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HISTOIRE

Un soir de grève

A David, l'ami fidèle, le lecteur patient, l'amant virtuel...

Avec toute ma reconnaissance et mon amitié

1- LA RENCONTRE

Il est 18h00.

Un soir de grève dans le RER parisien. Je déteste déjà prendre les transports en commun en temps normal, même si de toute façon, je n'ai pas le choix, mais alors là, je hais le RER les soirs de grève. Ça pue, tout le monde est agressif, et on sait qu'on en a pour des heures, les pieds écrasés, les odeurs corporelles de fin de journée, les mômes qui braillent, bref l'horreur de la jungle urbaine qu'est le RER un soir de grève....

Après avoir attendu près de 45 minutes, je peux enfin atteindre le bord du quai et monter dans la prochaine rame. Les portes s'ouvrent, les voyageurs sortants, comprimés et compressés, tentent de s'extirper vaille que vaille pendant que ceux qui veulent monter poussent pour être certains d'avoir leur 20 cm² dans cet enfer urbain.

Je me trouve propulsé dans la rame, puis plaqué contre le poteau central, bloqué par ceux déjà dans le wagon et ceux qui continuent de monter en écrasant un peu plus ceux qui ont eu l'outrecuidance de monter avant eux.

Après 5 bonnes minutes de lutte, de râlements et de jurons en tout genre, les portes se ferment enfin. J'essaie tant bien que mal de me décoller de ce poteau métallique qui me comprime la hanche. Contre mon corps, je sens d'autres bassins qui eux aussi essaient de se libérer de la pression humaine.

Au fait, moi c'est Romain, Romain Dupuis. J'ai 25 ans, 1m80, 72kg, bruns aux yeux verts. Sans être un dieu vivant, je suis plutôt pas mal fait. Je fais attention à ma ligne et à mon corps, ni plus ni moins. Je suis célibataire, personne dans ma vie, un grand désert affectif, et je sais depuis quelque temps que je suis très attiré par les hommes. Je viens d'être embauché dans une société appelée Wagner SA comme commercial, et pour le moment, je dois dire que les affaires sont dures, surtout pour un néophyte comme moi. Mais bon, je vais m'accrocher et réussir enfin à décrocher un contrat, je le sais, je le sens...

La rame prend doucement son élan, comme si le train peinait d'avoir à transporter plus de personnes qu'il ne devrait normalement avoir dans son sein.

40 mètres de fait et la rame s'arrête brusquement. Je sens contre mon ventre une main qui se plaque, pour se retenir de ne pas basculer. Une main d'homme, ferme, virile, une main comme je les aime.

Je lève mon regard vers le propriétaire de cette main, et je croise le regard gris acier d'un homme d'environ 30ans, racé sans excès, avec une élégance et un sourire naturel et rassurant.

- Désolé, me dit-il en plongeant son regard dans le mien

- Pas de problème, réponds-je en rougissant. Au contraire !!! dit ma bouche avant même que mon esprit n'ait eu le temps de filtrer ces mots !

Qu'est ce qui m'a pris de dire ça ! Il va me prendre pour qui ? Je détourne le regard, gêné de ma spontanéité, le rouge aux joues.

Pourtant c'est vrai que j'ai aimé sentir ses doigts sur mon ventre. En un instant, j'ai même imaginé un million de choses. Mais bon, regarde le, il a une alliance, il a la tête du parfait hétéro dans son costume, et tu viens clairement de lui dire " j'adorerais que vous me caressiez " ! Quel idiot je fais...

Toujours à l'arrêt, la chaleur aidant, en plus de ma bêtise, je trouve le temps interminable. Mais quand va-t-il redémarrer ce train de malheur, quand vais-je pouvoir sortir pour me sauver?

Pourtant, je sens comme un léger frottement contre ma chemise. Voilà que maintenant, je fantasme tellement fort que j'ai l'impression qu'on me caresse. Pour en avoir le coeur net, je tends mes abdos et là, je me dis que je ne rêve pas. Quelqu'un est en train de me caresser le ventre. Je regarde en biais cette main qui, avec deux doigts, monte et descend lentement, sensuellement le long de ma chemise entre le nombril et la ceinture de mon pantalon de costume.

Je remonte mon regard le long de la main. Je l'ai déjà vue cette main. Mon Dieu, c'est celle de mon voisin, le beau mâle aux yeux gris !!!

Une fois encore, nos regards se croisent. On doit y lire à la fois de la gêne et de désir dans le mien, alors que le sien, les yeux légèrement plissés contiennent une forme de domination et ce message " laisse toi faire ".

Alors soit !!! De toute façon, je ne peux pas bouger, me retourner. Même mes mains sont coincées par les autres voyageurs. Du regard, sans un mot, je lui fais comprendre que j'accepte sa caresse.

Je sens alors le contact plus insistant, plus ferme, plus viril. En un instant c'est sa main qui me caresse la chemise, le long de mes abdos. Je ferme les yeux, laisse échapper un soupir d'aise, puis regarde cet homme qui m'inspire un désir grandissant. Il me sourit, avec une complicité dans les yeux qui m'indique que lui aussi aime cet instant.

Je n'entends plus les voix, le brouhaha autour de moi, je ne vois plus que lui et son sourire, je ne sens plus que sa main et sa caresse. Il me dit doucement

- Moi c'est Matthieu, et toi ?

- Romain, dis-je dans un filet de voix étranglé par l'émotion et le désir

D'un coup, violent, saccadé, le train redémarre. Le départ brutal projette Matthieu contre moi. Nos corps se plaquent l'un à l'autre, son visage est à quelques centimètres du mien, et son corps, des épaules aux genoux, vient épouser le mien.

Je sens sa chaleur à travers son costume, son parfum. Mais je sens aussi son torse, ferme, solide, dont la chemise laisse supposer qu'il est dessiné, sans graisse, lisse.

Et surtout je sens son bas ventre contre le mien et surprise, un sexe tendu contre le mien à travers nos pantalons de costume respectifs.

Le contact de sa barre de chair, même indirect, m'électrise et je ne peux réprimer l'envie de me frotter à lui, un peu bestial.

Il ne recule pas. Nos corps se frottent l'un contre l'autre lentement au rythme de tortillard de ce RER. Je sens son sexe qui grossit encore, qui tente de se dresser prisonnier dans son pantalon et son sous-vêtement. Le mien est déjà bandé au maximum, tentant vainement de déchirer mon boxer par la tension extrême que m'inflige l'excitation de cet instant.

Pendant que le train fait un stop and go qui d'ordinaire m'aurait exaspéré, je sens la main de Matthieu qui peu à peu glisse de mon ventre vers mon pantalon. Il passe doucement sur mon aine et je sens alors ses doigts se rapprocher de la bosse formée par mon sexe en émoi.

Du bout du majeur, il effleure cette bosse et je tressaille, stupéfait de son audace et ravi à la fois. Il me caresse doucement le gland à travers le tissu. Ma respiration s'accélère, mon excitation monte encore d'un cran. Mon Dieu, il est en train de me peloter dans le train avec 1 million de personnes autour de nous. Et si la vieille à côté s'en rendait compte ? Quelle honte, non tu ne peux pas le laisser faire...

Au moment où j'essaie de dégager une main pour retenir la sienne, je le sens descendre encore ses doigts et les glisser entre mes cuisses, me malaxant doucement les testicules à travers mon pantalon. Je ne peux retenir un " hh " de surprise. La vieille mémé à côte de nous me regarde, circonspecte, puis d'un air dédaigneux, se retourne tant bien que mal pour trouver une position plus confortable.

A ce moment-là, nous arrivons à la station. Je ne descends qu'au terminus de la ligne mais lui, jusqu'où va-t-il ? Pendant que le sempiternel ballet des entrants et sortants se fait, Matthieu en profite pour me pousser vers la porte et me plaque le dos contre elle. Déjà, je vais encore avoir au moins un trajet inter-stations pour profiter de ses caresses. Profitant du flot entrant, il se colle à moi. Je sens un pieu massif se plaquer contre mon ventre et sa main se plaquer sur mon sexe. Mon excitation est à son comble quand il commence une lente sensuelle et insupportable masturbation à travers le tissu.

Le train redémarre, et reprends ses stop and go chaotiques. Il nous a déjà fallu 5 mm pour faire une station là où il en faut 1 seule d'habitude, mais là je ne suis pas pressé d'arriver, je voudrais que ce voyage n'en finisse plus.

La lente caresse de Matthieu sur mon sexe me plonge comme dans un état second. J'oublie le monde, seul compte Matthieu.

Je sens d'un coup ses doigts qui quittent mon sexe, doucement s'emparent de ma braguette et tire lentement mais inexorablement la languette vers le bas. Mais il est fou ! Là, dans le RER !!! Je regarde précipitamment autour de moi ! Non, ce n'est pas bien, il y a du monde. Je murmure un non timide à son oreille.

- Laisse-toi faire, me répond-il dans un souffle.

J'essaie vainement de retenir ses doigts mais déjà, je les sens écarter la fente de ma braguette, immiscer dans mon pantalon et se glisser sur mon boxer. Sa main entière pénètre dans mon pantalon, glisse doucement sur mon ventre, me caresse le pubis à travers le coton de mon boxer puis rejoint mon sexe tendu à l'extrême. Il ressert son étreinte sur mon sexe raide, l'enveloppe de coton humidifié par mon precum et reprend sa lente masturbation. Elle est encore plus intense, car avec une couche de tissu en moins.

De mon côté, je remonte ma main sur son pantalon et la glisse entre ses cuisses. Mes doigts trouvent son entrejambe et lentement je lui caresse. Je sens ses testicules à travers la laine de son fut, je les fais rouler doucement entre mes doigts. Elles me semblent énormes et lourdes. Il gémit d'aise lui aussi.

Tout à coup je vois apparaître les lumières de la station. Un instant de panique, et si la porte contre laquelle je suis plaqué et en train de me faire masturber était celle qui s'ouvrait sur le quai. Non, heureusement. Matthieu profite du mouvement de foule pour se replacer face à moi et me dissimuler au regard des autres. Je le regarde avec tendresse, avec passion. Je ne le connais pas mais j'ai une folle envie de passer plus qu'un trajet de RER avec lui.

Enfin le train repart et Matthieu reprend ma lente masturbation. Je sens ses doigts chauds contre le tissu humide d'excitation de mon boxer. J'ai envie de plus que cette caresse, j'ai envie qu'il me fasse l'amour, j'ai envie qu'il me mette nu et me possède.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Matthieu remonte sa main sur la ceinture de mon boxer, en pince l'élastique pour l'écarter de mon ventre. Ma respiration se suspend. Il glisse ses doigts sous la ceinture de mon boxer, s'immisce dans ma toison intime et plonge sur mon sexe raide et humide. D'un coup je sens sa main en direct sur ma verge tendue. Ses doigts se resserrent et il entame une masturbation plus franche. Ses doigts s'enduisent de mon precum, coulant abondamment de mon méat et qui a déjà maculé mon boxer et détrempé ma toison intime. Il étale mon jus clair sur mon gland et ma verge, m'en enduit les testicules. Il m'astique, me pogne, me branle et tout ça sans jamais déranger Mémé à côté de nous qui n'a rien, mais alors rien vu !!!

Et moi, je ne sais plus où j'habite, qui je suis.

Je suis en train de me faire masturber en plein RER par un parfait inconnu un soir de grève et j'aime ça...

Je ne suis qu'une salope !!! C'est ça, une petite salope en manque d'affection et prêt à tout pour qu'un mec daigne me toucher. Mais sa caresse est tellement bonne, intense que mes remords disparaissent aussi vite qu'ils étaient arrivés.

Mon excitation est à son comble, et je sens que s'il continue ainsi, je vais jouir...

- Arrête Matthieu, je vais jouir !!! Arrête, s'il te plait, lui dis-je sans grande conviction, trop excité par sa main experte qui m'astique avec force mon sexe soumis.

- Non, je veux sentir ton sperme jaillir dans mes doigts, me dit-il en plongeant son regard gris dans mes yeux.

Et au même moment, je sens monter les spasmes incontrôlables de l'orgasme. Mon sexe se contracte entre ses doigts et j'éjacule 5 longs jets dans sa main et dans mon boxer, en laissant échapper un petit cri de jouissance.

Matthieu a les doigts maculés de ma semence. Il caresse encore un peu mon sexe, me presse le gland pour en faire sortir les dernières gouttes puis doucement, m'enduit le sexe, les testicules et mes poils de mon sperme, l'étalant lentement partout, comme un vernis protecteur. Il se sèche un peu les doigts dans le tissu de mon boxer.

Délicatement il retire sa main de mon pantalon, me laissant tout pantelant de plaisir. Il sort un kleenex de sa poche et s'essuie les doigts sauf le majeur qu'il lèche devant moi avec délectation. Tout a mon plaisir, j'en ai oublié de m'occuper de lui. !!! Aurais-je simplement osé faire le quart de ce qu'il m'avait fait...je n'en suis même pas sûr.

La station suivante arrive, il me remonte ma braguette et me dit, avec une nuance de regret dans la voix :

- C'est là que je descends. Merci pour ces quelques instants ensembles...

- Mais...

Inexorablement, le flot des sortants l'écarte de moi. En quelques secondes, il se retrouve à la porte du wagon.

Je le regarde affolé. Non !!! Pas déjà ! Comme l'a dit Piaf, je maudis d'un coup la foule qui m'arrache à lui et qui m'avait jeté dans ses bras.

Il se retourne, me jette un dernier regard et quitte le wagon. Je ressens un vide immense, inconnu jusqu'alors, une profonde tristesse alors que deux minutes avant, j'étais au Paradis !

Il se retourne une fois sur le quai, et pendant que la porte se ferme, me fait un signe, et approche ses doigts de la bouche et de l'oreille, me signifiant " on s'appelle ".

Mais comment ? Je ne sais que son prénom, je ne sais même pas d'où il vient et où il va...Pourquoi cette cruauté alors que juste avant, il m'avait apporté tant de bonheur et de plaisir.

D'un denier geste, il me montre la poche de sa veste, comme s'il y glissait quelque chose. Le train démarre, prend de la vitesse, et je perds Matthieu de vue.

Je sens des larmes qui me montent aux yeux et je ne peux pas les empêcher de couler, rempli d'un chagrin soudain. Je plonge ma main dans la poche de ma veste pour en sortir un mouchoir.

Mais il y a autre chose, un carton. Mieux que cela, une carte de visite, avec un nom que je ne connais pas mais un prénom qui me ramène deux minutes en arrière " Matthieu".

Tout y est, son adresse, son portable, son email, son nom ! Je comprends mieux le geste final. Mais comment a-t-il fait ? Je n'ai rien senti ! Enfin je m'en moque, parce que maintenant, je sais que je vais le revoir....

Romain

Suite de l'histoire

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