Nabil�a y est, mon p�re a enfin d�nich� un appartement qui convienne � ma m�re, un beau duplex qui rapproche mes parents de leur bureau. Mes parents sont avocats, je suis fils unique. Nous vivons bien. On nous consid�re souvent comme des bourges. Je n'aime pas trop ce mot, c'est vrai que nous sommes loin de la famille coinc�e, aux esprits �triqu�s et tout ce qui va avec. En fait, je suis le seul � qui ce d�m�nagement pose probl�me. Je ne veux r�solument pas quitter mon �tablissement. Aussi, la d�cision sera rapidement prise de me faire int�grer l'internat. Je ne suis pas tr�s emball� mais bon, il le faut. Mes r�ticences furent imm�diatement dissip�es lorsque le proviseur m'apprit que j'occuperai une chambre seul. J'aurai donc la chance de pouvoir souffler en soir�e, sans prendre le risque d'avoir � supporter quelqu'un avec qui je pourrais ne pas m'entendre. Le lundi matin suivant, j'arrivai donc au bahut avec deux grosses valises et tout le n�cessaire pour recr�er dans ma chambre un univers qui serait pour plusieurs mois le mien. Le repas termin�, je me rend en salle d'�tude pour bosser un peu. Nabil est l�. Il va finir par croire que je le piste. Toutes les tables sont occup�es, sauf la sienne o� il est seul. Je m'y installe. Il me d�taille, longuement, si bien que j'en suis presque g�n�, et termine par un regard condescendant qui semble me demander ce que je fous l�. Je d�cide de jouer son jeu, l'ignore et me plonge dans l'�tude d'un document que je dois traiter pour le cours d'anglais. Pr�s de 2 heures se sont �coul�es, et le surveillant nous invite � rejoindre nos chambres, pour pouvoir fermer la salle. Avec un empressement presque anormal, il remballe ses affaires et file. Tranquillement, je range moi aussi mon bazar et je m'aper�ois de la pr�sence d'un livre de math qui ne peut m'appartenir. Je l'ouvre, pas de nom. Il doit �tre � mon voisin de table. Mon sac sur l'�paule, le livre � la main, je monte au dortoir. Je pose mon sac dans ma chambre et part � la recherche de celle de ce gar�on qui me trouble d�j�. Je le vois, il est � la fen�tre, tout au fond du couloir. Je le rejoins, il me tourne le dos. Il est grand, plus grand que moi. Il porte un d�bardeur qui laisse entrevoir de larges �paules, et un dos solide. Ses bras, assez muscl�s, frissonnent � l'air frais qui s'engouffre par la fen�tre ouverte. Soudain, l'angoisse me prend: et si le livre ne lui appartenait pas. Tant pis, je m'entends demander d'une voix f�brile: Nabil? , il se retourne avec un petit sursaut, et me lance un regard interrogateur. Je lui tends le livre, il le regarde, le prend, et me dit qu'il l'aurait r�cup�r� le lendemain, que je n'�tais pas oblig�. Je lui r�ponds que ce sera pour le remercier de m'avoir tenu la porte le matin. Il esquisse un demi sourire, sans joie aucune, et souffle un petit "ouais". On se regarde, on se d�taille presque, � la limite de l'ind�cence, je me d�cide donc � partir. Apr�s quelques pas, je me retourne, et lui souhaite une bonne soir�e, il sourit, un peu plus naturellement cette fois, me remercie en montrant le livre et se retourne vers la fen�tre. En allant � ma chambre, je passe devant Sam, qui me dit, non sans un sourire, que je viens d'avoir avec lui plus de conversation qu'il n'en a eu avec personne pendant son ann�e de Seconde. A peine satisfait, je vais me coucher en pensant � ce gar�on qui m'attire plus que je ne le souhaiterai. J'ai 18 ans, c�t� physique, et bien je n'ai pas � me plaindre, et mes lunettes, que je porte occasionnellement, se transforment d'apr�s certains comme un atout. Aussi je re�ois r�guli�rement des propositions de filles qu'un simple regard suffit � faire glousser comme des pintades. M�me si je sais que mon orientation sexuelle ne se tourne pas vers elles, je c�de quelques fois, sans que �a ne dure jamais tr�s longtemps. Et m�me si plusieurs fois j'ai eu l'occasion de flirter avec des gars du lyc�e, jamais je n'ai ressenti cette attirance troublante que je ressens pour Nabil. Je m'endors, avec pour la premi�re fois, son visage flottant dans mon esprit. Mardi matin. Je me r�veille. D��u, j'aurai aim� r�v� de lui. Maussade, je vais � la salle de bain, prend une douche, et quand je sors, je me retrouve face � face avec Nabil. Au moins cette fois, c'est lui qui est ''tomb� sur moi'' et non le contraire. J'ai juste une serviette autour de la taille et lui porte un cale�on flottant blanc. L'espace d'une seconde, je peux admirer son torse magnifique, avec des pectoraux bien dessin�s, et des abdos qui n'ont rien � leur envier. Je lui lance un timide ''salut'', auquel il r�pond en me demandant si ma premi�re nuit s'est bien pass�e. Sa voix est grave et je crois que je pourrais d�j� l'�couter pendant des heures. Je lui r�pond que j'ai connu pire et retourne dans ma chambre, � la limite de glousser moi aussi comme une pintade. Sam me rejoint en me disant qu'il hallucine, que jamais il l'avait vu comme �a avec quelqu'un. La journ�e s'annonce bonne. Mais une tonne de boulot donn�e dans la journ�e calme mon entrain et c'est en trainant les pieds que je sors du self pour me rendre en salle d'�tude. J'aurai vraiment d� y penser � deux fois avant de prendre option anglais renforc�, ce prof est dingue. Comme la veille, la petite salle est presque pleine, sauf la table de Nabil, � laquelle il est encore seul. Comme la veille, je l'installe face � lui. Il me regarde, me gratifie d'un l�ger sourire, et se replonge, comme la veille dans ses exos de math. Et moi, toujours comme la veille, je m'att�le au devoirs donn�s par le prof d'anglais. Mercredi matin. Pas de trace de Nabil � la salle de bain, ni au self. Je vais en cours d�pit�. Je passe l'apr�s-midi avec les potes en ville. Le soir, au self, j'aper�ois Nabil, seul au fond de la salle, mais je m'installe avec Sam. On se rend ensemble en �tude mais la table de Nabil est vide. Je suis d�sol�, j'en pleurerai presque. Surtout que j'ai eu le matin m�me des exercices de maths qui ne m'inspirent rien de bon. Tant pis, les maths attendront, ce sera l'histoire qui aura mes faveurs ce soir. Le jeudi et le vendredi suivant, je ne vis pas trace de Nabil. J'arrive le vendredi soir au self, en me disant qu'il n'a peut �tre pas cours le samedi matin et qu'il a d� rentrer chez lui pour le weekend. J'�vite la salade de p�tes, dont la composition me laisse dubitatif, et me d�cide pour une salade verte. Je suis sur le point de m'assoir avec Sam quand je l'aper�ois, seul comme � son accoutum�e, je m'excuse aupr�s de mon ami et file en direction de Nabil. "Je peux ?" Il me regarde. "Vas-y". Comme moi, il a opt� pour la salade verte. Je commence mon assiette, je ne sais pas quoi lui dire. Je me sens con. Il est le premier � parler: Nous montons donc, les �l�ves qui nous entourent nous reluquent, comme s'ils assistaient � une sc�ne incroyable. Nabil � l'air de s'en amuser et moi, je dois bien avouer que je suis carr�ment fier. Occupant une chambre seul, on d�cide de s'y installer pour travailler. Je m'excuse du bordel encore pr�sent et on rapproche les deux lits simples pour s'installer confortablement. On s'allonge sur le ventre, chacun sur un lit, on d�balle bouquins et cahiers, le cours peut commencer. Je lui traduit le texte qu'il doit �tudier et retourne � mes propres devoirs. Quelques dizaines de minutes plus tard, on frappe � la porte, c'est Beno�t, le surveillant, qui nous demande de nous coucher. On lui explique qu'on veillera pas tard, qu'on a du boulot, et nous voyant calmes et studieux, s'en va en refermant la porte. Arborant un sourire rempli de fiert�, Nabil m'annonce qu'il a termin�. Je me rapproche, et dans la pr�cipitation du mouvement, on se retrouve tr�s proches, nos �paules se pressant l'une contre l'autre. Il ne s'en offusque pas et je d�cide donc de rester comme �a. Il sent bon. Dieu qu'il peut sentir bon. C'est dans un �tat quasi second que je lis ses r�ponses. Il est vraiment nul. M�me s'il a compris l'essentiel, les fautes de grammaire et de syntaxe sont trop importantes. On revoit son devoir ensemble, il comprend vite, je pense qu'il ne s'est simplement jamais int�ress� � cette mati�re. Son devoir revu et corrig�, il se propose pour v�rifier mes exercices. Je les lui montre, la sentence tombe: "j'pense que t'es vraiment pas fait pour les maths..." m'annonce-t-il mort de rire. On rit ensemble, j'adore sa fa�on de rire. Il me r�explique et fini par faire lui-m�me les exercices. Il est pr�s de minuit. On range nos affaires, remet les lits en place, et on reste plant� l'un devant l'autre, comme deux cons. Je me lance et lui dit que j'ai pass� une tr�s bonne soir�e. Il m'avoue que lui aussi. Nouveau silence. Ses yeux sont fix�s dans les miens comme � la recherche de quelque chose d'invisible. Apr�s quelques secondes il ramasse son sac, me souhaite une bonne nuit et sors. Je m'assied sur mon lit, compl�tement ailleurs, un sourire d�bile fig� sur le visage, et c'est dans cet �tat que je me couche et m'endors. Je ne le vis pas le lendemain. Et c'est maussade, dans un �tat partag� entre l'agr�able souvenir de la soir�e de la veille et un certain trouble naissant que je pris le train, direction la maison. Pendant le trajet, je savais d�j� que ce weekend ne serait qu'une longue attente d'un lundi qui ne viendrait jamais assez vite. Je me r�veillai ce matin l� avec une �nergie folle. Tout semblait aller � une lenteur insoutenable. Le trajet en train fut une v�ritable torture. Et c'est bien moins charg� que la semaine pr�c�dente que j'arrivai au lyc�e, direction l'internat. J'atteignis ma chambre sans l'avoir vu. Je jetai n�gligemment mes affaires et pris la direction de sa chambre. Il �tait l�. A ce moment, je r�alisai qu'il n'y avait aucune raison d�fendable � ma pr�sence ici. Il se retourne, me sourit, et s'avance vers moi me demandant comment je vais et en me tendant la main. Je la lui sers, visiblement d��u. En m�me temps � quoi je m'attendais... Nous parlons un peu, on va en cours ensemble et se donne rendez-vous au self pour le diner. Les semaines suivantes se sont poursuivis selon le m�me sch�ma. Au d�but, mon enthousiasme s'en est vu quelque peu entach�, mais finalement, m�me si je sais qu'il ne se passera probablement rien entre nous, j'aime bien notre relation. Vendredi soir, � la veille des vacances de P�ques. Lorsque je l'aper�ois devant l'entr�e du r�fectoire, j'ai l'impression de voir une apparition tant il est beau. Il porte un pantacourt blanc, et un d�bardeur assorti. Les mains dans les poches, il fait les cent pas. D�s qu'il me voit, il vient � ma rencontre et me serre la main pour la deuxi�me fois de la journ�e, et plus longtemps que ce que la d�cence aurait voulu, mais peu importe. Une fois le repas aval�, il me propose d'aller faire quelques paniers. J'accepte naturellement et on monte se changer et direction le terrain de basket. On a altern� les paniers � trois points, les dribbles, et autres chahuts, et nos �clats de rire r�sonnaient dans le parc � c�t�. Notre partie d� durer assez longtemps car lorsque nous nous d�cidions � remonter, le soleil �tait couch� depuis un moment semblait-il. Arriv�s aux dortoirs, presque tout le monde �tait couch� et le surveillant nous fit la morale. Nabil l'envoya chier, lui dit qu'on allait prendre une douche et que seulement apr�s on ira se coucher. Benoit n'insiste pas. On s'installe dans deux cabines voisines, et on d�lire sur la t�te du pion et sur son autorit� qui n'existe que dans la mesure o� nous sommes dispos�s � lui accorder. Ma douche termin�e, je me rend compte que j'ai du ; laisser ma serviette sur les lavabos. L'eau coule encore du c�t� de Nabil, je d�cide donc de sortir pour prendre ma serviette. Arriv� aux lavabos, nu et ruisselant, je m'arr�te net. Pas de serviette. J'�tais s�r d'en avoir pris une. Merde! L'eau ne coule plus. Je me sens comme un gosse. D'ordinaire pas sp�cialement pudique, j'ai pas du tout envie qu'il me voit dans cet �tat. Je me presse vers ma cabine et me vautre magistralement devant la sienne. Et c'est au moment o� je me rel�ve, tr�s p�niblement il faut le dire, que Nabil sort, sa serviette autour de la taille. Je me retrouve donc nu, devant lui, qui affiche un visage neutre. Et c'est � ce moment l� qu'il d�fait sa serviette et l'enroule autour de nos tailles, me ramenant par la m�me occasion contre lui. Avant que j'ai pu dire ou faire quoi que ce soit, son visage s'est rapproch� du mien, ses l�vres pressent les miennes et tr�s vite sa langue part � la recherche de la mienne. Jamais je n'avais connu alors l'ivresse d'un tel baiser. Dix secondes ou dix minutes plus tard, il s'�carte, l�che sa serviette qu'il retient par un pan, rentre dans sa cabine et en ressort avec ma serviette. Il esquisse un l�ger sourire. Rapidement je m'enroule dedans et passe devant lui. Il attrape ma main: � mon tour, je m'approche, lui fait juste un petit bisou, et sors. PtigarsLa suite iciR�ve ou r�alit�, ces histoires ne doivent pas vous faire oublier les dangers d'une relation sexuelle sans protection. METTEZ DES CAPOTES |