"Voilà, c'est ici que tu vas tourner. Vous serez deux lopes à dispo de 12h à 14h. De 14h à 18h, il y a normalement moins de clients, alors une seule lope fait la permanence. Et à partir de 18h jusqu'à 2h du mat', vous êtes à nouveau deux lopes à tourner. C'est chacun votre tour, celui qui fait non-stop de 12h à 18h tourne pas le soir et ça change tous les jours."
Je suis à moitié terrifié et excité. Je suis à poil, avec juste un joke-strap et un collier avec une laisse courte qui m'arrive au nombril. L'endroit est voûté, comme une cave, environ 4 mètres sur 6, sombre, juste une lumière rouge venant de sous un rail fixé sous la voûte en brique. Au fond, il y a deux slings côte à côte. Sur le côté gauche, devant moi, une espèce de banquette avec un large dossier et, sur la droite, un lit, ou plutôt un matelas surélevé. Derrière moi, il y a des chiottes à la turque avec juste un tuyau en caoutchouc en guise de chasse d'eau et de lave-cul. Un énorme rouleau de papier est pendu au mur.
Le mec m'impressionne. C'est un rebeu d'une quarantaine d'années, d'une carrure incroyable. Il porte un t-shirt clair moulant et il me semble qu'il a deux torse tellement il est baraqué. Ses avant-bras sont plus gros que mes cuisses. Il porte un jogging et je n'ose même pas regarder le paquet... Il fait sombre mais je distingue ses traits d'une virilité absolue. Le genre de brute qui fait tomber en pâmoison d'un simple regard la majorité des jeunes tarlouzes comme moi qui tripent sur les mâles virils.
"Voilà comment ça se passe : on fait rentrer 2 mecs par lope. Il y aura donc, en même temps, au max, 4 mecs de 12h à 14h, 2 mecs de 14h à 18h et à nouveau 4 mecs de 18h à 2h. Les mecs paient pour 20mn. Ils vous utilisent comme vide-couilles à leur guise. Ils décident comment ils vous bourrent. Des fois, des super-tringleurs peuvent, en 20mn, se taper deux bouches et deux culs... En gros, en 2 heures, chaque lope doit vidanger au moins 12 mecs. Le créneau le plus hard est celui de 12h-14h parce que c'est le plus souvent des mecs qui viennent se vider les couilles pendant leur pause déjeuner. Il y a un peu de tout. Des employés de bureau qui viennent se faire sucer, des accros au cul qui sont là dès l'ouverture et qui, souvent, reviennent dans la soirée, des ouvriers BTP... Il y a plusieurs chantiers dans le coin alors c'est très chaud... Des Portugais, des Turcs, des Algériens, des Marocains, des Maliens, des Sénégalais, etc. Que des mecs qui sont en manque de cul, qui viennent se soulager. Faut assurer sur ce créneau là. Si t'as besoin de prendre quelque chose, fais-le avant que les mecs arrivent, parce qu'une fois qu'ils sont là et qu'ils ont payé pour niquer, c'est de l'abattage non-stop. Si t'es là, c'est que t'as été sélectionné et que, à priori, tu sais encaisser de la bite. Je te donne le même conseil qu'aux autres lopes : essaies de prendre ton pied au maximum parce que les mecs vont pas te faire des câlins... Ils veulent juste te pilonner la gorge et le cul! Quand tu prends du plaisir et que tu te donnes bien à fond, c'est mieux pour tout le monde..."
J'ai la gorge complètement nouée, incapable de prononcer un mot, partagé entre excitation extrême, appréhension, désir et peur...
"Bon, il est 11h30. Si tu veux te faire un pet' ou autre chose, c'est maintenant. Attention, sois pas trop dans les vapes... La première lope avec qui tu vas tourner arrive dans 5mn. Il s'appelle Matteo, il a déjà tourné ici. C'est une bonne lope bien endurante, 21 ans comme toi, plus clair que toi, avec des cheveux blond, même gabarit de petite pute. Entendez-vous bien. Vous allez faire un bon duo. Les queutards devraient bien apprécier. C'est Matteo qui va rester jusqu'à 18h aujourd'hui. Toi, t'arrête à 14h et tu reprends à 18h avec Eduardo, un petit Espagnol de 22 ans, un habitué aussi."
Il n'attend pas de commentaire ni de question et referme la porte derrière lui. Puis la porte se rouvre et je vois arriver un joli garçon, type nordique, un peu efféminé qui me sourit. Je lui rend un sourire timide. Il me met à l'aise assez vite, on voit qu'il est habitué des lieux. On fume tous les deux et je commence à me détendre. J'ai envie de lui poser quelques questions mais, déjà, la porte s'ouvre...
Tristan
Autres histoires de l'auteur : Club d'abattage
