Cela fait trop longtemps que je n'ai pas senti la chaleur d'un homme contre moi.
Je rêve
Je rêve d'une soirée où je n'aurais pas trop bu, où j'aurais souri et chanté, où j'aurais joué, parlé et blagué. Nos regards se seraient croisés plus qu'à l'ordinaire, nos langues seraient moins liés et ses fossettes se seraient plus souvent montrées. Son rire aurait sonné différemment des autres soirs, et ses regards se seraient faits plus intéressés.
Je rêve d'une nuit commencée trop tard où après avoir continué à nous sourire et à flirter, nous nous perdrions entre les lampadaires et les allées vides d'une ville dont nous troublierions le calme avec des bruits que personne n'entendrait. Ses lèvres se poseraient contre les miennes, me rendant mon souffle.
Je rêve de le conduire prêt de mon lit et de caresser ses cheveux qui bouclent en cercles parfaits, de me mettre sur la pointe des pieds pour voler un autre baiser sur ses lèvres étirées en un sourire.
De passer ma main dans sa chevelure trop longue, puis de caresser sa joue pour sentir la douce rugosité de ses joues rasées de prêt. Laisser courir mon doigt contre sa mâchoire carrée et poser petit à petit ma tête contre lui.
De caresser ses épaules puissantes et de positionner ses larges mains sur mes hanches.
D'ouvrir sa chemise un bouton après l'autre en laissant courir mes doigts le long de son torse tandis que ses doigts décrivent les courbes de mon dos.
Et de sentir ses lèvres se coller doucement contre mon cou.
Et d'enlever doucement ses lunettes rondes.
Et son regard de plonger dans le mien.
Me porter jusqu'au lit.
Nos vêtements disparus.
Nos corps l'un contre l'autre.
La chaleur de ses mains.
La chaleur de son souffle.
La chaleur de son dos.
Félicité
La nuit à arrêté de nous contempler.
Son torse repose contre mon dos.
Il laisse ma main dessiner des ronds dans la paume de la sienne.
Et je tombe d'un sommeil que je n'avais pas connu depuis trop longtemps.
Valentin
