Cyrillo

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Recto-verso (extrait)

CHAPITRE IX

Michel, le Manouche.

Pendant les vacances scolaires, on s'emmerdait s�rieusement dans le patelin. Rien � foutre. Cet apr�s-midi-l�, j'�tais sorti soi-disant pour me balader, avec l'intention secr�te d'aller acheter un paquet de clopes. En sortant du bureau de tabac, je m'allumai une Marlboro avec d�lice, cachant la clope dans la paume de ma main au cas o� je croiserais maman. Je d�ambulais sur le trottoir, le nez au vent, sans but pr�cis. Soudain on me saisit le bras et j'entendis derri�re moi :
- H�, l'gadjo, t'as pas une cibiche pour moi ?
Je me retournai surpris. Un jeune mec, de 18 ans, sortait des bains-douches municipaux, une serviette autour du cou. Il �tait de ma taille, v�tu d'une salopette bleue, le torse nu et bronz�. Il avait les cheveux longs, d'un noir de jais, tout comme ses yeux qui me regardaient d'un air effront�. Je me dis aussit�t qu'il valait peut-�tre mieux ne pas le contrarier et lui tendis mon paquet de Marlboro. Il en prit deux, en mit une � son oreille et porta la seconde � sa bouche. Je n'osai pas protester.
- T'as du feu ?
Lorsque je sortis mon briquet Bic et le lui tendis, il ajouta :
- Allume-moi !
J'allumai le briquet et l'approchai de sa clope. Il saisit alors ma main dans les siennes comme s'il y avait du vent. Mais ses mains contredisaient son ton. Elles �taient caressantes sur la mienne et l'allumage dura plus de temps qu'il n'�tait n�cessaire, me sembla-t-il.
- Comment qu'tu t'appelles ? demanda-t-il.
- Thibaud, et toi ?
- Moi, c'est Michel. Qu'est-ce que tu branles, ici ? T'as rien � foutre ?
- Euh. Non ! Je suis sorti acheter des clopes tout simplement, pourquoi ?
- �a t'dirait de faire un tour de moto avec moi, en for�t ? J'te ram�nerai ici apr�s.
Il n'attendit pas ma r�ponse et enfourcha une petite moto gar�e au bord du trottoir. Je ne connaissais pas la marque de sa moto mais elle me rappela la " Puch " de Marc � Fez et ce souvenir balaya mes h�sitations. J'avais tellement r�v� d'�tre assis derri�re Marc et de le serrer contre moi.
- Qu'est-ce que t'attends ? Grimpe !
- Mais on n'a pas de casques ! Et si on se fait arr�ter par les flics ?
- Ils pourront toujours essayer de nous rattraper. Alors, tu te d�cides, oui ou merde ?
Je grimpai � califourchon derri�re lui et saisis ses hanches. La selle �tait si petite que j'�tais plaqu� contre lui, et surtout contre ses fesses. Il d�marra nerveusement, faisant faire une embard�e � la moto, ce qui faillit me faire tomber en arri�re.
- Mais t'es fou, je vais me tuer si tu conduis comme �a ! Lui dis-je � l'oreille, en me serrant un peu plus contre lui.
- Ben, t'as qu'� mieux t'accrocher ! Mets tes mains dans mes poches !
Je mis mes mains dans des ouvertures mais ce n'�taient pas des poches. Et apparemment il n'avait rien sous la salopette. Sa peau chaude et nue �tait douce sous mes mains. Nous n'avions pas fait cent m�tres que je bandais d�j� furieusement. J'avais envie de le caresser doucement, imperceptiblement, comme sans en avoir l'air. Ses cheveux longs effleuraient mes joues sous l'effet du vent, comme les " baisers papillons " de Rachid*.
Arriv�s en for�t, il ralentit l'allure et engagea la moto dans un sentier. Il roulait presque au pas maintenant. Soudain, il passa une main derri�re lui et, saisissant mon bras, le fit p�n�trer plus avant dans la salopette. Jusqu'� ce que ma main se cogne contre son sexe en �rection.
- Touche-moi ! Ordonna-t-il.
Le ton n'admettait pas de refus et je m'ex�cutai aussit�t. Et ce, d'autant plus vite que j'en avais envie depuis le d�part. Sa queue �tait longue et chaude sous mes doigts et la salopette �tait suffisamment ample pour que je puisse le branler confortablement. De l'autre main je lui caressais le ventre et le torse, le serrant contre moi pour que mon sexe se plaque sur ses fesses. Nous n'all�mes pas bien loin. Il stoppa bient�t la moto et, tournant la t�te vers moi, il m'embrassa et me dit, le souffle court :
- Tu veux me sauter, hein ? Petite salope !
Ce n'�tait pas une question, c'�tait une affirmation.
- Descends !
Je descendis de moto avec un peu d'appr�hension. Lui resta dessus, mit la b�quille, puis apr�s avoir d�graf� les bretelles de la salopette, il s'allongea en arri�re sur la selle.
- Suce-moi, avant !
J'ob�is presque sous la contrainte. Je redoutais un peu ce que j'allais trouver. Les manouches n'avaient pas la r�putation d'�tre tr�s propres. Mais je poussai un soupir de satisfaction en avalant sa bite. Elle sentait bon le savon de Marseille. J'avais oubli� qu'il sortait des bains publics lorsqu'il m'avait accost�.
- Putain qu'est bon d'se faire sucer par un gadjo ! dit-il, en m'appuyant sur la t�te.
Je m'appliquai du mieux que je le pus, lui caressant les couilles et le ventre, aspirant son gland � grands mouvements de langue. Je commen�ais � mouiller s�rieusement de d�sir, moi aussi.
Soudain, il me saisit par les cheveux.
- Arr�te, sinon je vais cracher ! Attends, je descends.
Descendu de moto, il me prit par la main et m'entra�na dans le sous bois. Apr�s quelques m�tres � peine, il s'arr�ta dans une minuscule clairi�re, laissa tomber la salopette sur ses baskettes puis il �tala pr�cautionneusement sa serviette de bain sur la mousse, et s'allongea dessus � plat ventre.
- Encule-moi ! Ordonna-t-il derechef.
Je n'h�sitai pas, bien que le ton dominateur qu'il employait contredisait sa passivit�. Cela m'excitait, au contraire, d'enculer un manouche, un " vrai " mec - enfin, d'apr�s les apparences !

Lorsque je m'allongeai sur lui, il �carta � peine les cuisses et je m'introduisis en lui avec d�lice.
- Vas-y, d�fonce-moi ! Fous-la-moi toute enti�re, sale petit gadjo ! Rentre � fond dans mon petit cul !
Je le p�n�trai d'un seul coup, � grand coup de rein. Il poussa un " Hon ! " de plaisir, le nez dans la mousse, et remonta les fesses pour me recevoir compl�tement.
- Oh, putain ! Oh, putain qu'c'est bon ! Continue, je veux bien te sentir dedans.
Je me mis alors � le travailler sauvagement, comme s'il s'agissait d'un viol. J'�tais d�cha�n�. Je faisais expr�s de sortir, par moments, pour mieux rentrer l'instant d'apr�s d'un seul coup, l'�touffant sous mon poids. Il haletait de plaisir, serrait les fesses pour mieux me sentir en lui.
- Branle-moi ! dit-il, en nous faisant mettre sur le c�t�. Quand tu sentiras que �a vient, tu me le diras. Je veux jouir en m�me temps que toi.
Mes coups de reins se firent plus fr�quents. Je lui mordillais l'�paule et lui pin�ais le t�ton. Il avait l'air d'appr�cier grandement ces " caresses ". Lorsque je sentis la jouissance venir, je lui pin�ai le t�ton encore plus fort, lui disant :
- �a vient, �a vient, je vais jouir !
- Moi aussi, je vais jouir, vas-y plus fort !
Je le masturbai plus vite en l'enculant � un rythme effr�n� et nous �jacul�mes en m�me temps avec de grands soupirs.
Lorsque nous nous f�mes calm�s, nous nous reculott�mes et il m'embrassa amoureusement.
- Tu baises bien, pour un gadjo ! Me dit-il, en guise de remerciement, en m'embrassant de nouveau.
Soudain, tandis qu'il m'embrassait toujours, je sentis quelque chose me piquer sous le menton. Il rompit notre �treinte et me regarda d'un oeil mauvais. Il tenait un cran d'arr�t sous ma gorge.
- Si jamais tu dis � quelqu'un que tu m'as encul�, t'es un homme mort ! En revanche, si tu veux le refaire discr�tement avec moi, tu n'as qu'� passer pr�s de notre campement, sur la route de Tours, � la sortie du village, mais sans le regarder. Si je te vois, je te rejoindrai plus loin avec la moto.
Puis il se sauva en courant et j'entendis bient�t le moteur de la moto se mettre en marche.
Je me retrouvai tout seul, comme un tchon, au milieu des bois, le coeur battant, mais bien content d'�tre encore en vie.
Je mis deux heures pour rentrer � la maison, � pied.
- Mais o� �tais-tu ? demanda maman.
- Nulle part, je me promenais et je n'ai pas vu le temps passer ! R�pondis-je.
- Tu es vraiment une t�te de linotte, r�pondit-elle.
Je ne pouvais pas lui dire qu'un manouche m'avait demand� de l'enculer et m'avait ensuite abandonn� au milieu des bois.

Plusieurs jours apr�s, je passai pr�s du campement des gitans, tenaill� par l'envie de remettre �a avec le jeune manouche. Mais je n'entendis aucune moto d�marrer. Je refis le chemin dans l'autre sens et n'eus pas plus de succ�s. Peut-�tre �tait-il parti vers d'autres cieux avec sa famille ? Je ne le revis jamais.

patachon.

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