Cyrillo

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Victor Hanson

Acte 1 : D�cadence

Les hommes sont une drogue, pure et douce qui coule en chacun de nous. Leur corps, leur ardeur, et leur violence sont notre �chappatoire ; une porte de sortie, dans le sombre tunnel qui semble n'en jamais finir. Toutes ces nuits pass�es � leurs c�t�s, n'apportent au final que peu de choses : une simple r�verie, une br�ve distraction, qui au matin lev�, dispara�t sous la douche.

Je ne suis pas mieux qu'aucun autre mec de 20ans. Pourtant, ce qui me rend diff�rent, est l'attention port�e par les m�dias � mon �gard, la gloire �ph�m�re et jouissive de ma reconnaissance, le succ�s d'une carri�re qui ne fait que commencer. J'ai d�but� il y a deux ans, sur les podiums parisiens... Dior, Herm�s... Ces marques port�es le temps d'une saison, et les couvertures s'encha�nant aussi vite que le monde d�couvrait mon visage. L'Optimum, GQ, Esquire, Details... Et les gros ch�ques allant de pair. Je devenais incontournable pour les cr�ateurs, et quelques marques fran�aises de prestige. Ils firent de moi leur �g�rie, ils m'envoy�rent comme ambassadeur aux quatre coins du monde, et aujourd'hui, rien ne semble pouvoir ralentir mon ascension. Les �tudes m'ont l�chement fait leurs adieux, certes, mais j'ai d�cid� de me consacrer pleinement � la p�rennit� de mon r�gne m�diatique.

Je suis le petit frenchy qui a r�ussi � reconqu�rir le coeur des am�ricains, et cela me vaut aujourd'hui une sorte d'immunit� face aux autres petits dandys de mon genre ayant la pr�tention de pouvoir m'enterrer. Major Model me garde bien pr�cieusement, et m'augmente d'heure en heure pour �tre s�r de ne pas me voir courir apr�s le plus offrant. Ainsi, je peux me targuer d'�tre � l'heure actuelle l'un des mod�les les mieux pay�s du march�.

...

Il est 13H pass�, et le r�veil ne sonne toujours pas...

Je suis simplement d�rang� par le bruit des femmes de chambre circulant dans les couloirs, alors qu'elles ne devraient plus y �tre � cette heure de l'apr�s-midi. Je les maudis en jurant en allemand, et ne tarde pas � me recouvrir d'oreillers pour m'isoler de leurs rires provocateurs. Cependant, apr�s 10 minutes pass�es � tenter de me rendormir, je renonce et file en chancelant vers la salle de bain. Je mets 10 autres minutes � trouver l'interrupteur, et tombe une fois la lumi�re allum�e sur un flacon de valium ouvert. Je ne sais plus s'il m'appartient. Je ne sais plus si j'en ai pris. Je sais seulement que le flacon est enti�rement renvers� dans le lavabo, et que je n'ai pas le courage de les jeter. J'ouvre n�gligemment le robinet d'eau chaude de la douche, et me glisse sous le pommeau pour sentir le jet frapper ma nuque. Je reste une demie heure, peut-�tre plus, sous la douche, et me d�cide � ressortir pour �viter de ressembler � un l�gume trop cuit.

Alors que je retourne nu dans ma chambre, je trouve allong� sur le lit, une petite blonde dont je n'ai m�me pas le souvenir. Je ne sais ni qui elle est, ni ce qu'elle fait l�. Je me contente seulement de la r�veiller en la mena�ant de mon poing, et en l'invitant � sortir de la chambre. Elle finit par partir, en me crachant � la figure et en me lan�ant quelques insultes en am�ricain. Je n'y fais pas attention, j'oublie, j'allume l'�cran tr�nant au dessus d'une console Gllaner, et je s�lectionne MTV... Une vieille chanson des No Doubt passe au m�me moment, et je n'ai pas le courage de zapper pour emp�cher Gwen Stefani de beugler.

J'entre dans la penderie dans laquelle une dizaine d'ensembles que je n'ai jamais port� mais qui sont � ma taille, ont �t� apport�s par mon assistante t�t dans la matin�e. Je choisis celui offert par Lanvin que j'enfile rapidement avant d'attraper une paire de Wayfarer et de sortir de ma chambre.

Comme � son habitude, Russell est bien l�, debout devant ma porte. Il me salue dans un fran�ais approximatif, je ne lui r�ponds pas, il me suit de pr�s le long du couloir de l'h�tel. Dans l'ascenseur, il me d�visage, je le sais. Car m�me si je lui tourne le dos, je peux le voir sur les miroirs nous entourant. Une fois arriv� dans le hall de l'h�tel, je revois la petite blonde que j'ai d�gag� de ma chambre. Je ne sais pas pourquoi elle s'attarde ici, mais je n'y pense d�j� plus. Je suis dehors, marchant quelques m�tres devant Russell.
Malgr� les Wayfarer, certaines filles me reconnaissent. J'en entends crier quelques unes, d'autres se battre pour m'approcher, mais Russell me prend par le bras et me presse de rentrer dans le Seastar Restaurant Review. Une fois � l'int�rieur, on me guide vers une table r�serv�e. J'invite Russell � se joindre � moi. Pour ne pas l'embarrasser, je lui parle en anglais.

-Qui �tait cette fille ? Tout � l'heure, � l'h�tel ?
-Celle que j'ai vu sortir de votre chambre ?
-Pr�cisement...
-Je ne connais pas son nom. Je peux seulement vous dire que vous �tes rentr� avec elle hier soir.

J'�coute � peine Russell, je suis concentr� sur sa bouche. Je le regarde me parler. Je le regarde me regarder. Russell aurait pu �tre mod�le, assur�ment. Mais il n'a jamais sembl� int�ress�. Cela fait deux mois qu'il me suit partout o� je vais. Il est une id�e de mon agence, qui du fait de mon succ�s, craignait pour ma s�curit�. Je sais simplement qu'il est texan, divorc�, p�re de deux enfants malgr� ses 27ans, et totalement d�vou� dans la mesure o� son salaire d�passe celui de mon assistante, de mon attach� de presse, et de mon manager, tous r�unis...
Je remarque qu'il ne se rase plus depuis plusieurs jours, et que sa barbe devient de plus en plus provocante. Cela lui va tr�s bien de toute fa�on, et je ne juge pas qu'il soit trop n�glig� pour pouvoir appara�tre en public � mes c�t�s.

Russell sait bien que je multiplie les amants et les ma�tresses, mais jamais il n'en parle. Il est toujours rest� professionnel et je ne lui ai jamais laiss� supposer qu'il m'attirait. Je pr�f�re para�tre hautain, voire m�prisant. Aujourd'hui, je lui accorde le droit de d�jeuner avec moi, mais j'entends bien ne pas le laisser profiter du repas.

-Quel est le programme du jour ?
-Euh... Eh bien, vous avez un rendez-vous avec Kerry Degman pour une s�ance photo � 19H au Cesar Stadium de Seattle, et votre coach m'a fait savoir qu'il �tait arriv� ce matin, et qu'il �tait pr�t � vous recevoir apr�s 14H.

Prenant conscience qu'il ne me reste plus que peu de temps avant le rendez-vous de ce soir, je d�cide d'�courter le repas et de me contenter d'une entr�e � 43 dollars. Je laisse Russell payer avec ma carte, et l'attends dans le hall du restaurant le temps qu'il r�gle la note et qu'il avance la voiture. Apr�s une dizaine de minutes pass�es dans les embouteillages du centre-ville, j'arrive enfin au pied de la Metropolitan Tower. Russell descend pour m'ouvrir la porte, et je lui donne rendez-vous � 17H au m�me endroit.

La pluie commence � tomber sur Seattle, et je m'empresse de rallier la grande entr�e de la tour. Un portier m'accueil avec un sourire, un petit clin d'oeil qui montre qu'il m'a bien reconnu, et un " Good afternoon Sir " que je trouve horriblement p�dant. Je ne lui r�ponds m�me pas et je rentre dans le premier ascenseur ouvert, coupant le passage � des dizaines d'affairistes en costume cravate. J'entends quelques injures, mais d�j� les portes se referment.
Je me regarde dans le miroir qui me fait face, et j'ajuste le col de ma chemise Lanvin. Je me trouve irr�sistiblement sexy, et me dis que j'aurais pr�f�r� mourir plut�t que d'�tre un autre. Une petite cloche sonne. L'ascenseur s'arr�te au 25e �tage. Devant moi, les portes r�v�lent une salle de fitness sur�quip�e et plut�t tendance. Je ne connais pas les lieux, mais d�j� quelqu'un s'avance vers moi. Un homme, 35ans, la copie crach�e de Christian Bale.

-Hey Victor !
Il me prend la main et me serre simultan�ment dans ses bras. Je le regarde, le repousse...Il transpire. Cela m'insupporte
-Tu vas bien ;depuis samedi dernier ?
-Excuse moi mec, je ne crois pas qu'on se connaisse.

Je m'�loigne... et me pr�cipite vers l'accueil pour �viter le sosie de Christian Bale. La petite secr�taire ne me laisse m�me pas le temps de me pr�senter, elle me reconna�t et d�croche tout de suite son t�l�phone pour appeler le coach qui me suit depuis plus d'un an.
Alexander, mon coach, d�barque dans la petite salle, me lance un " Hey Boy " trop franc � mon go�t, et m'attrape la main que je ne lui tends pas, pour la serrer avec vigueur. Je m'autorise � lui passer un bras autour du cou, et � me reprocher de lui. Je sens qu'il a beaucoup transpir�, mais contrairement � l'autre, cela ne me g�ne pas cette fois. Il m'accompagne le long d'un couloir qui me semble interminable, et m'ouvre la porte d'un vestiaire priv� plus grand que le hall d'accueil. Une fois � l'int�rieur, j'enl�ve mon ensemble Lanvin, le balance n�gligemment dans un sac Lacoste, et m'habille avec quelques fringues de sport Calvin Klein offerts par la salle de fitness.
Pendant tout le temps durant lequel je me d�shabille, Alexander est l�, derri�re moi, � me raconter ce qu'il lui est arriv� dans une soir�e quelconque � Berlin la semaine derni�re. Je le regarde de temps � autre, et je constate qu'en une ann�e il n'a absolument pas chang�. Il n'a pas pris un gramme de plus. Et il n'a pas vieilli, malgr� ses 35ans bien assum�s. Il a le cr�ne presque compl�tement ras�, et il porte son habituel marcel CK pour exhiber des biceps qu'il ne cesse de travailler. Le reste de son corps, je le connais bien... Cela fait longtemps que nous entretenons des rapports exclusivement sexuels. Depuis notre premier rendez-vous en fait.
Une fois chang� et habill�, je sors du vestiaire et me dirige vers les machines de musculation indiqu�es par Alexander.

Et cela dure plus d'une heure... On travaille c�te � c�te, il commence, me montre exactement ce que je dois travailler, et il me laisse la suite, n'h�sitant pas � me guider de ses mains pour que j'adopte la bonne position lors des exercices. Apr�s une heure trente de travail, je lui fais comprendre que la s�ance est termin�e. Il ne discute m�me pas, et il arr�te l�. Il me f�licite, alors que lui comme moi savons tr�s bien que je n'ai rien fait d'extraordinaire. En passant devant lui, il me donne une petite tape n�glig�e sur les fesses. Il me suit de nouveau au travers du couloir, et rentre avec moi dans le vestiaire.
-Laisse-moi voir ton cul !

Je ne r�agis pas vraiment. Rien ne m'�tonne. Je le laisse s'approcher, et glisser sa main dans mon short CK. Il se penche sur moi pour m'embrasser sur la bouche de ses l�vres �paisses et humides, et un, puis deux doigts commencent � aller et venir entre mes fesses. Alexander est luisant de sueur.
-Ecarte les jambes !

Il pousse mes genoux en arri�re, et je le sens m'�carter les jambes, examinant ce qu'il voit.
-Ouais t'as toujours un joli cul... Tu veux que je le baise hein ?
Je m'arc-boute en regardant attentivement Alexander, qui a un visage d�pourvu d'expression, et je ne suis pas tr�s s�r du nombre de doigts que j'ai dans le cul maintenant et sa main se met � imprimer un mouvement circulaire, ses doigts s'enfon�ant plus profond jusqu'au moment o� je dois lui attraper le poignet, en murmurant :
-Doucement mec, doucement !
Il faut alors que je bande tous mes muscles pour ne pas jouir trop vite...
-Attends dis-je dans un grognement, en relevant la t�te. Tu as une capote ?
-Quoi ? demande-t-il. Oh mec, qu'est-ce que tu en as � foutre ?
-Ca va.

Je repose la t�te.
-Tu veux que je te baise ? demande-t-il.
-Ouais, c'est okay.
-Tu veux que je te baise avec cette bite ? demande-t-il en calant mes jambes sur ses �paules alors qu'il m'allonge sur la banquette en cuir tenant lieu de banc dans cet immense vestiaire.
- Ouais baise-moi !

J'observe attentivement Alexander glisser d'arri�re en avant sa bite, longue et grosse, entre mes fesses et puis peu � peu il augmente la dur�e et la profondeur de ses pouss�es, retirant sa queue presque enti�rement et puis la fourrant de nouveau, sa bite pompant sur ma prostate, et j'ai les yeux tourn�s vers lui et je crie et ses abdominaux se contractent � chaque pouss�e et il essaie de se stabiliser en s'appuyant sur mes �paules, les muscles de ses bras se gonflant dans l'effort, les sourcils fronc�s, et son visage, habituellement impassible se contracte bri�vement sous l'effet du plaisir. " Ouais, j'te baise... " psalmodie Alexander, tout en continuant � faire entrer et sortir de moi sa bite, et en grognant d'aise.

L'intensit� croissant, je hurle. Nous sommes pris de convulsions incontr�lables, tous les deux lanc�s dans des ruades sauvages au moment o� j'�jacule sur mes �paules et sur ma poitrine tandis qu'Alexander continue � me baiser, mon anus se contractant sous les pouss�es de sa bite.

-Ouais, �a y est, �a y est mec ! grogne Alexander, qui jouit abondamment et s'effondre sur moi.

Une demi-heure apr�s, vierge des souillures de mon assaillant, et n'oubliant pas de le gratifier d'une pipe, je quitte le b�timent et monte dans la voiture noire gar�e juste devant la sortie. Russell est devant, au volant, et je le vois se retourner pour me regarder des pieds � la t�te.

-On dirait bien que vous �tes �puis�...

Je ne dis mot, et me contente seulement de lui sourire en lui faisant signe de regarder la route.

A suivre...

Victore

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