les siennes, son dos contre mon ventre, ma tête sur son épaule. Encore un frisson, je lui demande s’il a encore froid, il me dit : « non c’est un frisson d’émotion ». Je souris et lui colle un petit baiser dans le cou. Ça y est, je suis pris au piège, je crois bien que je l’aime. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toutes les questions pratiques, éthiques, on verra ça  plus tard. Là je veux profiter du moment, renifler son odeur au niveau de son cou, me lover contre lui, le serre fort dans mes bras. Il amorce une torsion, son visage se trouve près du mien, lequel des deux est responsable de ce baiser ? Peu importe, ce baiser est le premier d’une nouvelle histoire, il est savoureux, tout plein d’arômes, nos parfums, l’odeur de la mer, le goût de la passion. Je n’ai plus qu’une idée, rentrer le plus vite possible pour continuer à nous aimer. Je le sens tout aussi fébrile. Le chemin du retour est très silencieux, ma main recouverte de la sienne par moment, sa respiration lente, parfois plus rapide. S’il pense aussi vite et aussi fort que moi, cela se comprend. Mon cerveau va finir par fondre si je ne fais pas une pause. C’est un de mes grands défaut, j’anticipe beaucoup trop. Nous voilà arrivés, garés. A la porte de l’appartement notre fébrilité est plus que perceptible. Une fois la porte refermée nous nous retrouvons bouches soudées, le second baiser, plus sauvage, dégageant la puissance sexuelle des moments qui l’ont suivi.

Porphyrogenete

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💦 26 Décembre | 58 pages

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