Cyrillo

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Un soir de gr�ve 4

L'aveu

Nous fin�mes de nous doucher par un lavage r�ciproque. Nos mains couraient sur nos corps �puis�s d'amour et de jouissance, et les caresses �taient � la fois tendres, sensuelles et terriblement �rotiques. La mousse du gel enduisait nos torses, nos �paules, nos cuisses et nos sexes et les mains se faisaient encore plus douces. Mais nous �tions ext�nu�s par autant de plaisir en si peu de temps, comme si nous avions mis toute notre �nergie � jouir l'un de l'autre et que nos batteries avaient besoins de se recharger.

Apr�s un s�chage r�ciproque (encore un moment d'�changes de caresses), Matthieu ceint sa taille d'une serviette de bain, le rendant terriblement d�sirable comme un marbre d'athl�te grec. Pour ma part je r�cup�rais mon boxer dans l'entr�e et le remis presqu'� regret, car cela signifiait que notre moment de partage et de fusion allait sans doute s'achevait.

Pendant que je rassemblais mes v�tements �parpill�s, Matthieu revient avec la bouteille de vin et de deux verres. Il me servit et me tendit mon verre.

" Nous allons trinquer � nous, � ce que nous venons de vivre ensemble " me dit-il avec un sourire � la fois grave et tendre. Je d�celais dans sa voix comme une nuance de tristesse, et ses yeux brillaient d'un �clat qui n'�tait pas celui du bonheur.

Je pris mon verre de ces mains qui m'avaient apport� tant de plaisir, et nous b�mes ce nectar, semblable � cette note de musique qui sublime une partition d�j� parfaite.

Matthieu �tait assis en face de moi, adoss� au fauteuil, cuisses ouvertes, mais sans provocation aucune, naturel, nonchalant, d�gustant � petites gorg�es son vin, me souriant, puis laissant son regard se promener plus au loin.

Il �tait terriblement d�sirable ainsi. Son corps �tait nimb� de cette lumi�re chaude des �clairages tamis�s. Par un subtil jeu d'ombre, ses formes masculines se dessinaient, soulignant la perfection de son torse, la finesse de son grain de peau, le rendant encore plus beau.

Je ne pouvais m'emp�cher de le d�vorer du regard. Et cette question lancinante qui me taraudait l'esprit " mais pourquoi moi ? Qu'est ce qu'il lui a plu en moi ? ". Et pendant je m'interrogeais, mes yeux se remplissaient de son image, comme pour en �tre satur�, pour que ma r�tine soit � jamais marqu�e et n'oublie jamais cet homme !!! C'�tait un m�le, un vrai, qui avait d� faire craquer plus d'un cul de mecs comme moi, et j'aimais �a. Il �tait l'ami, l'amant dont je r�vais dans mes masturbations solitaires, mais serait il de passage ? Oui forc�ment, il �tait mari�, je n'�tais sans doute qu'un passe temps. Mais pour le moment, je voulais en profiter. Il �tait � moi, rien qu'� moi et je devais savourer le moment pr�sent, avoir mon Carpe Diem du sexe.

Sa serviette trop courte ne servait en fait � rien. Elle �tait remont�e sur son bassin et ne dissimulait plus rien. Je pouvais l� aussi me repa�tre de l'image de son sexe au repos. Entre ses deux cuisses, ses lourdes couilles reposaient sur le coussin, pos�es d�licatement, deux magnifiques sacs de chair contenant chacun une boules que les plis de la peau dessinaient � la perfection.

Sur ses deux belles couilles, que je m'�tais fait un malin plaisir � vider auparavant, reposait son sexe mou. Au repos, il n'�tait pas tr�s long ni �pais, et ne laissait nullement soup�onner quel engin il pouvait devenir bien manipul� et ses 20 cm qui m'avaient explos� le cul tout � l'heure. Le pr�puce recouvrait maintenant enti�rement son gland, avec cette l�g�re ouverture en pointe qui laisse deviner le m�at et le ros� de son gland. Seule sa toison pubienne �tait dissimul�e � mon regard par les plis de sa serviette.

Pourtant, je sentais qu'un malaise flottait dans l'air. Matthieu ne disait rien, semblait tr�s loin dans ses pens�es, oubliant presque que j'�tais l� face � lui. Le silence devenait malgr� tout pesant, simplement troubl� parfois par un soupir que Matthieu laissait �chapper.

En d�tachant mes yeux de son sexe, je remontais vers son visage, et l� je re�us un choc terrible !!! Des larmes coulaient sur ses joues !!! Son visage �tait baign� de larmes et ce que j'avais pris pour des soupirs, trop occup� � me gaver de son physique �taient en fait des sanglots retenus...

Pris au d�pourvu, n'osant pas bouger et ne sachant que faire, je posais mon verre et le regardait fixement.

" Que se passe-t-il Matthieu ? Tu regrettes ce qu'il vient de se passer ?" Ma voix se teintait d'angoisse mal dissimul�e

" Mon dieu, il doit s'en vouloir d'avoir tromp� ainsi sa femme " me dis je dans mon esprit.

" Oh que non je ne regrette pas ce merveilleux moment d'amour et de sexe, j'ai ador� te prendre et m'offrir � toi, ce fut sans doute l'un des plus beaux rapports que j'ai jamais eu mais... "

Mais il restait un je ne sais quoi dans son ton qui me mettait mal � l'aise. Je sentais qu'il avait quelque chose � me dire, et que cela lui pesait, qu'il lui �tait difficile de me l'avouer.

" Mais quoi alors ??? Que veux-tu me dire ? Que ce sera la seule et unique fois ? Qu'il n'y aura pas de lendemain � ce moment de fusion entre deux hommes qui se sont follement d�sir�s l'instant d'un soir ? "

J'�tais presque agressif, agac� par son h�sitation, par ces larmes aussi d�routantes.

Il sursauta face � mon assaut verbal.

" Non pas du tout, mais pour tout te dire... "

" Vas y bordel accouche !!! "

" Je n'ai jamais autant pris mon pied qu'avec toi !!! M�me avec ma femme que j'aime passionn�ment, �a n'a jamais �t� aussi bon "

" Et bien c'est flatteur pour moi, mais je ne vois pas o� est le probl�me, Matthieu !! Tu as pris ton pied, tu t'es �clat� avec mon cul et ma queue, c'est super, c'�tait m�me le but non ? Alors pourquoi ces larmes ??? "

" Parce que je ne veux pas qu'on en reste l� et je veux revivre ces instants fabuleux avec toi !!! Parce que je crois que je t'aime Romain!!! " Il avait dit sa r�ponse avec un ton saccad�, une voix charg�e d'�motion, de v�rit�. Les mots s'�taient pr�cipit�s, comme s'il avait besoin de les expulser tr�s vite pour se soulager de les avoir pens�s.

Je restais pantois face � cet aveu, totalement d�sarm� et ne sachant quoi r�pondre...Un long moment de silence s'install�t entre nous. Matthieu fixait son verre en faisant tourner lentement son vin. J'avais l'impression qu'il voulait �tre aspir� par le tourbillon qu'il cr�ait.

Moi, je le regardais perdu !!! Jamais un homme ne m'avait dit " je t'aime ". Je n'avais connu que des " plans cul ", des relations sans lendemain, tout justes bonnes � satisfaire un besoin physique, mais qui excluait tout sentiment.

Et l�, en face de moi, j'avais un homme presque nu, vuln�rable, avec qui j'avais fait l'amour, oui l'amour, et pas simplement tirer un coup, et qui me disait qu'il m'aimait !!! J'avais envie de me pr�cipiter dans ses bras, de l'embrasser. Mais j'avais aussi envie de lui balancer mon vin dans la figure, parce que j'avais ce doute qui ne me l�chait pas. " Il dit �a pour faire passer la pilule, il va s'amuser avec moi pendant quelques jours et puis apr�s il va me jeter comme une vieille capote usag�e.. " J'�tais paum�, sans rien � quoi me raccrocher.

Mon regard errait dans le s�jour, hagard. Sur une console, toute une s�rie de photos �talait le bonheur d'une famille, des enfants qui rient, une femme avec un sourire � vous faire virer la cutie, et l�, je me dis que j'�tais peut �tre en train de d�truire cette harmonie dont j'ai toujours tant r�v�e. J'�tais l'amant provisoire d'un homme mari�, d'un p�re de famille, et je n'avais pas le droit de ne penser qu'� moi, � mon propre bonheur, � mon propre plaisir !!! Alors, d'un coup, comme un coup de tonnerre dans la nuit, j'explosais !!!

" Parce que tu m'aimes !!! Mais tu mesures ce que tu dis ??? On se conna�t depuis deux jours Matthieu !!! On ne s'aime pas au bout de deux jours !!! Tu as aim� le plaisir charnel, le fait de pouvoir enculer et de te faire enculer par un mec, parce que tu aimes �a, mais ne me dis pas que c'�tait de l'amour !!! C'�tait du cul et rien que du cul Matthieu !!! Certes le plus beau moment de baise que je n'ai jamais connu, mais certainement pas de l'amour !!! "

" NON !!! " il cria ce mot comme si on lui arrachait le coeur et jeta son verre qui se fracassa sur le mur.

" Non tu te trompes Romain !!! D�s que je t'ai aper�u hier sur le quai, j'ai eu le coup de foudre. J'ai su que tu �tais le mec que j'avais toujours r�v� de rencontrer !!! Tu ne l'as sans doute pas remarqu�, mais j'ai tout fait pour pouvoir monter dans le m�me wagon, � la m�me porte et esp�rer me retrouver � tes c�t�s malgr� la cohue !!! D�s le premier instant je t'ai d�sir�, j'ai voulu te sentir contre moi, en toi, en moi !!! D�s le premier toucher, j'ai su que tu �tais celui l� !!! Alors pour toi ce n'�tait peut �tre que du cul, mais pour moi, je t'ai donn� mon amour, j'ai tout donn� ce soir pour que toi aussi tu m'aimes et que tu aies envie toi aussi d'aller plus loin... "

Sa voix s'�tranglait dans un sanglot venu du fond de l'�me. Il y avait dans ses yeux baign�s de larmes un d�sespoir immense. Il se leva d'un bond de son fauteuil, perdant sa serviette au passage et alla se mettre face � la fen�tre. La baie vitr�e refl�tait son visage luisant de larmes. Son dos puissant �tait secou� par des sanglots incontr�lables. Il �tait nu, terriblement viril dans son chagrin, authentique.

J'�tais souffl� de ce que je venais d'entendre. Cette d�claration d'amour, je l'avais attendu d'un homme depuis tellement longtemps que je n'y croyais plus, que je n'y croyais pas.

" Mais pourquoi moi Matthieu ? Pourquoi maintenant ? Tu es mari�, tu as de charmants enfants, une femme qui me semble tr�s belle (bien que je ne sois pas expert en la mati�re...), une vie bien r�ussie, bref tout pour �tre heureux !!! Alors pourquoi �� d'un seul coup ??? "

" Romain, tu as toujours �t� gay ? " me demanda t'il sans se retourner, la voix grave

" Oui autant qu'il m'en souvienne. Pourquoi ?"

" Et bien moi aussi, j'ai toujours �t� attir� par les hommes. Ado, je me branlais dans mon pieu en pensant � mes potes dans les vestiaires du sport, jamais aux filles de ma classe. Mais chez moi, on n'aime pas les PD !!! L� d'o� je viens, c'est consid�r� comme la pire des tares. Chez moi, un homme, �a a une bite pour niquer des femmes, pas pour enculer un mec. Et si comme moi, tu avais eu mon �ducation, la m�me autorit� paternelle qui t'�crase et t'emp�che de vivre ta vie et tes d�sirs, alors tu aurais fait comme moi !!! Tu serais devenu h�t�ro, tu te serais mari�, tu aurais fait des gosses pour prouver que ce que tu as dans le slip est bien une bonne bite de m�le capable d'engrosser, et tu aurais ferm� ta gueule sur tes attirances masculines !!!
Tu peux le comprendre �� !!! Je suis h�t�ro par convention, par h�ritage, pour vivre ce que tu trouves �tre une vie r�ussie, conforme, normale, et non pas une vie de d�prav� qui sert de trou � bite � un mec !!! Alors oui, j'ai construit une famille, oui, j'ai une femme et des enfants formidables, que j'ai appris � aimer, � d�sirer, � choyer, oui, j'ai r�ussi ma carri�re, j'ai du fric, un belle appart, une maison de campagne et une grosse bagnole, mais tous les soirs, dans mon miroir, le mec en face de moi me demande si c'�tait bien la vie que je voulais, et tous les soirs je lui r�ponds ta gueule, reste o� tu es et ne viens pas foutre le bordel dans ma vie "

L'air �tait charg� d'une intensit� dramatique rare. Il se tut un instant apr�s ce terrible aveu, puis reprit :

" Mais hier, quand je t'ai vu, je n'ai pas pu faire taire le PD qui sommeille depuis trop longtemps en moi !!! C'�tait physique, comme si tu �tais un aimant qui m'attirait et qui enfin osait faire ressortir ce que j'avais toujours enfoui au plus profond de moi.

Je suis las de devoir me mentir sans arr�t !!! Je suis fatigu� de tricher avec moi-m�me. Et puis confidence pour confidence... "

Il laissa sa phrase en suspens.

" Quoi ? Quelle confidence ? "

" Eh bien, tu es mon premier mec " dit-il d'une voix sourde " et tu seras le dernier, parce que ce sera toi, ou ce ne sera personne. C'est toi Romain qui m'as donn� le courage d'affronter mes d�mons, mes contradictions. Hier, tu as �t� la clef de mon cachot intime. Quand j'ai pris ta bite dans ma main, j'ai su que je tenais l� le passe de ma vie !!! Et lorsque tout a l'heure, je t'ai offert mon cul, pour que tu me prennes direct, je voulais que mon d�pucelage soit fort, intense, brulant, expiatoire d'avoir perdu tout ce temps � renier mes v�ritables attirances. Je viens de prendre une d�cision, Romain. Je vais tout dire � ma femme, je vais tout balancer � ma famille, et tant pis s'ils me renient. Moi, cela fait 15 ans que je me renie chaque soir et chaque matin. Je vais reconstruire ma vie et je veux le faire avec toi, tu veux bien ?"

Il appuyait son front contre la vitre, cherchant un soutien que je ne lui apportais pas. Il semblait ext�nu� par l'expression de ce conflit int�rieur qui l'habitait depuis si longtemps.

Je me levais alors pour le rejoindre. Je n'osais pas le toucher, et doucement je posais ma main sur son �paule. Le contact le fit sursauter. Ma main enserra son �paule doucement, amicalement.

Je d�pose dans sa nuque un baiser l�ger. Lentement, je le ramenais face � moi. Son visage portait les sygmates de son combat int�rieur. Il avait les yeux rougis par les larmes, le front en sueur � cause de la lutte qu'il venait de mener contre lui-m�me. Son souffle �tait court, comme celui d'un boxeur qui ach�ve un match en 15 rounds, sauf que chaque round avait dur� un an.

Il me regardait avec un m�lange d'infinie tristesse m�l�e d'une immense esp�rance. Je savais que les mots que j'allais prononcer seraient lourds de cons�quences pour lui, et dans une moindre mesure pour moi aussi.

Je lui pris la main et la serra fort entre mes doigts, pour lui faire passer un peu de mon �nergie et lui donner la force de m'�couter.

"Matthieu, bien s�r, je ne pouvais me douter de ce conflit int�rieur qui br�le en toi. J'ai cru que je n'�tais qu'un passe temps, un mec pour amuser un h�t�ro c�libataire le temps d'un week-end. Hier dans le train, tu �tais tellement s�r de toi, comme si tu l'avais d�j� fait des centaines de fois. Et tout � l'heure, quand je suis arriv�, c'est toi qui a men� les �bats, tu �tais le ma�tre du jeu. Jamais je n'aurais pu penser un instant cela.

Tu es le plus bel amant que j'ai jamais eu dans ma vie. Tu m'as tout de suite compris, tu as parfaitement cern� mes d�sirs. Tu as su lire en moi comme dans un livre ouvert et tu m'as offert tout ce que j'aimais avec un homme.

Je suis extr�mement fier que ce soit � moi que tu aies confi� ton secret. Et c'est toujours flatteur d'�tre la premi�re fois de quelqu'un. "

Matthieu m'�coutait avec une attention et une intensit� d�rangeante. Je d�cidais alors d'aller droit au but.

" Cependant, Matthieu, malgr� tout le bonheur, le plaisir et la confiance dont tu m'as gratifi� hier et ce soir, je ne peux pas t'encourager � tout plaquer pour vivre tes envies d'homme. Je ne peux pas et surtout je ne veux pas prendre la place de ta famille.

Tu as d� faire des choix par convention, par " h�ritage " comme tu m'as dit. Et bien assume les !!! Tu as pris des engagements moraux vis-�-vis de ton �pouse, et elle n'a pas � subir ton " h�ritage ". Elle, elle t'a choisi par amour, je me trompe ? Non bien s�r. Elle t'aime, elle a construit sa vie et son univers en comptant sur toi comme pilier de sa maison, autant que tu comptes sur elle.

Et puis, tu as deux enfants qui n'y sont absolument pour rien, qui n'ont rien demand� � personne et qui ne doivent pas subir les dommages, directs ou collat�raux, d'une �ducation r�actionnaire que toi tu as subi !!!

Alors, ok, tu es gay au fond de toi-m�me depuis toujours, sauf qu'aujourd'hui, ta vie est celle d'un h�t�ro bcbg, classique, " normale ". Tu as mis 15 ans � la construire, et tu voudrais tout raser en 1 minute. Tu ne penses pas ce que tu dis. Tu aimerais que ce soit possible, tout en sachant que �a ne l'est pas. La force et le courage remarquables qu'il t'a fallu pour m'avouer � moi, un parfait inconnu il y a encore deux jours, ton secret doit aussi te servir � renforcer la vie que tu m�nes aujourd'hui. C'est cette vie l� qui doit rester prioritaire � ta gaytitude.

Moi aussi, j'ai r�v� qu'un homme me dise tout ce que tu m'as dit, qu'il soit celui qui, au soir de ma vie, me fermera les paupi�res apr�s des ann�es de bonheur commun. Mais je n'ai jamais con�u de construire mon bonheur sur les ruines d'une famille. Pour le coup, je pense que mon reflet dans le miroir chaque soir me demanderait si je suis fier de ce que j'ai fait, et je lui r�pondrais quoi : ta gueule ? Non, je baisserais les yeux de honte.

Matthieu, je refuse de vivre avec toi, je refuse d'�tre le dynamiteur de ta famille, je refuse cette terrible responsabilit� que je n'ai pas demand� d'assumer.

Je veux �tre ton ami, je peux �tre ton amant, je serai si tu m'en juges digne ton confident, mais je ne serais pas le fossoyeur de votre vie � vous 4 "

Je me tus apr�s ces mots. Matthieu me fixait, me transper�ait de son regard. Je voyais briller des flammes dans ses yeux, mais je ne savais dire si c'�tait les flammes de son conflit int�rieur, ou bien celle des enfers qu'il allait d�cha�ner sur moi apr�s ma r�ponse.

Il me l�cha la main, et recula. Je crus que j'allais recevoir un �norme pain et je m'appr�tais � me d�fendre. Sans doute n'avais je pas trouv� les bons mots et je l'avais bless�.

Matthieu poussa un �norme soupir. Il prit un verre dans le buffet et alla se servir du vin. Je restais immobile, le suivant juste du regard, attendant l'attaque.

Il revient face a moi avec son verre et le mien et me le tendit.

" Tu as raison Romain, je ne vais pas et ne peux pas tout d�truire. Je te remercie de ta franchise. "

Il fit tinter son verre contre le mien et vida le sien d'un coup. Il alla le reposer sur la table basse, et alors que je portais le mien � mes l�vres, Matthieu se pr�cipita sur moi, faisant voler le verre � travers la pi�ce. Je cherchais � me d�gager quand il me prit le visage � deux mains, craignant un coup de boule !!!

Mais ce ne fut pas un coup de boule qui arriva mais un �norme baiser, une pelle monumentale, pleine de passion, de col�re, de force, un baiser qui faisait presque mal tellement Matthieu y mettait toute sa force. J'avais l'impression qu'il cherchait par ce baiser � d�verser en moi ces ann�es de frustration, de rancoeur, de col�re.

Alors je le laissai faire, acceptant d'�tre le r�ceptacle de tout ce g�chis pass�. Matthieu me bousculait, me poussait. Je titubais sous la force et la violence de son baiser. Je sentais contre moi son coeur qui battait � tout rompre, ses muscles tendus � l'extr�me et son sexe dur comme du marbre.

Aussi vite que le baiser �tait arriv�, il cessa. Mais Matthieu avait encore tant de haine contenue depuis 15 ans � d�verser que je sentais bien que ce n'�tait qu'un pr�mice, comme les grondements du sol avant l'�ruption d'un volcan.

Et l'�ruption eut lieu juste apr�s. Il me jeta face � terre, et comme un fou, m'arracha litt�ralement mon boxer, le d�chirant d'un coup.

Avant m�me que j'ai eu le temps de r�agir, il se coucha sur moi, m'�carta les fesses et m'encula direct, comme un violeur fou !!! Je hurlais de douleur sous l'assaut rectal de Matthieu, mais il me pilonnait le cul en criant " tiens, prends ca salope !!!! Tu veux de la bite !!! Profites de la mienne sale PD !!! Je vais te d�foncer le cul " et toutes sortes d'insanit�s et injures qui me terrifiaient.

Il me pilonna pendant deux minutes et je sentis d'un coup un jet chaud dans mes entrailles d�fonc�es, d�chir�es par ses 20 cm. Il hurla sa jouissance, puis s'effondra sur mon dos en pleurant � chaudes larmes.

Alors je compris qu'il venait de faire le deuil de ses r�ves de vie avec un autre homme. Il lui fallait un exutoire, et ce fut mon cul !!!

Il se retira, et quitta la pi�ce, me laissant allonger sur le sol, face a terre, le cul plein de son sperme et encore douloureux de ce viol expiatoire.

Je mis quelques minutes � rassembler mes esprits et mes forces, puis je me rhabillais p�niblement, endolori du cul. Mon boxer �tait d�finitivement perdu, et en regardant les lambeaux encore accroch�s � la ceinture �lastique, je r�alisais la violence dont Matthieu avait fait preuve et je me t�tais l'anus, craignant d'�tre d�chir� voire de saigner. Mais il n'y avait pas de trace suspecte, rien qu'un peu de sperme de Matthieu et une douleur lancinante.

Une fois habill�, je ramassais les verres bris�s, puis inquiet de ce qu'il pouvait faire, je partis explorer son appartement � la recherche de Matthieu.

Je fus guid� par ses pleurs, et je rejoignis Matthieu dans sa chambre.

En me voyant dans la porte, il me regarda, le visage compl�tement ravag� par les larmes de col�re qu'il ne pouvait contenir.

" Excuse moi, je ne sais pas ce qu'il m'a pris " me dit il a voix basse.

" Il fallait que cela sorte Matthieu, il fallait que tu expulses de toi ce d�mon gay qui te travailles depuis si longtemps. Ce n'est pas termin�, tu auras encore du travail sur toi � faire, et malgr� cet assaut final, dis je en souriant malgr� tout, je serai toujours l� pour d'aider et t'accompagner si tu le souhaites. "

" Romain ? "

" Oui Matthieu ? "

" On va se revoir ? "

" Quand tu veux Matthieu "

" C'est vrai, tu veux encore de moi ? "

" Autant que tu le voudras Matthieu "

" Mais tout � l'heure, tu m'as dit que tu ne voulais pas... "

" Tout � l'heure, je t'ai dit que je ne voulais pas d�truire ta famille et ta vie, mais je n'ai jamais dit que je ne souhaitais pas que tu m'y fasses une petite place. Ma porte te sera toujours ouverte, � partir du moment o� je ne passerai jamais devant ta famille. "

Il me regarda avec un sourire las, fatigu� par tant d'�motions. Je vis n�anmoins qu'il avait regagn� en s�r�nit�. Son souffle s'�tait apais�, ses gestes �taient plus mesur�s. Je vins vers lui, et d�posais un baiser sur ses l�vres chaudes.

" Moi aussi je t'aime, et c'est justement parce que je t'aime et te respecte que je saurai m'effacer pour que notre bonheur a 2 vienne compl�ter en toi le bonheur que tu as construit � 4 "

" Merci Romain "

" Je vais rentrer chez moi Matthieu, tu devrais aller te coucher " lui dis je doucement. " Je vais prendre un taxi, je pense qu'il n'y a plus de RER � cette heure l�, et puis, le RER n'est sympa que quand tu es l�, un soir de gr�ve "

Romain JM

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