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Fantôme noir du passé

A quelques minutes d’atteindre ma destination, des sensations contradictoires m’habitent. Je suis heureux de le rencontrer après tant d’années, mais aussi anxieux à l’idée que mes souvenirs lumineux ne soient finalement que de la simple nostalgie de jeunesse.

Je le revois débarquer dans notre classe en cette magnifique journée de printemps. Tous les regards s’étaient simultanément tournés vers ce nouvel étudiant. Le silence avait régné immédiatement, on aurait entendu une mouche voler. Il y a des personnes, sans que l’on puisse se l’expliquer, qui s’impose naturellement. J’étais d’autant mieux placé pour le savoir que j’étais exactement le contraire. Plus petit que la moyenne, blond, frisé, les yeux bleus, du genre malingre, un brin maniéré, nul en sports, j’étais facilement victime de moqueries. Heureusement, j’étais bon élève et je n’avais pas ma langue dans ma poche, ce qui me permettait de garder à distance de potentiels harceleurs avec des phrases caustiques. Et puis, les filles appréciaient mon humour, souvent proche de l’ironie, et mon écoute à propos de leurs déboires sentimentaux.

Mais pour en revenir à celui qui n’était encore qu’un inconnu, il était venu s’asseoir à côté de moi où il y avait une place de libre. Mon sang n’avait fait qu’un tour, mon cœur avait battu la chamade, une chaleur inexplicable m’avait envahi et mes paumes étaient moites. J’avais eu le commencement d’une érection. En s’asseyant, il m’avait souri et dévisagé avec ses immenses yeux verts. J’avais cru m’évanouir. Il s’appelait Henri. Il était le fils d’un diplomate africain dont la famille venait de s’installer à Paris pour une période indéterminée.

C’est ce jour-là, juste après ma majorité, et grâce à sa venue, que j’ai réalisé que j’aimais les garçons.

Après ce premier émoi homosexuel, je me réjouissais presque, moi qui détestais ça, des cours de gym qui dévoilait en partie l’anatomie de mes camarades. Et que dire de la douche collective qui ponctuait l’exercice ? J’adorais jeter des coups d’œil discret sur les fesses et m’amusais à les classer des plus plates aux plus bombées, celles qui ne me laissaient pas indifférent. Je devais toutefois être attentif au gonflement de mon entrejambe afin de ne pas me trahir. Quand je sentais le danger venir, je baissais la température et tout rentrait rapidement dans l’ordre ! Au cours de ces séances de voyeurisme, je réalisai que je n’avais pas à envier quiconque concernant la longueur de mon pénis, seul celui d’Henri étant un concurrent sérieux. Ce constat fit du bien à mon ego compte tenu de mon physique de crevette.

Nous étions devenus amis. Je n’osais pas lui avouer qu’il m’attirait, ne sachant pas si c’était réciproque. Il ne montrait, pour le moins, rien qui allait dans ce sens. Et je ne voulais surtout pas risquer de gâcher notre complicité par un faux pas. J’avais de la chance de passer beaucoup de temps avec quelqu’un de charismatique et je m’en contentais. Je me suis mis au sport ! J’appréciais nos matchs de tennis et tout spécialement ceux où il enlevait son t-shirt découvrant ses pectoraux parfaitement dessinés. L’observer se déshabiller dans le vestiaire ne me déplaisait pas…Mais pas question que je me lave en sa compagnie, car même l’eau glacée n’aurait pas suffi à calmer mes ardeurs. D’ailleurs, à une reprise, il s’en est étonné. Il m’a alors demandé en éclatant de son rire si communicatif si c’était parce que j’avais peur que je le sollicite pour le savonner. J’ai rougi. Il a dû s’en apercevoir. J’ai bredouillé qu’il n’avait pas besoin de moi. Il n’a pas insisté.

L’été et les bermudas pointaient le bout de leur nez. Nous nous étions parfois touchés nos genoux dénudés sur les bancs de classe. Ce fut furtif. Ça suffisait à m’allumer instantanément. Il retirait très vite sa jambe de contre la mienne : cela me confortait dans mon sentiment qu’il ne fallait pas espérer plus que son amitié.

Les vacances étaient arrivées. Nous étions inséparables. Nos journées passées à la piscine était un rêve, particulièrement quand nous nous mettions de la crème solaire. Au début, ce n’était que dans le dos. Un matin, il m’a proposé de l’étaler des pieds à la tête et inversement. J’ai accepté craignant de ne pas pouvoir me contrôler…C’était follement excitant. Henri prenait son temps quand il s’approchait de l’intérieur de mes cuisses : un vrai régal que je dégustais, couché sur l’herbe. A quel jeu jouait-il ? Il remarquait forcément que je bandais, le renflement de mon maillot de bain, bien serré pour valoriser mon paquet, étant une évidence. Une fois, j’ai carrément pensé que j’allais éjaculer. J’ai réussi de justesse à l’éviter, me contentant de quelques gouttes de mon liquide pré-séminal. Il l’avait obligatoirement vu. Il fit comme si de rien n’était en me disant que c’était à présent à mon tour.

A peine remis de mes émotions, je m’attelai avec enthousiasme à cette « tâche » qui ne m’aidait pas vraiment à recouvrer mes esprits. Crémer sa peau d’une incroyable douceur sur ce corps musclé et quasi imberbe me donnait l’impression de le posséder. J’ai commencé par son torse et je me suis appliqué. Je me suis même risqué jusqu’à son bas ventre. J’ai senti qu’il tendait ses abdominaux. Il m’a semblé que son short de bain, d’un jaune fluo du plus bel effet sur son épiderme mate, prenait de l’ampleur. Je n’ai pas pu en avoir la confirmation, car il s’est retourné offrant à ma vue ses belles fesses rondes.

Nous n’en avons jamais reparlé. J’aurais voulu, je n’ai pas osé. Les crémages suivants furent rapides sans toutefois qu’il y ait un malaise entre nous, nos liens étaient solides. La saison estivale tirait à sa fin, les cours reprendraient bientôt. Et la terrible nouvelle tomba. Le père d’Henri devait quitter le pays pour exercer sa fonction de diplomate ailleurs suite au décès accidentel d’un collègue. J’étais anéanti, dévasté. Je perdais du jour au lendemain cet ami si cher qui m’avait révélé à moi-même et permis de prendre confiance en moi. Il n’en menait pas large non plus. Nos adieux furent déchirants. Nous avons eu toutes les peines du monde à retenir nos larmes. Nous nous sommes longuement pris dans les bras. Mon rêve se réalisait. Pas comme je l’avais espéré. Nous nous sommes promis de nous écrire. Petit à petit, le contact s’est rompu. Au milieu des années quatre-vingt-dix, ce n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui de le garder.

Pas de nouvelles pendant presque trois décennies. Nos dix-huit ans qui se sont transformés en quarante-cinq. Et soudain, un fantôme noir du passé qui frappe à la porte sous la forme d’un message d’Henri via Instagram qui a retrouvé ma trace parce que j’ai enfin cédé aux pressions de mon entourage pour ouvrir un compte sur un réseau social.

Je suis au lieu de rendez-vous. J’entre dans cette brasserie typiquement parisienne et ses tables en bois laqué, ses miroirs, son velours aux teintes chaudes ainsi que ses serveurs impeccables avec leur chemise blanche, leur pantalon anthracite, leur gilet et leur nœud papillon. J’ai un pincement au ventre. Je le vois au fond de la salle. Il relève la tête. Il me décoche le même sourire et regard que la première fois que je l’ai vu. Réaction identique : je fonds. Il a évidemment vieilli. Mais il en impose toujours autant. Je m’avance. Il se met debout. Sa silhouette de sportif n’a pas changé. Elle est mise en valeur par un costume gris, sans doute du sur mesure. Il me serre fort dans ses bras, comme quand nous nous sommes quittés. J’aimerais l’embrasser. Je me contiens. J’apprends qu’il est avocat, qu’il a beaucoup voyagé et qu’il veut se fixer définitivement à Paris. C’est pour cette raison qu’il a décidé de me joindre. Il le souhaitait depuis un moment, il n’y voyait cependant pas de sens tant qu’il était à l’étranger. Il avait eu besoin de temps afin de se remettre de notre brutale séparation, il ne voulait pas le revivre. Concernant sa vie privée, il me dit simplement qu’il est célibataire et sans enfant et que c’est mieux ainsi étant donné la vie qu’il a menée jusqu’ici.

J’enchaine en résumant les vingt et quelques années écoulées. J’adopte la transparence. Je n’ai rien à perdre. Je l’ai de toute façon déjà perdu quand il est parti abruptement. Je parle donc non seulement de ma vie professionnelle, j’enseigne le français au lycée, mais également de qui je suis réellement. Je raconte qu’après son départ, j’ai rencontré dans un bar un homme trentenaire avec lequel j’ai fait un bout de chemin et qui m’a aidé à m’affirmer comme gay. Je poursuis en disant qu’après notre séparation j’ai eu des relations plus ou moins longues et sérieuses et qu’actuellement je suis libre comme l’air. J’ajoute, un peu hors sujet, que je me suis mis au fitness. Il me rétorque qu’il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Je rougis.

Pendant ce qui s’apparente à une confession, je l’observe. Il m’écoute attentivement. Je ne sais pas ce qu’il pense. Quand j’ai terminé, il me prend la main. Aussitôt, le souvenir de la crème solaire qui s’étale sur nos corps chauffés par le soleil remonte à la surface. Il se lève et, se penchant par-dessus la table, dépose un tendre baiser sur mes lèvres auquel je réponds par un baiser fougueux. Il ne se dérobe pas. Encore sous le choc de ce qui vient de se produire, il me propose de le suivre dans son hôtel qui est à proximité. Je lui emboite le pas. En chemin, nous parlons peu. Les explications viendront ultérieurement.

A peine le seuil de sa chambre franchi, Henri me pousse virilement sur le lit. Je ne résiste pas. En un éclair, mes chaussures et mes chaussettes volent dans la pièce, il détache ma ceinture, ouvre le bouton, descend la braguette et retire mon pantalon. Il m’attire à lui, m’assied au bord du lit et enlève prestement mon t-shirt et mon pull. Je perçois une bosse à travers le tissu. Je la caresse vigoureusement. Il se tortille d’aise. Je prends alors l’initiative en dégrafant son falzar qui tombe sur ses chevilles. Ses mollets sont dignes d’un champion de cyclisme, mais ce qui m’intéresse à cet instant, c’est de revoir, et en pleine érection, ce que j’admirais sous la douche quand j’avais dix-huit ans !

D’un geste brusque, je tire vers le bas son boxer blanc et libère son énorme queue noire, circoncise, veineuse et son gland rose qui pointe directement vers ma bouche. Je l’engloutis comme un mort de faim. A entendre ses gémissements, il semble apprécié. Je salive comme un malade. Pendant que je le suce avec application et malaxe ses couilles volumineuses et rasées, il se débarrasse de sa veste et de sa chemise. Ses pectoraux sont toujours impressionnants, il sait s’entretenir ! Il s’occupe ensuite de ma tige en me décalottant comme si c’était la sienne. Il la lèche et la branle légèrement. Il ne faudrait pas qu’il augmente la cadence, je ne pourrais pas me contenir. Il saisit un tube de gel dans le tiroir de la table de chevet. Il a tout prévu. Le froid du lubrifiant sur ma rosette m’excite au plus haut point, même si je ne suis pas rassuré à l’idée de me faire embrocher par une bite aussi grosse. Il doit le sentir et être habitué, car il introduit un doigt, puis deux et enfin trois. Je me détends. Il place l’objet de tous mes désirs à l’entrée de mon trou qu’il pénètre par des à-coups d’abord légers qui gagnent en intensité au fur et à mesure qu’il sent que la porte s’ouvre largement. Je ressens un plaisir intense d’avoir face à moi et en moi ce mâle sur lequel j’ai tellement fantasmé. Il commence à me pilonner comme si sa vie en dépendait. Dieu que c’est bon ! Je ne peux m’empêcher de hurler. Et plus je hurle, plus il s’enfonce. Je suis pris d’une irrésistible envie de me masturber. Il l’anticipe et empoigne fermement ma verge dure comme du marbre. Je suis soumis à un double va-et-vient endiablé. Je ne tarde pas à exploser sur son visage. Il passe sa langue sur sa bouche où dégoulinent des gouttes de mon foutre épais. Il se retire et m’asperge de son jus généreux entre les cuisses avant de me sodomiser à nouveau pour mon plus grand bonheur. Essoufflé, il s’allonge auprès de moi et me colle un baiser appuyé de ses lèvres charnues et salées par ma semence.

Je reprends mes esprits, les questions se bousculent dans ma tête. Il est évident qu’il n’en est pas à son coup d’essai avec un mec ! Que s’est-il passé pendant ces vingt-sept ans ? Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour que l’on soit enlacé nu comme des vers ? Il me doit des explications. Il me les donne. Il commence par me dire qu’il m’a trouvé charmant dès la première seconde où il m’a vu, mais que ce n’était pas une attirance physique.

Certes, il avait remarqué que je ne le regardais pas comme les autres garçons et ça le flattait. Il en jouait et me provoquait parfois pour me mettre mal à l’aise. Et sont venues les journées à la piscine où il s’était fait prendre à son propre piège avec le crémage « intégral ». Il me demande si je me rappelle quand je me suis approché de son bas ventre et qu’il s’est subitement retourné. Je réponds que je m’en souviens comme si c’était hier de son short jaune fluo et du sentiment que j’avais eu qu’il commençait à gonfler. Il me confirme que tel était bien le cas et que ça l’avait totalement chamboulé.

Quand il était rentré le soir chez lui, il s’était enfermé dans la salle de bains, mis à poil, enduit sa verge d’huile solaire et s’était mis à s’astiquer frénétiquement en pensant à moi et à mes mains crémées. L’orgasme n’avait pas tardé à venir. Il avait arrosé le miroir au-dessus du lavabo de giclées dont il ne se savait pas capable.

Mais au lieu d’envisager notre relation sous un autre angle, son éducation, sa culture et ses préjugés l’avaient rattrapé. Peut-être qu’il en aurait été différemment s’il n’avait pas dû partir précipitamment. Quoiqu’il en soit, cet épisode l’avait marqué à jamais. Il avait ensuite assumé son rôle d’hétéro en accumulant les aventures décevantes avec des femmes. Un soir, un gars qui me ressemblait l’avait dragué dans le hall d’un hôtel où il séjournait pour ses affaires judiciaires. Il s’était laissé aller et y avait trouvé satisfaction. Il avait enchaîné les amants, comme s’il voulait rattraper le temps perdu.

Pendant qu’il me rend des comptes, il me dévisage de ses yeux verts, me sourit, utilise ses longs doigts fins pour caresser mon torse légèrement poilu et mes tétons dressés. Il saisit mon pénis au repos. Il joue délicatement avec mon prépuce jusqu’à ce que je sois raide comme un piquet. Il se met à califourchon en me présentant ses fesses couleur ébène qu’il pose sur mes joues. Je les écarte et lèche sa raie toute lisse. Alors qu’il a avalé profondément ma queue de belle taille dans sa gorge, je glisse mon index dans son orifice qui se resserre légèrement. Je m’enhardis et met le majeur. Il se redresse, s’écarte un peu de moi et se positionne à quatre pattes. Le message est clair ! Je bande comme un taureau devant ce cul que Michel-Ange n’aurait pas pu mieux sculpter et dans lequel ma bite blanche, quel beau contraste, va s’engloutir. Je crache sur mon gland turgescent et l’éperonne sans ménagement. Il pousse un cri, ça renforce ma détermination à l’enculer sauvagement. Je le pilonne encore et encore, je sens ma sève monter, je me retiens, je veux profiter au maximum avant de jouir. Ma résistance a des limites. Je me déverse en cascade dans ses entrailles, mon corps étant secoué comme si je recevais des décharges électriques. Je suis hors d’haleine. Henri n’en a cure. Il se relève et me plaque au sol à une vitesse hallucinante. Il me fait face. Il m’écarte les jambes avec autorité et m’enfonce son pieux. Je suis dominé par cette masse sombre, luisante de transpiration et aux muscles saillants. Je suis complètement à sa merci. Quel pied ! Il me torpille longuement. Je suis en feu. Il finit par éjaculer en se cabrant à chaque nouvelle giclée tel un étalon en rut.

Chacun a le sperme de l’autre en lui, symbole d’une amitié de jeunesse qui a finalement atteint sa maturité amoureuse. Il n’est jamais trop tard…

Bugs

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