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HISTOIRE

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Sexe à l'armée -08

Faire l'amour, enfin...

A la fin de la journée, toutefois, j'eus une nouvelle secousse. En sortant du bâtiment des visites, je tombai nez à nez avec Pierre, qui n'était manifestement pas là par hasard. Il m'aborda froidement mais directement, presque brutalement, comme s'il avait répété ce moment plusieurs fois dans sa tête et me dit " je voulais te demander, les prochains week-ends, tu repars chaque fois à la maison où tu restes parfois ici ? ". " Ben, après-demain, je rentre oui, mais le week-end d'après, j'ai une garde ". " ça t'embête si je fais permuter ta garde et que tu restes ce week-end ci ? ". " Tu sais faire ça, toi ? " " ça t'embête ou pas ? t'as des trucs prévus le week-end , ta famille ". " Non... je peux téléphoner pour prévenir... j'ai rien de spécial ". " Ok, merci ", dit-il et il s'en alla, de son air fier d'officier sans histoire. Machinalement, je l'avais salué, une fois de plus cloué sur place par ces questions troubles. Deux heures plus tard, en revenant du réfectoire, je trouvai accrochée à mon armoire métallique une note du caporal de semaine qui avait été chargé de me signaler la permutation des gardes. Je passai les deux jours qui suivirent sans voir Pierre, rempli de questions, de doutes, de désirs, de fantasmes qui m'effrayaient autant, si pas plus, qu'ils ne m'excitaient.

Le soir du jour indiqué, je me rendis à mon poste de garde. J'y étais déjà allé. Je connaissais. Une garde tout à fait inutile : l'entrée d'un garage de véhicules de campagne qui ne devraient servir qu'en temps de guerre ou de manoeuvres. Autant dire jamais dans une caserne consacrée au recrutement. Et le garage était dans l'enceinte du quartier, donc déjà protégé par le poste de garde principal. Mais l'armée est ainsi faite. Il faut occuper le personnel. Lui apprendre à obéir aveuglément. D'autres miliciens qui avaient eu cette garde ne se gênaient pas pour dormir toute la nuit et ne craignait nullement les conséquences d'un contrôle. Personnellement, j'avais été élevé dans le respect des consignes et j'étais plutôt du genre craintif. Je me couchais bien de temps en temps sur le lit de la petite pièce juxtaposant la cabine de garde, mais sans éteindre ni dormir, craignant toujours le contrôle de l'officier de ronde.

J'avais pris de la lecture. Un livre qui me plaisait, m'empêchait d'avoir envie de dormir ou de m'ennuyer et m'aidait à me changer les idées. J'avais presqu'oublié que c'était suite à l'intervention de Pierre que je me trouvais là à ce moment lorsque, un peu après minuit, j'entendis une porte s'ouvrir. L'officier de ronde ! J'avais bien fait de ne pas dormir. Je regardai vers l'entrée et c'est alors que, malgré la pénombre, je reconnus immédiatement la silhouette parfaite de Pierre et que mon sang ne fit qu'un tour. C'était lui l'officier de ronde. Et il venait me retrouver dans cet endroit vide et isolé. Je le vis alors rebrousser chemin, retourner vers la porte et la verrouiller. Mon coeur battit immédiatement la chamade. Je le laissai venir à moi sans regarder vers lui, ne sachant comment me comporter. Quand il entra dans la cabine, machinalement, je me mis au garde à vous. Il sourit. " Merci, rompez " dit-il. " Quand nous ne sommes que nous deux, tu peux laisser tomber cette mascarade, tu sais ", ajouta-t-il. Je ne trouvai rien à répondre. Pour me donner un minimum de contenance, je me rassis. " Tu fais bien ton job ", continua-t-il. " J'avais peur de te trouver endormi, comme la plupart des soldats de garde ! ". " Il paraît, oui... ", répondis-je stupidement. Il n'y avait qu'une seule chaise dans cette cabine. Pierre déposa son arme, s'appuya nonchalamment, mi-assis, sur le petit bureau. J'étais toujours assis, mes yeux à hauteur de son ventre. Je ne savais où regarder. Je me sentais en position d'infériorité. Les pensées se bousculaient dans ma tête, trop vite pour que je puisse les analyser. " Et bien nous voilà tous les deux " dit-il encore.... " rien que tous les deux " ajouta-t-il en insistant et en déplaçant ses mains sur le bureau, de sorte que sa main droite se retrouve à quelques millimètres de la mienne. Le ton de cette phrase et le geste discret qui l'accompagnait ne devaient plus laisser de doutes sur ses intentions. Pourtant, je restai figé, muet, paralysé. Un temps de silence suivit. Puis il reprit, d'une voix moins assurée, presque tremblante " Tu te souviens, quand on s'est quitté l'autre soir.... Ce que je t'ai dit ". Après deux trois secondes d'hésitation timide, je répondis " oui " dans un souffle à peine audible. Il me regarda dans les yeux. Un doigt de sa main droite bougea encore et vint toucher ma main. Un geste ô combien limité mais tout aussi excitant. Le contact de son doigt m'électrisa. Je compris que quelque chose était en train de se passer. Et sans vraiment l'analyser ni le concrétiser dans ma tête, dès ce moment mon subconscient savait que j'allais laisser aller les choses. Tout simplement parce que j'en mourais d'envie. Et que le désir serait plus fort que la peur.

D'une main, il me fit me lever. De l'autre, en bon militaire, il prit son arme. Il me guida ainsi dans la pièce à côté, dont il ferma la porte en déposant son arme. Je me laissai quasi choir, appuyé contre le mur, sans doute très pâle, le coeur en folie. Il me sourit, s'approcha de moi, très près, sans encore me toucher. Son visage s'approcha plus encore du mien. Juste avant qu'il ne le touche, j'étais juste bien placé pour lui parler à l'oreille. Très bas, comme si quelqu'un pouvait nous entendre, mais surtout parce que j'avais peur de mes propres paroles, je murmurai " tu sais... j'ai jamais... c'est la première fois... ". " Avec un garçon ? " répondit-il dans un autre murmure. " Aussi " répondis-je. Je ne sais pas s'il comprit ce que je voulais dire. Peu importe. Il me rassura en disant, toujours très bas " Je suis pas non plus casanova... j'ai pas eu non plus beaucoup de... ". Il ne termina pas sa phrase et poursuivit le mouvement de son visage. Sa joue toucha la mienne. Je sentis le très léger picotement de sa barbe. Il déposa un baiser à peine perceptible au bas de mon oreille. Je ne réagis quasi pas. Juste par une accélération de ma respiration. Il se retira alors pour aller à l'interrupteur et éteindre la lumière. Je lui fus reconnaissant de cette attention. La lumière de quelques éclairages du garage baignait partiellement la pièce. Ce n'était pas l'obscurité totale. Mais la pénombre me rassurait et soulignait la grande intimité du moment.

Il revint à moi, refit le même mouvement avec son corps et son visage, me toucha encore la joue. Puis ses lèvres s'approchèrent des miennes, les touchèrent doucement. J'étais paralysé. Je crois qu'il craignit un instant que je ne voulais pas l'embrasser. Il se retira d'un ou deux centimètres, me regarda, puis revint sur mes lèvres de manière plus insistante. Enfin, je les entrouvris. Ce qui l'encouragea. Il continua ce doux baiser, son corps s'était rapproché, nous collions l'un à l'autre. Je me dis qu'il devait sentir l'érection qui était née depuis qu'il m'avait touché du doigt. Quand il se colla encore un peu plus à moi, je sentis la sienne. C'est à ce moment que son baiser devint plus fougueux, que sa langue pénétra ma bouche et que ses bras m'enlacèrent. Je commençai à perdre le contrôle. Je l'enlaçai de la même façon, le serrant contre moi. Seule la peau de nos visages se touchait. Le reste de notre corps restait emprisonné dans notre uniforme. De nos mains, nous nous frottions l'un l'autre mais sur la surface raide de nos tenues de campagne. Nos jambes se confondaient, nos bas ventres se collaient. Nous ne cessions de nous embrasser que pour reprendre un peu haleine, mais tout en nous couvrant de baisers sur le visage, les oreilles, dans le cou.

Après un moment, Pierre se retira légèrement. Son visage était rouge. Il avait chaud. Sa bouche restait entrouverte pour scander sa respiration saccadée. Rapidement, nerveusement, maladroitement, il défit les boutons de ma chemise, la poussa hors de mes bras et la fit tomber par terre. Il passa sa main sur mes pectoraux encore vêtus de mon t-shirt kaki. Il tira légèrement sur ce t-shirt pour le sortir du pantalon et il passa un doigt par-dessous, me caressant ainsi le ventre du bout de son index. Il m'embrassa encore. Puis il me leva les bras, me retira précipitamment mon t-shirt et jeta son visage sur mon torse, l'embrassant, le bisant de partout, léchant mes tétons. Je respirais de plus en plus bruyamment, la tête collée au mur, le regard fixe droit devant moi, sans vraiment voir quoi que ce soit, les mains dans ses cheveux, dans son cou, sur son front. Se retirant encore, le visage toujours empourpré, il retira son ceinturon, sa chemise de toile et son t-shirt et me dévoila une partie de son corps. Un torse sans graisse et dessiné de muscles mais de muscles fins, des pectoraux à peine soulignés, de très petits tétons, pas de poils si n'était une verticale à peine ombragée sous le nombril. Après un échange de regards de deux ou trois secondes, il se rejeta sur moi, reprenant nos baisers et notre étreinte. Mais à présent nos peaux se touchaient enfin. L'électricité entre nos deux corps s'échangeait avec plus de puissance. Le bruit de nos respirations faisait déjà place de temps à autre à des brefs gémissements. Le plaisir était déjà là, intense, confondu avec le désir d'aller plus loin, plus haut, plus fort. Je n'avais plus la notion du temps. Je ne sais pas combien de temps ont duré ces premiers préliminaires. Je n'avais plus de notion d'espace. Je ne savais plus ou j'étais. Je n'avais pas bougé d'un centimètre, toujours collé au mur. Seul le corps de Pierre qui se collait au mien avait de l'importance.

Puis Pierre prit l'initiative d'une pause, me regarda droit dans les yeux, me prit les mains, me fit faire un demi-tour et me poussa légèrement pour m'asseoir sur le lit. A ce moment, je pensai naïvement que ce lit militaire d'une personne allait être trop petit, que cette couverture kaki qui le garnissait allait nous gratter la peau. Les idées sont bizarres parfois sur le moment. J'étais mi-assis, mi couché, appuyé sur les coudes. Pierre se mit à mes pieds. Très calmement, il délaça mes bottines, me les ôta, retira mes chaussettes. Il me caressa un peu les pieds, fit un peu monter sa main sous la jambe de mon pantalon, me caressant le mollet légèrement velu. Puis il releva mes jambes et fit tourner mon corps pour me coucher sur le lit. Cette position fit renaître chez moi un peu de panique. L'idée d'être au lit, avec un homme, se concrétisait et me faisait encore un peu peur. Mon coeur battit plus encore quand Pierre saisit ma ceinture et la défit, déboutonna doucement ma braguette, effleurant ainsi mon sexe emballé mais hypertendu. Mais il fut d'une extrême délicatesse. Très doucement il me souleva la croupe, baissa mon pantalon en veillant bien à ne pas déjà embarquer le caleçon. Il tira ensuite doucement les jambes. Je me retrouvai quasi nu sur le lit. Il m'admirait sans déjà me toucher. Je jetai moi-même un coup d'oeil à mon slip, je vis la forme de mon sexe bandé qui ne laissait aucun doute, je me dis que j'avais été stupide, que j'aurais dû prévoir ce moment, choisir un slip plus neuf, plus sexy, que j'aurais dû me laver après avoir été uriner deux heures auparavant.... Mais Pierre interrompit ces pensées stupides en se baissant pour m'embrasser les jambes, les couvrir de baisers de haut en bas et de bas en haut, les caresser de son visage, finissant sa course dans le haut des cuisses, sortant sa langue pour titiller le milieu du haut des cuisses, où celles-ci se touchent, juste sous mes bourses encore vêtues. Instinctivement, j'écartai un peu les jambes. Pierre glissa une main entre mes cuisses, me caressant encore. Puis quand je crus qu'il allait toucher mes testicules, il se releva brutalement. Il s'assit sur le bord du lit pour retirer ses chaussures, ce qu'il fit rapidement. Les chaussettes suivirent. Puis, se relevant, face à moi, me regardant, il retira doucement son pantalon. C'est toujours excitant de voir un homme retirer son pantalon. Sans que je me rende compte de mon geste, je portai ma main à mon entre-jambe. Il me sourit encore. Il portait un magnifique slip, très moderne pour l'époque, en coton blanc peigné, avec une braguette et des coutures bien dessinées de part et d'autre du pénis, mais bas de taille, d'une coupe bien moulante. Il lui allait à ravir. Son sexe était clairement bandé, manquait de place entre les coutures, touchait l'élastique du haut, légèrement déporté vers la droite. Je ne regardais plus son visage, les yeux fixés sur le centre de son corps. Il y passa aussi sa main, pressant légèrement son gland au passage. Puis il se pencha pour rejoindre le lit, se coucha calmement à mes côtés, posa son visage très près du mien. Je me tournai sur le côté pour lui faire face. Il me prit les mains gentiment. Il approcha sa bouche de mes lèvres et m'embrassa encore, d'abord doucement. Mais rapidement ce contact labial réexcita nos sens au plus haut point. L'attrait de nos peaux était irrésistible. Nous nous collâmes violemment l'un à l'autre. Nos corps tout entiers s'activaient pour se frotter à celui de l'autre. Nous nous serrions dans les bras l'un de l'autre à nous faire mal, comme si nous voulions entrer l'un dans l'autre. Cette rencontre était déjà extraordinaire et jouissive bien que nous n'étions encore nulle part, bien que nous n'avions pas encore ôté nos caleçons, pas dévoilé nos sexes. Après une longue étreinte mobile et haletante, Pierre profita d'une pause pour se dégager de mes bras et se laisser glisser le long de mon corps jusqu'à ce que son visage atteigne le niveau de mon sexe. Il passa une main sur mon sexe vêtu et bandé, puis sur mes fesses. Quand il passa sa main sous mon slip et qu'il suivit le parcours de mon sillon, instinctivement je serrai les fesses, quand il prit le même chemin mais par le bas, ma réaction fut plus vive encore. Il comprit à ce moment que je n'étais pas vraiment prêt à lui offrir facilement mon anus. Je le vis dans son regard. Mais il répondit par un sourire indulgent et compréhensif. " T'inquiète ", me dit-il. " Je ne suis ni pressé ni exigeant ; chacun son truc, chaque chose en son temps ". Je le remerciai d'un sourire et me relevai pour lui donner un baiser de reconnaissance. Il me le rendit puis me repoussa pour que je me recouche. A genoux face à moi, il baissa son visage. Ses lèvres vinrent rejoindre mon pénis toujours emballé. Au travers du coton, il appliqua un énorme baiser, la bouche bien ouverte, dont je ressentis toute la chaleur. Puis, très doucement, de ses deux mains, il ôta mon caleçon. Je fus je pense aussi excité que lui à la vue de mon sexe qui surgissait doucement du tissu. Je le regardais moi-même comme si je ne l'avais jamais vu. Une fois le slip retiré de mes pieds et tombé par terre, Pierre se pencha à nouveau et posa un nouveau baiser sur mon sexe, le même que juste avant mais sur mon sexe nu. Un sexe que je trouvais un peu courbé, une érection que j'aurais voulu plus intense encore, un gland dont j'aurais souhaité qu'il se décalotte spontanément avec l'érection. Tous mes petits complexes de mâle ou d'adolescent attardé quant à mon phallus revenaient à la surface. Mais le regard admiratif de Pierre me rassurait. Ses baisers étaient descendus sur mes bourses. A présent sa langue remontait tout le long de ma tige bandée. J'adorais... Ses mains me caressaient ci et là, ses yeux fixaient les miens... l'instant était d'une rare intensité. Puis Pierre se releva, debout et descendit lentement son caleçon blanc. Je vis apparaître son sexe tendu qui fendait en deux sa toison pubienne assez peu fournie. Son sexe n'était pas plus épais que le mien, son gland était quant à lui bien décalotté mais pas plus gros non plus que le mien, bien rond, légèrement violet. En revanche, son pénis était long. Un sexe grand et mince. C'est ainsi qu'on pouvait le qualifier. Grand, mince, élégant, d'allure fine mais solide. A l'image de Pierre tout entier. Il resta quelques secondes debout, se massant légèrement le bout, me regardant avidement. Puis il se coucha sur moi, m'embrassa d'abord doucement puis encore fougueusement. Au travers de ma bouche fermée par ses baisers filtraient néanmoins des ébauches de gémissements provoqués par la sensation de nos sexes durs qui se touchaient, s'entrechoquaient, s'emmêlaient. Nous tournions sur le lit dans tous les sens, rien ne semblait pouvoir séparer nos lèvres, nos bras, nos corps. Puis Pierre se remit à genoux face à moi, saisit mes mollets, m'écarta les jambes. L'angoisse me reprit. La perspective de subir une sodomie me faisait peur. Je n'avais pas seulement peur d'avoir mal. J'étais aussi inhibé par tout le contexte social dans lequel j'avais vécu jusqu'alors, par tous ces tabous et ces non-dits sur le sujet, par toutes ces petite blagues stupides et salaces. Je crus bon de dire " tu sais, je ne suis pas sûr de.... ". Pierre m'interrompit d'un doigt sur sa bouche. " Je ne vais pas te violer. Calme-toi. Laisse-moi faire. Je te promets de ne pas te heurter. Et je veux te faire plaisir... jouir...d'accord ". Je répondis d'un oui à peine audible, toujours inhibé par cette position des jambes levées et écartées. Pierre approcha son visage du milieu de mon corps. Quand, en voyant sortir sa langue, je crus comprendre ce qu'il avait l'intention de faire, j'eus encore un léger mouvement de recul, moins apeuré qu'étonné par l'existence même de la pratique. Mais Pierre, emporté par son désir, ne le perçut quasi pas. Il retira un peu mes jambes, se pencha et, avec une douceur et une sensualité à couper le souffle, il me lécha la rondelle. Alors que trois secondes auparavant je me disais qu'il n'était pas concevable qu'on puisse ainsi se lécher, en l'espace d'un bref instant, je fus aux anges, découvrant enfin la qualité extrêmement érogène de la zone et soupirant de plaisir. Pierre y mi tout son coeur et beaucoup d'énergie, alternant ses regards entre mon sexe, qu'il massait tout en me léchant, et mes yeux qui croisaient les siens, où se lisaient la satisfaction à chaque fois que ma respiration se transformait en gémissement aigu. Puis la langue de Pierre se fatigua. Il laissa retomber mes jambes. Mon arrière-train reprit sa place sur le lit, dont nous n'avions pas enlevé la couverture, laquelle, comme je l'avais craint, me râpait un peu la peau. Mais je m'en moquais bien. Dans l'état dans lequel j'étais, un lit de caillou n'aurait pas perturbé mon plaisir. Entretemps, la langue de Pierre était revenue sur mes bourses puis était remontée jusqu'à mon gland. Pierre m'avait soigneusement décalotté. Puis je le vis ouvrir la bouche, me lancer un regard et engloutir doucement mon sexe. Je poussai un nouveau soupir. Après quelques va-et-vient, je sentis l'excitation monter. D'un geste sur la tête, je le fis comprendre à Pierre, qui ralentit aussitôt, serra la main à la base de mon pénis, empêcha l'éjaculation précoce. Puis il reprit doucement sa tâche. C'était bon. D'une main, je le caressais doucement, de l'autre, instinctivement, je me tâtais le téton. Puis Pierre se retira un instant, fit mouvoir tout son corps et se coucha en tête-bêche pour garder sa tête à hauteur de mon sexe et mettre la mienne à hauteur du sien. " Tu veux bien ? " me demanda-t-il gentiment. J'appréciais le fait qu'il me le demande sans quoi je n'aurais peut-être pas osé tout de suite. Mais aussitôt cela devint aussi une évidence. Il fallait que je prenne sa verge dans ma bouche. Ce membre long et dur, élégant, magnifique, me fascinait, me subjuguait, m'attirait à un point de non résistance. Sans répondre à Pierre, j'ouvris la bouche, saisit son sexe à la base, et sans le lécher au préalable, j'engloutis son gland décalotté. Je lançai un regard vers les yeux de Pierre et je les vis tourner le haut. Il reprit mon sexe dans sa bouche. J'enfonçai plus profondément le sien dans la mienne, sans savoir tout le prendre car il était long. Le plaisir de la succion de Pierre à mon égard était toujours bien présent, mais il était tout à coup surpassé par celui d'avoir entre mes lèvres l'objet fabuleux de tous mes désirs, le membre qui perturbe l'esprit de l'homme à longueur de journée, de nuit, de vie, l'organe de tous les plaisirs et de tous les tourments. Je le suçais et j'adorais cela. Ce 69, couché sur nos flancs, dura longtemps, s'interrompant de reprise d'haleine, de regards furtifs, de sourires, s'agrémentant de caresses, sur les fesses, le bas ventre, les bourses, le pubis. De temps à autre un doigt de Pierre s'égarait sur mon anus, ce qui me faisait vibrer davantage. De mon côté, je n'avais pas encore ressenti le besoin de toucher le sien. Et de temps à autre revenait dans mon esprit l'image angoissée d'une possible sodomie, que je me pressais de chasser, pour vivre le moment présent, sans m'inquiéter de la peur d'un hypothétique futur.

D'ailleurs, peu après, je fus rassuré. Lorsque nos succions réciproques prirent fin, Pierre se recoucha encore à mes côtés, me faisant face. Quelque temps encore, nous nous embrassâmes, nous caressâmes, nous étreignîmes. Puis Pierre se releva encore, face à moi. Il lut un bref moment de peur qui s'inscrivit un instant dans mes yeux et me dit " Pas de panique. Chaque chose en son temps. Je ne vais pas dépasser les limites... mais nous allons jouir l'un avec l'autre... ". Ce disant, il se pencha pour saisir son pantalon resté sur le sol et fouiller sa poche. Je ne comprenais pas. C'était la fin de l'époque de la baise sans préservatif. Le sida était encore méconnu. Les campagnes de sensibilisation sont arrivées juste après. Je le vis sortir de sa poche un petit tube dont j'ignorais l'existence et l'usage. J'étais à ce point naïf que j'ignorais l'usage du gel lubrifiant. Je ne compris que quand je vis Pierre se soulever et se lubrifier l'anus. Puis il reprit du gel sur sa main et enduisit doucement mon pénis tout en le massant lentement. Je crus comprendre que ce que je craignais allait bien se passer mais dans un sens que, dieu sait pourquoi, je n'avais même pas imaginé. Pierre était extraordinaire de respect et d'initiative. Mais tout en m'initiant implicitement, il prenait un plaisir réel, traduit par une expression bestiale que je ne lui connaissais pas jusque là mais qui n'enlevait rien à sa beauté et stimulait plus encore mon extrême excitation.

Puis Pierre se souleva, saisit mon pénis, s'avança un peu et posa mon sexe dressé entre ses fesses. Une main dans le dos pour presser mon sexe contre lui, il appréciait semble-t-il de sentir d'abord mon membre dressé simplement caresser son sillon. Puis il se resouleva, dirigea mon gland vers son anus. Restant soulevé sur ses cuisses, il se posa légèrement sur moi. Son anus touchait mon gland. Il lui appliquait de très légers mouvements. Il se caressait la rondelle à l'aide de mon gland gonflé, dénudé et humide. Il gémissait un peu. Je respirais très fort, un peu tendu. Puis d'une main, il s'ouvrit un peu l'anus, l'autre main tenait toujours mon pénis. Il se laissa doucement redescendre. La pénétration était amorcée. Ce qui était extraordinaire, c'est que c'est Pierre qui allait être profondément pénétré mais que c'est lui qui me " prenait ". Il avait le rôle qu'on qualifie habituellement de passif, mais il était étonnamment actif, prenant toutes les initiatives, contrôlant totalement la situation. C'est lui qui prenait possession de mon corps, de mon sexe et, en cet instant, de mon coeur et de mon âme. Je le regardais s'occuper ainsi de mon corps pour le plaisir du sien et j'en étais fou, bleu, dingue... A ce moment, je l'aimais par-dessus tout. Il respira, fit des mouvements abdominaux, descendit doucement sur mon pal. Je sentis pendant quelques instants une résistance, puis je me sentis passer un passage critique, vit alors le visage de Pierre s'éclaircir, l'entendis gémir et sentis mon phallus complètement englouti par le corps de Pierre. Sa main avait lâché mon pénis pour rejoindre le sien qu'il commença à masser doucement. Son autre main rejoignit son téton droit qu'il commença par caresser, puis triturer. Son corps se soulevait et redescendait doucement, pour réaliser ce magnifique mouvement de va-et-vient indispensable à toute naissance d'orgasme. Et ce va-et-vient se fit, d'abord lent, puis s'accélérant, ralentissant, puis repartant. Couché sur le dos, n'osant pas changer de position en voyant qu'elle semblait si bien convenir à Pierre, je pouvais à peine toucher Pierre en tendant la main. Mais de temps en temps, j'effleurais son pénis qu'il ne lâchait pas, du bout d'un doigt, je touchais son gland dénudé, ce qui le faisait encore plus tressaillir. Pierre avait fermé les yeux, se concentrait sur son plaisir. Dès qu'il m'avait fait entrer totalement en lui, il avait commencé à scander ses mouvements de petits cris, des " oh, oh, oh... " qui ne s'arrêtaient jamais mais qui changeaient de ton, d'intensité, de longueur, au gré des détails de sa jouissance, qui était évidente. Je me caressais aussi les tétons, le bas ventre. Le voir jouir, l'entendre, le regarder, m'excitait terriblement. La position me permettait de bien me contrôler, de ne pas me laisser aller à lâcher ma sauce trop rapidement, les petites contractions du sphincter de Pierre à la base de mon sexe m'aidaient aussi à me retenir. Puis les " oh oh oh " de Pierre s'alternèrent avec des gémissements plus puissants. Le mouvement s'accélérait. Ma respiration était à son summum. Pierre se tortillait sur moi, avait lâché son téton, son sexe, s'appuyait légèrement sur mon ventre, son visage pourpre et en sueur était l'image d'une réelle transe, ses cris étaient de plus en plus importants. Sa jouissance semblait énorme, incroyable. J'étais le premier étonné de voir un homme, parfaitement viril, dans cet état second. Toutes ces pensées m'aidaient à retarder le moment final. Mais quand celui-ci arriva enfin, il fut sublime. Il arriva sans crier gare, sans que ma respiration se soit vraiment raccourcie. L'orgasme me saisit, me surprit, m'envahit. Je soulevai la croupe pour rejoindre Pierre au plus profond tout en le soulevant aussi de manière non négligeable, tant la force de ce qui se passait en moi était puissante. Par plusieurs fois, je le projetai ainsi vers le haut, accentuant ses gémissements. De mon côté je m'entendis émettre des sons desquels je ne me serais jamais cru capable. De véritables hurlements qu'on aurait pu confondre avec des cris de douleur. Après plusieurs soubresauts énormes, je sentis la chaleur de mon sperme qui s'était répandu à l'intérieur de Pierre tout en coulant le long de mon phallus. C'était juste énorme. Incroyable. Fou. Pendant que mon corps retombait, haletant, maintenant un va et vient plus léger, Pierre se secoua encore sur mon pal, ressaisit son sexe et le massa violemment. Ses gémissements avaient changé de ton mais continuaient. Il insista sur le massage de son phallus avec une intensité incroyable. Son visage était violet, crispé. Il s'était redressé quasi à la verticale. Il poussa trois grands cris puissants, très graves, très virils à présent et son sexe lança plusieurs jets successifs de ce magnifique liquide blanchâtre que nous admirons tant et qui échoua un peu partout sur mon ventre et mon torse. Pierre eut encore quelques spasmes, son expression vocale diminua, il lâcha son pénis, se laissa doucement tomber sur moi. Les yeux brillants il me sourit, m'embrassa, me combla le cou de petits bisous. Après quelques secondes écrasé sur mon corps, il se laissa tomber sur le côté. Dans le mouvement, mon sexe sortit de son anus, encore dégoulinant. Il se coucha à mes côtés, sans cesser de se coller à moi et de me serrer dans ses bras. Je lovais ma tête contre son épaule, heureux à ne savoir le dire, je caressais son dos, ses fesses, je lui embrassais le cou. Il me serra encore plus fort, très très fort, à m'étouffer. Je n'avais évidemment jamais connu d'instant d'une telle intensité. Depuis lors, j'ai eu de très nombreuses expériences sexuelles, dont beaucoup furent très satisfaisantes, mais rares sont celles qui peuvent vraiment rivaliser avec cette première fois. Une première fois reste évidemment toujours gravée dans les mémoires, même si ce n'est pas une grande réussite. Mais j'eus la chance de bénéficier d'une magie extraordinaire qui avait fait de cette rencontre avec Pierre un moment extraordinaire, inoubliable, dingue, dingue, dingue. A le raconter, des années après, j'en suis encore profondément ému.

Nous restâmes un moment étendus l'un contre l'autre. Comme je sentais que j'allais m'endormir, je rappelai à Pierre " Et ta ronde ? ". " Je me suis arrangé " répondit-il. " Mais c'est vrai que je ne peux pas rester toute la nuit " ajouta-t-il en regardant sa montre. " Oh, zut, déjà... ! " s'exclama-t-il. Sachant qu'il allait devoir partir, il me regrimpa sur le corps, m'embrassa à nouveau follement, me serra encore très fort contre lui. Malgré l'intense jouissance que vous venions de connaître, je sentis que cette étreinte faisait renaître en moi une nouvelle érection. Privilège de la jeunesse ! Il en était de même pour Pierre. Je le vis quand il se leva. Car il se leva. Il devait s'en aller. Au petit évier de la chambre, il se rinça le pénis. Il prit dans sa poche un mouchoir propre, le mouilla et vint rafraîchir mon torse, mon ventre et mon sexe, avec une douceur et une attention extraordinaire. Quand il eut terminé, incapable de vraiment en finir avec mon corps, il posa encore un baiser sur mon nombril, puis sur mes bourses, puis sur mon gland, qu'il recalotta délicatement, comme pour signifier qu'hélas, les choses s'arrêtaient là. Je le regardai se rhabiller, déçu de son départ, mais tellement heureux de ce qui venait de se passer et admiratif encore devant ce beau corps que l'uniforme mettait en valeur.

Une fois vêtu, il reprit son arme, se pencha sur moi une dernière fois, et me fit un léger bisous sur la bouche. " N'oubliez pas de terminer votre garde, soldat ", plaisanta-t-il. " A vos ordres mon lieutenant " répondis-je en dressant ostensiblement mon sexe avec la main, en guise de salut. Cela le fit bien rire. Je me sentis heureux de le voir ainsi détendu. Il partit enfin, sans plus se retourner. Après quelques minutes, je me rhabillai, retournai au poste de garde, avachi sur ma chaise. J'y restai, repu et rêveur jusqu'à l'arrivée de la relève.

Pendant les deux semaines qui ont suivi, j'ai croisé quelques fois Pierre qui m'a gratifié d'un beau sourire quand je le saluais, mais qui ne pouvait en faire plus. Nous vivions dans une caserne. Ce n'était pas facile. Nous avions tous deux peur d'être repéré. L'occasion dont nous avions joui était exceptionnelle. Peut-être aurions-nous pu trouver un endroit en ville. Mais nous étions si jeunes, si inexpérimentés, si inhibés par nos éducations. Il ne s'est jamais plus rien passé. Pierre a été démobilisé. Il s'est arrangé pour passer au bureau pour me dire au revoir. Mais je l'ai salué sans même pouvoir le toucher. Je ne l'ai jamais revu. Mais j'ai toujours eu l'impression qu'il m'avait tout appris.

Le temps de mon service militaire a continué de s'écouler. Je n'eus pas d'autre aventure. Je quittai l'armée trois mois plus tard, dans la chasteté. Mais ma vie ne faisait que commencer. Et j'ai souvent béni l'armée de m'avoir donné ce moment de vie entre hommes et d'avoir participé à l'épanouissement de ma sexualité.

Martin

Autres histoires de l'auteur : Sexe à l'armée

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💦 26 Décembre | 58 pages

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