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HISTOIRE

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Sexe à l'armée -05

Révélation

Les heures passent. Je décide de me mettre au lit, de faire au moins semblant de dormir lors du retour des autres, et surtout lors du retour d'Eric. Je les entends effectivement. Je me tourne du côté gauche, pour être sûr de ne pas ouvrir les yeux en direction d'Eric. Après un moment, ils se taisent et éteignent la lumière. Je n'arrive pas à dormir. Je me recouche sur le dos, les yeux grands ouverts, les bras par-dessus la tête. J'entends encore l'autre grand ours se masturber. Je tourne la tête de l'autre côté. Je devine Eric dans son lit plus que je ne le vois. Il a l'air paisible. Je perçois légèrement le bruit de sa respiration régulière. Et là tout à coup, c'est une évidence qui m'assaille. Eric m'attire au plus haut point. Affectivement et physiquement. Je l'aime. C'est simple. Je suis aussi attiré par le beau lieutenant. Je n'arrête pas de regarder et de penser au sexe des hommes. Depuis que je suis ici, mes émotions sexuelles se multiplient. Deux jours seulement de cette vie entre hommes me font enfin comprendre ce que j'aurais dû saisir depuis longtemps : j'aime les hommes, je suis pédé, homo.... D'un seul coup j'accepte cette image de moi-même. Il ne restera plus qu'à la faire accepter aux autres. C'est pas gagné d'avance. Mais pour l'instant, le bruit léger de la respiration paisible d'Eric me donne du courage. Je m'endors enfin.

Lorsque la sirène me réveille, je suis agité. Encore un rêve fou. Pas de pollution nocturne au moins cette fois. C'est déjà ça. Mais une trique terrible, presque douloureuse. Je ne connais déjà plus la trame de l'histoire que j'ai rêvée mais certaines images me passent par la tête, avant de tomber aussi dans l'oubli peut-être. Je suis sur le banc devant le bureau du médecin-major et le beau lieutenant passe devant moi. Il porte ses bottines et ses chaussettes, sa chemise de campagne, mais ni pantalon ni caleçon. Je ne le remarque que quand il est déjà de dos, ne vois que le bas de deux petites fesses bronzées. Aussitôt après, sans transition, je suis dans le bureau du major, nu, couché sur le dos, mais pas sur la table. Je suis sur le bureau. Assis à sa place, le major me branle, me branle, me branle à n'en plus finir, je ne jouis pas. Dans ma tête, je veux garder mon sperme pour quelqu'un d'autre. Il me fait mal à force de me limer de ses mains. Puis nous sommes dans les douches. Je sais qu'Eric est dans une cabine toute proche mais je ne le vois pas. Je ne vois que le grand balour qui masturbe une queue énorme mais molle, debout sous le sèche-cheveux, à la vue de tous. Je vois aussi le lieutenant qui se promène nu dans le vestiaire. Mais à chaque fois que je pourrais apercevoir son sexe, il se tourne ou est caché par quelqu'un. Enfin nous sommes dans la chambre. Le lieutenant a pris place dans le lit vide à ma droite. Je l'entends se masturber sous les draps. Sa présence m'empêche de regarder Eric, ce qui me contrarie.

J'ai un peu de mal à me remettre de toutes ces images qui ont très rapidement défilé dans ma tête. Je vais devoir me lever et m'habiller bien que mon érection matinale reste intense. J'ai chaud. Je repousse le drap. Je me lève enfin, me tournant rapidement vers mon armoire. Attiré par le bruit d'une autre porte d'armoire, je tourne la tête. Je me retrouve face à face avec Eric. Il me regarde. Il a vu mon érection, c'est sûr. J'esquisse un sourire très timide. Il détourne les yeux, réajuste son slip et s'habille.

Le journée se poursuit. Je ne vois pas Eric. Il fait la pause " cubite ". Mais ce que j'entends de mes collègues du bureau me désole. Une petite fête se prépare pour la fin de la semaine, pour fêter le départ de trois miliciens du bureau qui sont démobilisés. Eric en fait partie ! Je savais qu'il était là depuis longtemps. Je ne me doutais pas qu'il allait partir si vite. Je me concentre sur mon boulot et laisse passer les heures. Le soir, au bar, je retrouve Eric. Il m'offre un verre. Je suis content d'être avec lui mais un peu mal à l'aise, ne sachant trop comment me comporter. Je lui demande comment s'est passée sa journée. " Oh, des culs et des bites à n'en plus finir ". Je ris. " C'est amusant, non ? " lui dis-je. " Au début, oui. A la longue, ça devient lourd. Surtout avec le médecin d'aujourd'hui. Il n'a jamais aucune remarque à dicter. Il s'en tape complètement. Et jamais aucune fantaisie ". " Fantaisie ? " demandai-je. " Oui, il y avait avant un jeune médecin en service qu'était plus marrant. Quand il savait que le chef de service n'était pas dans le coin, il nous amusait un peu ". " Comment ? ". Il nous dictait des trucs qui mettait les mecs mal à l'aise. Genre " gland surdimensionné, à surveiller ", " prépuce trop long ", " petit pénis ", " pilosité hirsute ". Il était trop marrant. Il avait de l'imagination. Où il leur demandait de se décalotter, de faire quelque va et vient. Il demandait quand ils avaient éjaculé pour la dernière fois. Il les faisait se pencher en avant, écarter les fesses. Il ne les touchait jamais hors des normes pour être sûr de ne pas avoir des ennuis, mais il avait de la fantaisie. Un jour, il y en avait un qui bandait ; ça arrive de temps en temps. Il y en a que la situation excite. Le médecin, s'est reculé sur sa chaise et l'a regardé sans bouger ni rien dire pendant au moins une minute si pas deux. Le type était rouge comme une pivoine. Et ça devait le faire bander encore plus. Après un moment, le médecin a dit " bon, j'aurais aimé voir cette merveille en position repos, mais je crois que cela ne sera pas pour tout de suite ". Il a poursuivi son examen et m'a demandé d'écrire " érection intense, intempestive et durable ". Le type est sorti comme un chien battu. Les autres dans la file n'osaient pas rire. Ils avaient plutôt peur de ce qui les attendait, je crois ". Toutes ces histoires que me racontait Eric me donnaient chaud aux joues et me faisaient frémir l'entre-jambes. Je ne savais que répondre. Puis des autres arrivèrent et on changea de conversation.

Les jours ont passé. Je m'habituais à l'idée de ce que j'avais découvert de moi-même. Cela m'avait un peu calmé. Il ne se passa rien de particulier. Je m'habituais aussi à être entouré d'hommes, à les voir et les côtoyer dans des situations intimes, mais sans plus trop m'exciter.

Le jour de la petite fête arriva. J'étais triste de savoir qu'Eric allait partir mais heureux de participer à ce petit événement pour lui et avec lui. Il y avait de la bière, du vin, du mousseux, quelques biscuits, un ou deux cadeaux, quelques surprises. C'était tout simple mais sympa. Les trois gars concernés étaient contents. Nous avons dès lors quitté le bureau plus tard que d'habitude. C'était tout juste pour être à la douche dans les temps. Eric et moi étions les seuls du bureau à être dans le même bloc de chambres. On a cavalé. Quand on est arrivé, le milicien responsable des douches ne voulait pas nous laisser rentrer alors que l'heure limite n'était pas atteinte. Il restait 3 ou 4 minutes. Eric a parlementé, argumenté qu'il était démob le lendemain, demandant qu'on ne le fasse pas chier. A l'armée, l'argument du respect de la démob a du poids. Le type accepta. " Ok " dit-il enfin. " Allez-y. Je vais déjà vite aller manger. Je viendrai fermer après ". Ouf. Nous pouvions nous doucher et sans devoir nous presser. Ce fut cependant très vite qu'Eric fut déshabillé. Il était dèjà dans sa cabine que je n'en avais rien vu. Je pris la cabine à côté. Bien que le vestiaire soit vide, comme d'habitude, j'étais tourné face au mur du fond. Je me lavais à mon aise. Puis, après un moment, je fus surpris par quelque chose dans mon cou, un souffle, une présence. Sidéré, je ne me retournai pas tout de suite. Le souffle s'approcha, je sentis contre mon cou un contact chaud, cutané, puis... dès lèvres qui me bisaient la nuque... Je ne compris pas de suite, puis me demandai si je devais y croire.... Ce ne pouvait être que... Eric. Je sentis des mains sur mes hanches... Enfin, je me retournai. Oui, c'était Eric, mouillé, les lèvres entrouvertes, les yeux un peu hagards, qui se penchait vers moi très doucement. Je sentis quelque chose toucher mon ventre, puis se retirer rapidement. Je baissai les yeux et vit le sexe d'Eric, tendu vers le haut, décalotté sur un gland couleur vin rouge... fier... magnifique. Eric me fixait, silencieux. Moi-même je ne savais que dire. Il avait retiré ses mains, ses lèvres. Seul le regard nous unissait. Bien sûr, rapidement mon sexe s'était aussi tendu. Dans son mouvement, il toucha celui d'Eric qui lâcha un très bref souffle... Sans me quitter des yeux, Eric se baissa très doucement, pour finir accroupi, puis à genoux. Il regardait toujours vers le haut. Puis il ouvrit la bouche, se dirigea doucement vers mon gland, y déposa la pointe de sa langue, puis d'un seul coup engloutit tout mon pénis bandé dans sa bouche. Je gémis... Ce n'est qu'un début. Eric se retire, me regarde encore, considère que mon immobilisme est une approbation, reprend mon sexe en main et le reporte à sa bouche pour le sucer de plus belle. Il me suce intensément, longtemps. Il saisit mes fesses pour mieux me rencontrer. Je saisis sa tête pour guider ses mouvements, les suivre, caresser ses oreilles, sa nuque, ses joues.... Je me demande ce qu'il nous prend, ce que nous sommes en train de faire. J'ai peur qu'on nous surprenne. Puis je me souviens que le responsable en a pour un moment au mess. Et je me laisse aller à juste profiter du moment présent. Ma respiration est haletante. Eric est appliqué, généreux, courageux. Mon plaisir est intense. Mon bonheur est réel. L'émotion du moment me fait trembler de tout mon corps. Par moment, je me retire deux secondes de peur d'éjaculer trop vite, puis je lui retends mon membre qu'il engloutit et suce encore et encore. Après une longue fellation, Eric se retire, se relève, approche son visage du mien, me caresse le sexe. Je pense qu'il va m'embrasser. Cela me fait un peu peur. Toucher un homme, avoir des jeux sexuels avec lui, c'est une chose. L'embrasser, c'est vraiment accepter son statut de pédé, de couple... Il semble qu'Eric ait la même réticence. Sa bouche reste très près de la mienne, mais sans la toucher. Je sens sa respiration sur mes lèvres, son nez effleure le mien. Il prend ma main et la porte à son sexe. Je le saisis doucement, le caresse. Puis je sens qu'il donne plus de rythme avec mon sexe dans sa main. Je le suis dans ce rythme, le masturbant à la même cadence qu'il me branle. Seuls nos poignets bougent. Le reste de notre corps est figé. Nos regards sont soudés. Cela dure plusieurs minutes. Puis je vois les pupilles d'Eric se perdre dans le haut de ses yeux, j'entends sa respiration se saccader, je vois tout son corps se secouer, je sens son pénis vibrer. Puis il lâche un cri, puissant, violent. Dans les secondes qui suivent, je sens un liquide chaud sur ma main. A mon tour, je me sens habité de spasmes, mes gémissements, bien que rentrés, se font de plus en plus violents et moi aussi je lâche mes puissants jets de sperme dans les mains d'Eric, qui a baissé le regard vers le centre de nos corps, subjugué, admiratif... Encore quelques secondes et puis Eric se laisse aller vers l'arrière pour s'appuyer contre la paroi, épuisé. Je n'ose pas me laisser aller à me lover contre lui. Je me tourne un peu et m'appuie aussi contre le mur pour récupérer. Eric tourne les yeux pour me regarder, laisse échapper un petit rire satisfait qui me remplit d'émotion et de bonheur. Il lâche mon sexe. Je lâche le sien. Je me repositionne sous le jet d'eau pour rincer mon ventre, mes mains, mon sexe. Il s'approche pour faire de même. Déjà la pudeur et la crainte reprennent un peu le dessus : je me retire un peu pour qu'il puisse faire cela sans être obligé de se coller à moi. Nous nous remettons doucement de la violence de cet orgasme. Puis Eric quitte la cabine, va s'essuyer. Je fais de même. Nous nous rhabillons sans rien dire. Il est prêt avant moi mais m'attend néanmoins, toujours muet. Nous quittons le vestiaire. Dans l'escalier, il me dit " il fallait que ça arrive, un jour ou l'autre ". Je ne sais que répondre. " Ce sera notre secret " ajoute-t-il. " Bien sûr ", dis-je. " C'était trop bien ", osai-je ajouter. Il me répond par le magnifique sourire qui me fait fondre depuis notre première rencontre.

Nous avons été manger, on a été au bar après, on a bu pas mal pour fêter les démob, on s'est mis au lit avec les autres. On n'a plus parlé de ce qui s'était passé. Repus, nous ne nous sommes plus trop taf comme d'hab'. Comme le veut la tradition, Eric a revêtu son service dress et s'est exempt de toute corvée, ce que les autres ont respecté. L'avant-midi, les démob avaient des démarches administratives. A midi, ils pouvaient partir. Au lieu d'aller au mess à midi, je suis venu vers la sortie pour tenter de le voir, mais c'était trop tard. Je ne l'ai jamais revu. Je ne savais que son nom et son prénom. Rien quant à ses origines, son domicile, sa famille, ses amis, sa vie intime. Était-il vraiment homo ou était-ce juste ce qu'on a coutume d'appeler un moment d'égarement ? Je ne le saurai jamais. Bien des années plus tard, quand les réseaux sociaux ont existé, j'ai fait de brèves recherches, mais sans succès, et sans insister d'ailleurs. C'est peut-être mieux ainsi. De garder ce souvenir dans toute sa splendeur et toute sa candeur.

Le départ d'Eric me désolait. Mais Eric n'était pas le seul homme de la caserne....

Martin

Suite de l'histoire

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