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HISTOIRE

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Étudiant appliqué | S11 | La saison des aveux

7 | Muguet

Le récit de Julien

Nous sommes lundi premier mai et, pour le second matin consécutif, j’ai embarqué Arnaud en voiture. Il ricane.

- « Tu m’emmènes à la fête de Jeanne d’Arc, sans doute ! »

Je souris. C’est vrai qu’on ne sait que peu de choses l’un de l’autre.

– « La vraie fête de Jeanne d’Arc est le huit mai, anniversaire du jour où elle a libéré Orléans des anglais. Moi, je t’emmène à la manifestation de la Fête du Travail qui commémore l’attentat de Chicago alors que les ouvriers y faisaient grève pour obtenir que la journée de travail n’excède plus huit heures. »

- « Mon père moquait ces ouvriers : des fainéants qui ne travaillent QUE huit heures par jour, chôment le premier mai et bénéficient de congés payés ; la terre n’attend pas, disait-il. Alors nous, nous étions corvéables à merci sur notre petite exploitation, le dos toujours courbé, sur le travail mais aussi à l’église le dimanche. »

- « Dans ma famille, on a quitté le labeur aliénant d’un lopin de terre aux fruits trop incertains pour aller travailler à l’usine, dans un douloureux divorce d’avec la religion dans laquelle tous avaient été élevés et au profit d’un engagement dans les mouvements ouvriers*.

Aussi quand, tout jeune, je suis arrivé en ville, c’est chez ces cathos de gauche syndiqués que j’ai trouvé de la générosité, de la solidarité, ce sont eux qui m’ont fraternellement invité à partager leur pain et la chaleur de leur foyer ... Et là aussi que j’ai fait certains apprentissages, disons plus … personnels ! »

J’ai posé ma main sur sa cuisse.

- « Alors cette année, je t’emmène défiler fièrement avec celles et ceux qui vivent de leur travail, à marcher en cortège au milieu des belles avenues pour réclamer que notre dignité soit reconnue à égalité avec celle des bourgeois.

Tu vois, tous les combats se rejoignent ! »

Au coin d’une rue, j’ai acheté un bouquet de muguet à trois ados touchants de maladresse installés sur leur table de camping et, quelques pas plus loin, j’en ai fleuri la poche de poitrine du roudoudou et la mienne en fredonnant.

« Il est revenu le temps du muguet / Et j'ai vu refleurir / L'éclat de son sourire, / Aujourd'hui plus beau que jamais. *»

Puis nous avons rejoint la place du rassemblement avec son folklore et sa foule bigarrée, plus nombreuse en cette année d’élections. Drapeaux et banderoles flottent, les sonos crachotent les premiers slogans, un groupe reprend « le temps des cerises », les différentes tribus se regroupent, s’organisent, se polarisent entre ceux qui s’opposent et ceux qui dialoguent. Mais l’absence d’unité, cette incapacité à se réunir autour de ce qui nous rassemble hormis la détermination à faire barrage à l’extrême droite, m’attriste toujours autant.

Avec Arnaud, nous déambulons entre les factions dans le cortège qui avance, je salue telle ou telle connaissance d’un signe de tête quand soudain :

- « Julien ? »

Je regarde le petit barbu qui m’interpelle sans parvenir à l’identifier. De taille moyenne, sa silhouette est mince, ses cheveux courts châtains et ses yeux verts. Il m’accorde le temps de rassembler mes souvenirs, me regardant fixement avec son sourire éclatant et son regard rieur. De sa main aux doigts forts placée en pince sous le nez, il masque le bas de son visage puis il la fait glisser vers le bas pour le dévoiler lentement, peignant sa barbe courte et bien taillée. Et ça me revient.

Une rencontre au sauna ; mon regard avait balayé son torse fin et presque glabre sans s’y arrêter mais, peu après dans un couloir, le garçon avait marché sur moi, de front, avec ce même sourire et ces mêmes yeux étincelants qu’aujourd’hui. Il avait lancé son bras par-dessus mon épaule, arraché la serviette qui ceignait ses reins de l’autre pour coller son bassin nu contre le mien. J’avais laissé ses lèvres rejoindre les miennes, en hommage à l’audace de sa jeunesse.

Et je me souviens parfaitement de ce baiser, de l’impression initiale, toute de fraîcheur puis, rapidement, d’une science qui rend irrépressible l’envie de le prolonger et de mon bras qui l’enlace pour le retenir. Il s’était alors détaché, secoué d’un petit rire et avait pris ma main pour m’entraîner dans une cabine.

Sitôt la porte refermée, son corps gracile s’était enroulé autour du mien comme une liane grimpe à l’assaut des hautes futaies. Animal ondoyant et entreprenant, il jouait habilement de ma stature de solide chêne rugueux avec une clairvoyante simplicité, se lovant dans mes bras, perdant son visage dans mes toisons, engloutissant mon membre, s’offrant à mes caresses, encapotant ma bite avec dextérité et s’ouvrant souplement à elle jusqu’à une belle jouissance simultanée.

Alors, pour ce plaisir partagé, la bonne surprise de cet agréable câlin qu’il m’avait offert sans même que je le sollicite, avec la bienveillance de l’adulte mûr pour son enthousiasme juvénile, je l’avais retenu et engagé la conversation en caressant sa peau douce, découvrant qu’il avait en fait vingt-huit ans, était compagnon charpentier, adepte de triathlon et qu’il se voulait libre et sans attache pour pouvoir voyager.

Puis nous nous étions séparés.

Et son prénom ne me revient toujours pas.

Sans doute, dans cette période si sombre pour moi, cette harmonie m’avait-elle plus troublé que je n’en avais conscience car, dans les jours suivants, j’étais retourné au sauna et j’avais été soulagé de le voir s’approcher, tout sourire ; ce que j’espérais, je crois. Il m’avait alors proposé d’aller chez lui pour, disait-il, « un câlin dans un grand lit ».

Et, à nouveau, en pacha, je l’avais laissé m’enjôler de ses caresses de jeune homme délié et déterminé, puis venir s’empaler souplement et m’engloutir si voluptueusement.

En ce temps-là, j’acceptais que le plaisir vienne à moi sans avoir l’énergie pour aller le décrocher. Nous avions rejoué au moins une fois, puis il avait disparu des radars, déménagé …

Là, il m’envisage et sourit.

- « Tu as l’air moins sombre désormais … mais d’autant plus séduisant. »

- « Cette barbe bien taillée te donne un air sérieux. »

- « Oui j’en avais assez qu’on demande à vérifier si je suis bien majeur. »

- « Et tu es revenu t’installer ici, euhhh … »

- « moi ? David ! » Il rit.

- « Oui, je bosse à nouveau ici. Mais toi, tu es accompagné ? »

Arnaud s’est avancé et le regarde fixement. En le découvrant, les yeux de David vont de lui à moi, reviennent puis se fixent sur moi, interrogatifs. Je les présente es qualités, ils se serrent la main et s’envisagent en silence, hésitants.

Comment avais-je pu oublier ce prénom qui correspond si bien à son format d’éternel adolescent frondeur ? Alors je lui glisse à l’oreille : « lui, c’est mon mec. »

Comme une mise au clair.

Pendant quelques secondes, il semble réfléchir puis il chipe un des brins de muguet parmi ceux qui ornent ma poche, avance prudemment la main vers Arnaud qui, en bombant le torse, l’autorise à en faire autant. David assemble les deux brins, les fait tourner en toupie entre ses doigts, en hume le parfum en nous regardant tour à tour, sourit encore. Puis il vient s’intercaler entre nous, pose chacune de ses mains sur une des épaules qui l’encadrent.

- « bon, je vous emmène visiter mon petit intérieur, c’est à deux pas ! »

En souriant, il s’est d’abord tourné vers Arnaud qui manque de s’étrangler avant de rougir sans pourtant protester, puis il braque ses yeux sur moi, hilare.

- « Toi, tu connais déjà. »

Sur le palier du dernier étage, un vélo. David hausse les épaules, l’écarte, ouvre la porte ; j’entre. Dans l’entrée, un autre vélo dans sa housse protectrice, une combinaison en néoprène suspendue. La porte sitôt repoussée, David me retient d’une main à l’épaule, de l’autre, il s’est accroché à la nuque d’Arnaud qu’il galoche farouchement. Ça renifle, se précipite, c’est brouillon, maladroit, inquiet …

– « Du calme, les hommes ! »

D’une main ferme, je les ai séparés et je les envisage tour à tour.

– « A gauche, mon Roudoudou, qui dort avec moi et, à droite, ce charmant David qui m’avait fait sourire en se régalant de ma queue quand j’étais en plein dans le pot au noir. Alors messieurs, de l’attention réciproque pour du plaisir partagé ! »

J’embrasse délicatement Arnaud, mêlant nos langues avant de me tourner vers David qui se montre plus vorace puis je les rends à leur baiser. Accroupi, j’emploie mes deux mains à les débraguetter tour à tour, les caressant, embrassant, léchant et humant sitôt qu’un peu de leurs peaux s’offre à moi.

Les voilà, tous les deux, affrontés dans un patin gourmand, le pantalon écroulé dont je m’empresse de libérer leurs chevilles. Leurs mains s’activent, libérant leurs torses, soulevant un bras, s’emparant d’un téton. Et leurs bouches retrouvent leur appétit, voraces, bruyantes, baveuses, insatiables.

Moi, à genoux, je contemple leurs membres inférieurs et je les compare en les parcourant des deux mains, vers le haut. A gauche, mon roudoudou, campé en solide terrien, avec de gros os, une belle masse puissante, une peau claire couverte d’une toison blanc blond doré. A droite, David, la gazelle endurante, plus fin et nerveux, les muscles secs et dessinés, soigneusement maintenus glabres sur sa carnation si fine et tendre qu’elle en parait quasi enfantine.

Quand mes pognes montent cueillir les fruits, la gauche retrouve le beau galbe d’Arnaud, rond, ferme, duveteux comme une pêche et ma paume s’arrondit, l’englobe tandis que son sillon légèrement moite l’ouvre en deux moitiés nettes. A ma droite, une délicate peau de bébé mais, en guise de rondeurs, des muscles à facettes anguleuses à méplats, TRÈS fermes, qui frémissent et, soudain, se tendent dans une cassure du rein, offrant une pente naturelle vers son souple anneau froncé.

Ma main s’arrime à poignée et le fait pivoter pour découvrir sa queue dressée, joliment dessinée, sur un pubis entièrement épilé : droite, au gland charnu, violacé, suintant. Je l’attire à moi pour l’aspirer voluptueusement avec gourmandise, curieux de la découvrir.

Mais David sursaute et se retire dans une grande inspiration, protégeant sa bite de sa main qui la plaque contre son ventre et me la soustraie.

Je me retourne alors vers Arnaud et son joli crayon rose bien taillé. J’avance les lèvres et la langue pour une aspiration par le vide, comme les enfants le font des pâtes, jusqu’à ce qu’il emplisse ma bouche, délicieusement parfumé des humeurs de mon rouquin coquin. Là encore, un sursaut m’indique que ma caresse est aiguisée.

Alors les deux compères réunis se penchent sur moi, à quatre mains et deux bouches pour me redresser, me déshabiller, m’embrasser goulûment à tour de rôle. Je les sens explorer mon aisselle, parvenir à cerner mon téton dans ma toison, engloutir ma tige en feu en alternance …

J’aime que tant de caresses me fassent ainsi un peu perdre la tête.

Un clin d’œil, un signe de tête, un sourire entendu …

David m’invite à régaler Arnaud qu’aussitôt accroupi, j’accueille en bouche, me régalant de sa tige blanche et rose. Voilà qu’il se joint à moi et me dispute la hampe et le fruit comme deux petits veaux à la tétée. Enfin … surtout David que je regarde s’appliquer, le nez enfoncé dans la touffe en feu avant de reculer et laisser réapparaître le membre luisant de salive qu’il reprend ensuite.

Je lui ai abandonné la partie et j’ai contourné Arnaud pour lui écarter les fesses, découvrant où lui dispenser ces petites lècheries qu’il apprécie par-dessus tout, venant chatouiller de l’apex un sphincter qui s’épanouit ensuite quand ma langue le presse de toute sa largeur charnue. Arnaud bascule sans cesse ses hanches, venant alternativement quêter les frissons d’un côté puis de l’autre et j’entends, à ses soupirs, qu’il s’abandonne entre nos deux bouches.

Je me redresse contre son dos, mes bras, passés sous les siens, le soutiennent, mes mains agacent ses tétons. Il a tourné la tête pour m’offrir sa bouche et sa langue s’est nouée à la mienne tandis que, d’une main précise, il a guidé ma bite pour la coiffer exactement de son anus soyeux qui épouse mon gland. Des froissements m’indiquent que David le capote, puis se retourne, s’ajuste et recule hardiment, repoussant Arnaud sur ma propre queue qui le pénètre et le cloue un peu plus à chacun des mouvements qu’imprime David.

Arnaud a lâché mes lèvres et les siennes, entrouvertes, laissent échapper un murmure sourd, suivant le rythme que lui impose maintenant David. Je le connais mon roudoudou ! Il est plus résistant qu’on ne le pense à l’écouter geindre ainsi mais là, se remplissant de ma queue et la sienne savamment pompée par le cul expert de David, il ne va pas résister longtemps dans cette constellation, elle est riche de trop d’extases nouvelles pour lui.

Un petit cri a projeté son bassin vers l’avant … pour, qu’ensuite, il retombe lourdement sur ma bite qui le fourre plus avant et le sidère. Avant qu’un nouveau hoquet ne le pousse en avant, avant de se ficher à nouveau sur ma queue qui en redemande … et des répliques à suivre ! Il s’empale ainsi sur moi à petits coups. Je le soutiens quand ses jambes se dérobent et qu’il cherche de l’air, précipitamment, bouche ouverte.

David s’est laissé partir en arrière pour que ses fesses absorbent toute la hampe. De sa masse, il repousse Arnaud qui, lui, se plante sur ma queue jusqu’à la garde.

Lorsque le calme revient, David se dégage et nous guide jusqu’à son lit où je m’allonge au côté d’Arnaud que j’entoure de mes bras. David, lui, fait pivoter mon bassin et, en quelques succions inspirées, me rend rapidement fière allure avec un petit rire satisfait.

Il me capote prestement, se lubrifie et entreprend de me chevaucher de face, me guidant puis se laissant couler sur mon mat érigé dans un profond soupir. Instantanément, son cul est souple, ajusté et soyeux, tel que dans mon souvenir et je vois alors qu’il guettait le retour de mon sourire pour se lancer. Je roule du bassin en accord avec mon cavalier qui s’emploie à me dispenser tous les raffinements experts de sa grotte aux plaisirs.

Arnaud n’en perd pas une miette et nous caresse de plus en plus hardiment, puis il se jette sur ma bouche et sa langue virevolte, m’envahit, me tourneboule et je suis écartelé entre deux pôles de plaisir.

David nous arrose alors de grandes giclées qui nous zèbrent et, aussitôt, des vagues puissantes soulèvent mon rein dans une explosion qui m’abasourdit. Je retouche terre sous le regard attentif de mon mec tandis que David nous bécote alternativement. Il regarde Arnaud et, d’un signe, les voilà à se disputer ma queue molle et baveuse, à l’aspirer à tour de rôle, sans oublier de se lécher, de s’embrasser, ni de gober une à une mes couilles poilues, presser la base de ma queue, mordiller la hampe, sonder mon nombril, écarter mes cuisses pour s’enfouir dans ma toison, recommencer, …

Gagné ! Je bande à nouveau. Putain !

Je me redresse, les épaules soulevées par mes bras en équerre, cuisses ouvertes, pointes des pieds tournées vers l’extérieur, rostre brandi. Le pacha exhibe sa virilité orgueilleuse !

David saisit le bâton par sa base, l’agite frénétiquement pour s’assurer de la vigueur de sa turgescence puis, d’une main sur la nuque, il guide Arnaud qui vient m’avaler à genoux. David le contourne et, par-dessus le dos courbé, je vois ses mains écarter les fesses du rouquin et sa tête dodeliner. Arnaud se cambre et suspend un instant ses succions puis reprend de plus belle mais reste sujet à de brèves interruptions crispées qui me réjouissent.

En hôte prévenant, David se place au côté d’Arnaud, d’une main polie mais ferme il lui retire sa sucette et le redresse ; de son autre bras, il entoure son rein et le pousse vers l’avant. Arnaud enjambe mes cuisses et ses genoux encadrent mon torse. Attentionné, David le retient quand il s’assoit et, en même temps, il guide ma queue pour l’aligner sur le fondement de mon rouquin qu’il a si bien disposé.

Sa corolle couronne suavement mon gland et il se laisse souplement couler dessus. Un petit sursaut, une crispation m’étreint subitement la verge, une prise d’air précipitée … arrêt, attente … et, à nouveau ce demi-sourire, ce souffle filé puis il reprend ce délicieux et lent glissement dans son fourreau de satin dont il gaine ma queue en feu. Arnaud relève la tête, menton au ciel, épaules tombantes, il s’installe sur mon axe et, totalement détendu, m’accueille, se creuse, souffle, ondule.

David s’est posté face à lui pour faire souplement rouler ses deux tétons. Il frétille du cul, accroupi et chevauchant mon bras qu’il écrase et roule mais se soulève complaisamment lorsque je veux le retirer. Pourtant, il me freine des deux cuisses, me retient au passage. Mes doigts effleurent son périnée et mon pouce, dressé, trouve son œillet épanoui, humide et accueillant. Dans un affaissement du bassin, son conduit affamé et opportuniste l’avale magistralement, s’ajuste et commence à s’en caresser.

Je suis comblé ! Mon mec se pâme sur ma bite comme une de ces saints endurant stoïquement un martyre dont on soupçonne qu’il les mène à l’extase et, par défaut, notre nouvel ami se régale de mon pouce, roulant les mamelons du premier, les deux formant un bel ensemble, gémissant à l’unisson, dont je ne saurais dire lequel, plus que l’autre, me précipite vers le plaisir.

Mais c’est Arnaud qui explose, emprisonnant sèchement ma bite dans un étau qui, sitôt desserré, ouvre les vannes au flux puissant de ma sève. Il bascule vers l’avant pour m’embrasser et David aspire précipitamment ma queue ramollie ainsi libérée, m’octroyant un éclair supplémentaire de plaisir et je devine à la sonore inspiration d’Arnaud qu’il dispense également quelques gâteries à l’antre qu’il avait, auparavant, savamment préparée.

Arnaud ouvre des yeux pleins de malice et de douceur dans les miens et, des deux mains, attire David dont le minois pointe entre nous, nous envisageant alternativement, interrogatif, circonspect.

Soudain, un grand sourire s’épanouit sur le visage d’Arnaud qui se soulève pour embrasser rapidement les lèvres de David puis, longuement les miennes.

- « On a formé un sacré brin de muguet tous les trois et, au moins, celui-là nous aura réellement donné du bonheur. »

En partant, Arnaud a considéré un instant le vélo sous sa housse dans l’entrée.

- « Avec cette machine, tu dois faire de longs entraînements, non ? » Il hoche la tête avec une moue. « Qui pourraient te mener … jusqu’à la ferme, qui sait ? »

Les deux paires d’yeux se sont braquées sur moi. Je souris.

- « Tu seras le bienvenu aux Chênaies. »

Il n’a rien dit, juste approuvé d’un bref hochement du chef mais il semblait se retenir de trop largement sourire.

Nous sommes rentrés.

Je vaque, il y a tant de ces petites choses à faire que l’on remet toujours à plus tard.

D’un coup, je vois Arnaud me héler du bras, je le rejoins.

Sans un mot, il m’entraîne à sa suite dans les écuries. Je le suis, perplexe.

Il avise un ballot de paille à hauteur, déboucle sa ceinture dans un cliquetis de métal, son pantalon tombe aux chevilles et il s’accoude, le cul offert.

Ma main a erré sur ses fesses, je suis tombé accroupi pour enfouir mon visage entre elles et, rapidement, j’ai bouffé ce joli plissé frémissant.

Je me suis relevé, j’ai simplement libéré ma queue brandie et me suis engagé en lui lentement, souplement, avec la chaude satisfaction d’y reconnaître une voie familière. Il se cambre, se trémousse et frétille, cherchant l’angle favorable en reculant autant que faire se peut. Je plie sur mes genoux, envoie mon bassin vers l’avant, écartèle ses fesses pour les ouvrir le plus largement, écrase mes poils pubiens contre son coccyx.

Là ! On ne peut imaginer plus étroite imbrication.

- « Julien, c’est ça dont j’ai envie. »

Ça tombe bien, mon roudoudou, moi aussi !

Exactement.

*La date du 8 mai célèbre la victoire de Jeanne d’Arc reprenant Orléans aux anglais en ce jour de 1429. Au prétexte de ne pas laisser la date du premier mai aux syndicalistes, mais aussi pour distinguer son mouvement des autres organisations nationalistes qui respectent le calendrier et dans l’espoir de peser sur l’élection présidentielle en cours en 1988, Jean-Marie Le Pen la déplace au premier mai.

*Depuis 1884, les syndicats ouvriers américains tentent d’obtenir la limitation de la journée de travail à huit heures. Une grève générale est lancée le premier mai 1886, le jour du terme de l’année comptable et des contrats de travail. Des syndicalistes sont tués lors d’une manifestation à Chicago ; le lendemain, une bombe explose devant la Police et une bagarre générale s’ensuit qui feront plusieurs victimes. Des manifestants sont arrêtés, certains sont pendus, d’autres condamnés à la prison à perpétuité. Tous seront réhabilités en 1893 par le gouverneur de l’Illinois, la bombe ayant été posée à l’instigation du chef de la police pour motiver la répression de la manifestation.

En France, en 1889, Jules Guesde et son Parti Ouvrier font du premier mai une journée de revendication, la journée de travail étant d’au moins dix heures dans la plupart des pays industrialisés. Après la tragique fusillade de Fourmie en 1891, il faudra attendre le 23 avril 1919 pour que le Sénat français vote la limitation de la durée journalière du travail à huit heures et fasse du premier mai une journée chômée.


* Dans son album BD, « Les Mauvaises Gens » publié chez Delcourt (2005), Etienne Davodeau plonge le lecteur dans le milieu du syndicalisme ouvrier des années 50 à 80. Dans cette BD subtile, il expose les raisons qui ont poussé les deux personnages principaux, ses propres parents, passés de la terre à l’usine, à faire progressivement le choix du syndicalisme et de la politisation, sans dissimuler aucune difficulté, à commencer par le déchirement que suppose l’affrontement avec le patron catholique pour ces gens élevés dans la foi.

La religion est d’ailleurs primordiale dans cette histoire, puisque malgré son poids sur chaque action de la vie quotidienne, c’est dans ses rangs qu’ils trouveront des alliés, de jeunes prêtres ouvriers qui créent les premiers clubs associatifs et aident à l’émancipation des jeunes filles en les aidant à s’organiser entre elles et c’est ainsi qu’apparaissent les premiers frémissements dans leur prise de conscience de la nécessité d’une union ouvrière.

* Danièle Darrieux chante « » de Francis Lemarque en 1960.

*Claude Nougaro, avec son complice Eddy Louiss, écrit le très long « Paris mai » à chaud, après les évènements de 1968, traduisant les interrogations de la jeunesse sous forme poétique. Certains vers apparaissent pourtant subversifs et le titre sera longtemps censuré.

Amical72

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