Cyrillo

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Un soir de gr�ve

Il est 18h00 ce soir l�.Un soir de gr�ve dans le RER parisien. Apr�s avoir attendu 20 minutes, je peux enfin atteindre le bord du quai et monter dans la prochaine rame. Les portes s'ouvrent, les voyageurs comprim�s et compress�s tentent de s'extirper vaille que vaille pendant que ceux qui veulent monter poussent pour �tre certains d'avoir leur 20 cm² dans cet enfer urbain.

Je me trouve propulser dans la rame, puis plaquer contre le poteau central, bloqu� par ceux d�j� dans le wagon et ceux qui continuent de monter en �crasant un peu plus ceux qui ont eu l'outrecuidance de monter avant eux.

Apr�s 5 bonnes minutes de luttes, de r�lements et de jurons en tout genre, les portes se ferment enfin. J'essaie tant bien que mal de me d�coller de ce poteau m�tallique qui me comprime la hanche. Contre mon corps, je sens d'autres bassins qui eux aussi essaient de se lib�rer de la pression humaine.

J'ai 25 ans, je m'appelle Romain. Sans �tre un dieu vivant, je suis plut�t pas mal fait. Je fais attention � ma ligne et � mon corps, ni plus ni moins. Je suis c�libataire, personne dans ma vie, un grand d�sert affectif, et je sais depuis quelque temps que je suis tr�s attir� par les hommes.

La rame prend doucement son �lan, comme si le train souffrait d'avoir � transporter plus de personnes qu'il ne devrait normalement avoir dans son sein.

40 m�tres de fait et la rame s'arr�te brusquement. Je sens contre mon ventre une main qui se plaque, pour se retenir de ne pas basculer. Une main ferme, virile, une main comme je les aime.

Je l�ve mon regard vers le propri�taire de cette main, et je croise le regard gris acier d'un homme d'environ 30ans, rac� sans exc�s, avec une �l�gance et un sourire naturel et rassurant.

" D�sol�, me dit il en plongeant son regard dans le mien "

" Pas de probl�me ", r�ponds-je en rougissant, " au contraire " dit ma bouche avant m�me que mon esprit n'ait eu le temps de filtrer ces mots ! "

Qu'est ce qui m'a pris de dire �� ! Il va me prendre pour qui ? Je d�tourne le regard, g�n� de ma spontan�it�, le rouge aux joues.

Pourtant c'est vrai que j'ai aim� sentir ses doigts sur mon ventre. En un instant, j'ai m�me imagin� un million de choses. Mais bon, regarde le, il a une alliance, il a la t�te du parfait h�t�ro, et tu viens clairement de lui dire " j'adorerais que vous me caressiez " ! Quel idiot je fais...

Toujours � l'arr�t, la chaleur aidant, en plus de ma b�tise, je trouve le temps interminable. Mais quand va-t-il red�marrer ce train de malheur, quand vais-je pouvoir sortir pour me sauver ?

Pourtant, je sens comme un l�ger frottement contre ma chemise. Voil� que maintenant, je fantasme tellement fort que j'ai l'impression qu'on me caresse. Pour en avoir le coeur net, je tends mes abdos et l� je me dis que je ne r�ve pas. Quelqu'un est en train de me caresser le ventre. Je regarde en biais cette main qui, avec deux doigts, monte et descends lentement, sensuellement le long de ma chemise entre le nombril et la ceinture de mon pantalon de costume.

Je remonte mon regard le long de la main. Je l'ai d�j� vue cette main. Mon Dieu, c'est celle de mon voisin.

Une fois encore, nos regards se croisent. On doit y lire � la fois de la g�ne et de d�sir dans le mien, alors que le sien, les yeux l�g�rement pliss�s contiennent une forme de domination et ce message " laisse toi faire ".

Alors d'accord, de toute fa�on je ne peux pas bouger, me retourner. M�me mes mains sont coinc�es par les autres voyageurs. Du regard, sans un mot, je lui fais comprendre que j'accepte sa caresse.

Je sens alors le contact plus insistant, plus ferme, plus viril. En un instant c'est sa main qui me caresse la chemise, le long de mes abdos. Je ferme les yeux, laisse �chapper un soupir d'aise, puis regarde cet homme qui m'inspire un d�sir grandissant. Il me sourit, avec une complicit� dans les yeux qui m'indique que lui aussi aime cet instant.

Je n'entends plus les voix, le brouhaha autour de moi, je ne vois plus que lui et son sourire, je ne sens plus que sa main et sa caresse. Il me dit doucement " moi c'est Matthieu, et toi ? " " Romain, dis-je dans un filet de voix �trangl� par l'�motion et le d�sir "

D'un coup, violent, saccad�, le train red�marre. Le d�part brutal projette Matthieu contre moi. Nos corps se touchent tout entier, son visage est a quelques centim�tres du mien, et son corps, des �paules aux genoux, vient se plaquer contre le mien.

Je sens son parfum, sa chaleur a travers son costume, cette l�g�re odeur de transpiration d'un homme qui manifestement s'entretient.

Mais je sens aussi son torse, ferme solide, dont la chemise laisse supposer qu'il est dessin�, sans graisse, lisse.

Et surtout je sens son bas ventre contre le mien et surprise, un sexe tendu contre le mien � travers nos pantalons de costume respectifs.

Le contact de sa barre de chair, m�me indirect, m'�lectrise et je ne peux r�primer l'envie de me frotter � lui, un peu bestial.

Il ne recule pas. Nos corps se frottent l'un contre l'autre lentement au rythme de tortillard de ce RER. Je sens son sexe qui grossit encore, qui tente de se dresser prisonnier dans son pantalon et son sous-v�tement. Le mien est d�j� band� au maximum, tentant vainement de d�chirer mon boxer par la tension extr�me que m'inflige l'excitation de cet instant.

Pendant que le train fait un stop and go qui d'ordinaire m'aurait exasp�r�, je sens la main de Matthieu qui peu � peu glisse de mon ventre vers mon pantalon. Il passe doucement sur mon aine et je sens alors ses doigts se rapprocher de la bosse form� par mon sexe en �moi.

Du bout du majeur, il effleure cette bosse et je tressaille, stup�fait de son audace et ravi � la fois. Il me caresse doucement le gland � travers le tissu. Ma respiration s'acc�l�re, mon excitation monte encore d'un cran. Mon Dieu, il est en train de me peloter dans le train avec 1 million de personnes autour de nous. Et si la vieille � c�t� s'en rendait compte ? Quelle honte, non tu ne peux pas le laisser faire...

Au moment o� j'essaie de d�gager une main pour retenir la sienne, je le sens descendre encore ses doigts et les glisser entre mes cuisses, me malaxant doucement les testicules � travers mon pantalon. Je ne peux retenir un " hh " de surprise.

A ce moment l�, nous arrivons � la station. Je ne descends qu'au terminus de la ligne mais lui, jusqu'ou va-t-il ? Pendant que le sempiternel ballet des entrants et sortants se fait, Matthieu en profite pour me pousser vers la porte et me plaque dos a celle-ci. D�j� je vais encore avoir au moins un trajet inter stations pour profiter de ses caresses. Profitant du flot entrant, il se colle � moi. Je sens un pieu massif se plaquer contre mon ventre et sa main se plaquer sur mon sexe. Mon excitation est � son comble quand il commence une lente sensuelle et insupportable masturbation a travers le tissu.

Le train red�marre, et reprends ses stop and go chaotiques. Il nous a d�j� fallu 5 mm pour faire une station l� ou il en faut 1 seule d'habitude, mais l� je ne suis pas press� d'arriver, je voudrais que ce voyage n'en finisse plus.

La lente caresse de Matthieu sur mon sexe me plonge comme dans un �tat second. J'oublie le monde, seul compte Matthieu.

Je sens d'un coup ses doigts qui quittent mon sexe, et doucement s'emparent de ma braguette et tire lentement mais inexorablement la languette vers le bas. Mais il est fou ! L� dans le RER. D'un regard sans doute affol� je regarde pr�cipitamment autour de moi ! Non ce n'est pas bien, il y a du monde. Je murmure un non timide � son oreille.

" Laisse toi faire " me r�pond-il dans un souffle. J'essaie vainement de retenir ses doigts mais d�j� je les sens �carter mon pantalon et se glisser sur mon boxer. Sa main dans mon pantalon glisse doucement et me caresse le pubis puis rejoint mon sexe tendu � l' extr�me. Il reprend sa lente masturbation. Elle est encore plus intense, car avec une couche de tissu en moins.

De mon c�t�, je remonte ma main sur son pantalon et la glisse entre ses cuisses. Mes doigts trouvent son entrejambe et lentement je lui caresse. Il g�mit d'aise lui aussi.

Tout � coup je vois appara�tre les lumi�res de la station. Un instant de panique, et si la porte contre laquelle je suis plaqu� et en train de me faire masturber �tait celle qui s'ouvrait sur le quai. Non heureusement. Matthieu profite du mouvement de foule pour se replacer face a moi et me dissimuler au regard des autres. Je le regarde avec tendresse, avec passion. Je ne le connais pas mais j'ai une folle envie de passer plus qu'un trajet de RER avec lui.

Enfin le train repart et Matthieu reprend ma lente masturbation. Je sens ses doigts chauds contre le tissu humide d'excitation de mon boxer. J'ai envie de plus que cette caresse, j'ai envie qu'il me fasse l'amour, j'ai envie qu'il me mette nu et me poss�de.

Comme s'il avait lu dans mes pens�es, je sens Matthieu qui glisse ses doigts sous la ceinture de mon boxer, qui s'immisce dans ma toison intime et qui plonge sur mon sexe. D'un coup je sens sa main en direct sur ma verge tendue. Ses doigts se resserrent et il entame une masturbation plus franche.

Je ne sais plus o� j'habite, qui je suis.

Je suis entrain de me faire masturber en plein RER un soir de gr�ve et j'aime ca...

L'excitation est a son comble je sens que s'il continue ainsi je vais jouir...

" Arr�te Matthieu, je vais jouir, arr�te pas la, sil te plait " lui dis je sans grande conviction, trop excit� par sa main experte qui m'astique avec force mon sexe soumis.

" Non, je veux sentir ton sperme jaillir dans mes doigts " me dit il en plongeant son regard gris dans mes yeux.

Et au m�me moment, je sens monter les spasmes incontr�lables de l'orgasme. Mon sexe se contracte entre ses doigts et j'�jacule 5 longs jets dans sa main et dans mon boxer, en laissant �chapper un petit cri de jouissance.

Matthieu a les doigts macul�s de ma semence. Il caresse encore un peu mon sexe, me presse le gland pour en faire sortir les derni�res gouttes puis doucement, m'enduit le sexe, les testicules et mes poils de mon sperme, l'�talant lentement partout, comme un vernis protecteur. Il se s�che un peu les doigts dans le tissu de mon boxer.

D�licatement il retire sa main de mon pantalon, me laissant tout pantelant de plaisir. Il sort un kleenex de sa poche et s'essuie les doigts sauf le majeur qu'il l�che devant moi avec d�lectation. Tout a mon plaisir, j'en ai oubli� de m'occuper de lui. !!! Aurais je simplement os� faire le quart de ce qu'il m'avait fait...je n'en suis m�me pas s�r

La station suivante arrive, il me remonte ma braguette et me dit, avec une nuance de regret dans la voix : " c'est la que je descends ". Je le regarde affol�. Non pas d�j� ! Comme le dit Piaf, je maudis d'un coup la foule qui m'arrache � lui et qui m'avait jet� dans ses bras.

Il se retourne et quitte le wagon. Je ressens un vide immense, inconnu jusqu'alors, une profonde tristesse alors que deux minutes avant j'�tais au Paradis !

Il se retourne une fois sur le quai, et pendant que la porte se ferme, me fait un signe, et approche ses doigts de la bouche et de l'oreille, me signifiant " on s'appelle ".

Mais comment ? Je ne sais que son pr�nom, je ne sais m�me pas d'o� il vient et ou il va...Pourquoi cette cruaut� alors que justement avant il m'avait apport� tant de bonheur et de plaisir.

D'un denier geste, il me montre la poche de ma veste, comme s'il y glissait quelque chose. Le train d�marre, prend de la vitesse, et je perds Matthieu de vue.

Je sens des larmes qui me montent aux yeux et je ne peux pas les emp�cher de couler, rempli d'un chagrin soudain. Je plonge ma main dans la poche de ma veste pour en sortir un mouchoir.

Mais il y a autre chose, un carton, mieux que cela, une carte de visite, avec un nom que je ne connais pas mais un pr�nom qui me ram�ne deux minutes en arri�re " MATTHIEU ".

Tout y est, son adresse, son portable, son email, son nom ! Je comprends mieux le geste final. Mais comment a-t-il fait ? Je n'ai rien senti ! Enfin je m'en moque, parce que maintenant, je sais que je vais le revoir.

Mais �� c'est une autre histoire

Romain JM

SUITE

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