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HISTOIRE

Déchirure

C'était en novembre dernier, début novembre. Un jeudi soir. J'avais grave envie : cette légère angoisse dans le ventre qui fait que tu sais que tu vas craquer, obligé, dans une heure, une demi-heure, dix minutes, tu vas enfiler tes skets, ton sweat, enfoncer les mains dans les poches de ton cuir, rabattre la capuche sur ton visage et plonger dans la nuit. Il faisait pas trop froid ; ou en tout cas il pleuvait pas. Je suis allé au canal de la Villette, sous le périph. Plusieurs fois, là-bas, j'ai croisé des gars comme j'aime. Pas grand monde, ce soir-là, à part un ou deux mecs chelou. Et puis vers le bout, près de l'écluse, se détachant d'une passerelle, j'aperçois d'un coup un gars qui marche dans ma direction, je sais pas pourquoi je l'ai vu si tard. Il est bien bâti, les épaules larges, une démarche souple, ça me plaît. À mesure qu'on s'approche l'un de l'autre, je découvre une belle gueule de mec, assurée, les traits soulignés par le noir d'une barbe récente, et un regard brun clair lumineux qui fait aussitôt chavirer quelque chose dans mes tripes. J'espère qu'au moins il posera ce regard sur moi, qu'il ne passera pas en faisant mine de ne pas me voir.
Je baisse les yeux, continue d'avancer, les relève au dernier moment, tombe sur les siens, nos regards s'enfoncent l'un dans l'autre, on se dépasse, on s'est croisés. Aucun sourire chez lui, juste une espèce de franchise calme dont le souvenir me brûle la rétine. Mes jambes refusent de me porter un pas plus loin, je m'arrête. Plus un mouvement, juste le bruit des voitures non loin parmi la lumière fauve des lampes au sodium. Je ne l'entends plus marcher. Je me retourne. Il est là, debout, fumant sa clope. Le tison fait rougeoyer par bouffées l'arcade de ses sourcils et ses larges pommettes.

- T'en veux une ? "
Je me sers, la porte à mes lèvres, il a craqué une allumette qu'il abrite dans le creux de ses mains puissantes, comme une lanterne dans une nuit hostile. Je dois incliner mon visage vers la flamme. Je pose ma main sur les siennes en paravent, premier contact.
- Merci. "
On marche en silence. Il finit par le rompre.
- T'aimes cet endroit ? "
Si je l'aime ? Dur à dire. Me suis jamais posé cette question. Oui, j'ai un amour pour les échangeurs du périph la nuit, pour les écluses et les quais désaffectés, et cette lumière obscure de la ville, cette ambiance qui me rappelle des rêves de quand j'étais gamin, dans le 93, cette espèce de solitude étrange, avec la soif de trouver quelqu'un, une présence amie. C'est pas que j'aime ce qui est glauque, non, j'aime quelque chose de beau là-dedans. Bref, j'essaie de lui expliquer ça. Je bégaye un peu mais il a l'air de comprendre, embraye.
- Ici c'est comme si la toile de ta solitude était plus mince, plus usée qu'ailleurs, on se dit que si on s'y mettait à deux on pourrait la déchirer par endroits. "
Lui aussi hésite en parlant, comme s'il cherchait le mot juste, se reprend, pour saisir au plus près la vérité, calmement. Son ton fait vibrer ma poitrine comme les cordes d'un violoncelle, phrase après phrase. On s'assied sur un bloc de béton. Cette fois, c'est moi qui paye ma clope. Il tire deux-trois lattes d'affilée, et puis :
- Tu suces ? "
Sur le même ton que le reste. M'attendais pas à ça. Ou alors pas comme ça. (Mais comment, alors ?) Surtout qu'avec ma gueule de lascar, les gars croient souvent que je suis là pour sortir ma queue et me faire pomper. C'est pas que j'aime pas, et je refuse jamais ma teub à un ptit gars sympa quand je sens que ça peut lui faire du bien ; à une meuf non plus, d'ailleurs, si je peux passer quelques instants la tête posée sur sa poitrine ; mais quand le loup sort du bois et part en chasse les entrailles hurlantes, en général c'est qu'il a faim d'autre chose... Bref, n'empêche, en général c'est le genre de chose qu'on dit pas directement. Mais à quoi bon nier. Bien sûr que c'est ça ma nourriture, il le sait déjà, visiblement.
- Oui. "
- Et moi, tu me sucerais ? "
(Tous les soirs si tu veux...)
- Oui. "
- Viens, alors. "

Il se lève, me prend par la main. J'hallucine ! Comme un copain de maternelle. Je le suis vers un coin un peu écarté. Là, dos au mur, il sort une teub déjà bandée, bien plus grosse que la mienne, comme dans mes rêves du soir ! La bite à l'air, il me fixe de ses yeux couleur de terre labourée. Je m'agenouille devant lui, commence par profiter de sa paire de burnes, le laisse s'impatienter une minute ou deux avant de le prendre en bouche. Je suis à poil sous mon survêt, comme d'hab, pour pouvoir me branler en suçant. Très vite, je n'en peu plus et me gorge de son sexe à pleines goulées. Au bout de genre dix minutes, il me prend par les épaules et me fait me relever. Les yeux dans les miens, sa main cherche mon entrejambe, baisse un peu mon survêt, explore et soupèse mon sexe, puis change de côté, caressant mes fesses ; un main si large que j'ai l'impression que mon petit cul en entier tient dedans quand il l'attrape, le serre et le secoue. Je le sens haleter. Il me plaque lentement face au mur.
- Excuse-moi, mec, mais j'ai trop envie. "
- Fais-toi plaisir, mon frère. "

J'entends claquer le latex de la capote, une main me mouille le trou, sa teub essaie de rentrer. Il a fallu trois tentatives. Trop grosse. Et puis je me fais pas souvent péter le cul. Pas assez de mecs qui méritent. Mais là, ça valait le coup. Il me démonte pendant un vigoureux quart d'heure, contre le mur, me tenant par la nuque. Je saurais pas dire s'il est doux ou violent. Ma gueule va et vient contre le béton. Déchiré, je mendie une pause, il me met à genoux, décharge une méga-dose sur ma tronche et se sert de sa queue pour me l'étaler sur toute la face, tandis qu'au sous-sol je m'explose la crème dans les mains. Il me relève une nouvelle fois, me pousse dos au mur en serrant mes poignets humides au-dessus de ma tête, paumes vers lui. Son visage rayonne de joie, il sourit, les yeux clairs, et embrasse longuement ma bouche, avant d'essuyer mon visage d'un pan de son tee-shirt, tenant doucement ma main droite dans sa gauche. Tu m'expliques comment je fais pour pas tomber amoureux ?

Encore quelques clopes, nos pas le long du canal, ou assis côte à côte. Une bonne heure. On discute. On reparle de notre passé. Il me raconte sa première fois, à la campagne, un été, quand il avait dix-huit ans. Il me dit qu'il l'a jamais raconté à personne. Je suis fier de sa confiance, mais jaloux. J'aurais voulu que ce soit moi, il y a six ou sept ans, le premier à baisser son slip. Maintenant il a une copine, plus ou moins. Après un long silence, il va pour prendre congé. Je tente :
- Je te laisse mon tel ? "
- Laisse tomber, je suis pas libre. "
- Vas-y, je te lâche mon mail. "
Il détourne le regard. Je l'entends avaler sa salive.
- Je veux pas te mentir, je... je sais que je t'écrirai pas. "
- Attends, je sais même pas comment tu t'appelles. Moi c'est Barkass... Je te demande juste un truc : prends cette adresse, , et ne la jette pas. Je te demande même pas de m'écrire, OK ? Juste de garder ça dans un coin. Ça te coûte rien et moi ça... "
- Barkass ?... C'est marrant... "
- Quoi ? "
- C'est pas toi qui écris sur le site de ob.ob5.ru, par hasard ? "
- Si, des fois. "
- Ah. "
Et alors ? J'ose pas lui demander. Il allume une autre clope. Pose sa main par-dessus la mienne, sur mon genou terreux de petit suceur de bites, la serre un peu. Entre mes jambes ça redurcit direct. Je sais pas quoi dire. Je sens que serais prêt à le suivre n'importe où.
- Tu sais... "
- Quoi ? "
- Non, rien. "
- Si, dis ! "
- Ben... c'était bien tout à l'heure... près du mur, là-bas... "
- Quand je t'ai niké, tu veux dire ? "
- Euh... oui. " (Si tu le dis comme ça...) " C'était même... enfin... "
- Viens. " Il m'entraîne par la main.

Et j'ai repris une dérouillée aussi excellente que la première. Me suis laissé couiner sans honte. Faut dire qu'il a pas boudé son plaisir non plus, le bâtard ! Puis, dans ses bras (ses yeux !), après une dernière pelle, sa voix enrouée par l'effort ou par un regret :
- Bonne route, petit gars ! Je t'oublierai jamais. "
Et il est parti sans se retourner. Je n'ai pas pleuré le soir même. Mais ça m'est arrivé souvent depuis. C'est vraiment nul comme dernière parole quand on se barre comme ça. Valait mieux rien dire. Je lui en veux à mort.

Un jour j'ai reçu un mail de lui. Il me disait son nom, cet enfoiré. Pour être sûr que ça tourne dans ma tête jour et nuit, sans doute. Il me demandait aussi si je me souvenais de son récit de dépucelage dans la forêt. T'inquiète, il se passera du temps avant que je t'oublie, toi et tout ce que tu m'as dit, salaud ! Je lui dis que oui, donc. Il me répond que lui il sait pas écrire, mais qu'il aimerait que moi je rédige son histoire pour ob.ob5.ru. Au début je voulais pas. Trop dur. Mais j'ai fini par accepter. Pour pas le perdre complètement, sans doute. Je lui ai fait relire, il a trouvé ça bien. Tant mieux, parce que j'aurais pas su raconter ça autrement. Mais j'ai changé les noms dans l'histoire, bien sûr, vous saurez pas le vrai nom du mec qui me fait ramper à ses pieds.

Je vous donne le texte ici, même si à mon avis c'est pas un modèle à suivre, surtout pour les jeunes. Je veux dire qu'il y a un truc qui s'appelle le VIH et qu'il faut faire super gaffe, toujours. Mais bon, c'est une expérience, vraie à sa manière, et je la comprends. Moi aussi j'ai fait pareil au même âge, comme vous le savez. J'étais inconscient. J'ai juste eu beaucoup de chance. Bref, voici l'histoire d'" Étienne ".

- Bon, les gars, je me casse ! "
- OK, ça marche, à demain ! "
Je me lève, jette ma serviette sur mon épaule et, en équilibre sur un pied, remue les orteils pour tenter d'enfiler ma tong.
- Attends, je viens avec toi. "
- Traîne pas, alors. "

C'est le petit Guillaume, je me doutais qu'il voudrait redescendre en même temps que moi, je l'espérais, même. Guillaume c'est mon pote, mon meilleur pote de vacances, depuis qu'on était gamins. Sans attendre, je me mets en route, tandis que Guillaume clopine après moi en chaussant sa deuxième basket.

Le soleil cogne, on passe sur la chaussée du grand étang qui éblouit au soleil de dix-huit heures, l'asphalte brûlant est souple sous nos pas, l'odeur de la résine chaude vient des bois par bouffées. Les corps dorés de nos copains brillent au loin sur les rochers, comme des vaguelettes de lumière.

La route descend vers le village à travers la verdure débordante des forêts de juillet, l'ombre procure un semblant de fraîcheur à nos corps dénudés, desséchés après le bain. Guillaume me raconte une histoire, un secret, je ne sais plus lequel, sa cousine, sa voisine, je sais plus, bref, et comme à notre habitude, il passe son bras autour de mes épaules pour causer plus près de mon oreille. Il n'y a personne pour nous entendre, et d'ailleurs il parle haut, son rire clair résonne à travers les bois, mais si l'on ne prend pas quelques précautions, un secret n'est plus un secret. Je prends plaisir à retrouver mon ami après cette année de séparation, à sentir la franchise de son affection. Mais en moi quelque chose a changé. J'ai conscience que mon corps frotte contre le sien tandis que nous marchons, mon bras contre son torse, nos cuisses aussi un pas sur deux, et cela me gêne, à tel point que je n'ose pas me dégager de peur de le gêner. Pourtant je sens grandir dans mon slip de bain ce que je crains le plus : une érection carabinée dont le rouge me monte au visage. Il continue son discours, déploie les détails avec gaîté, insouciant. Puis il s'interrompt en éclatant de rire :
- Mais tu bandes ! "
(Le front couleur tomate : )
- Euh... non... "
- Mais si, regarde ! " et il touche de l'index mon membre gonflé à travers la toile acrylique. " Je peux voir ? " Sans attendre ma réponse, ce con baisse mon slip, ma queue bondit vers le ciel toute dure. On n'entend que les grillons au loin et les oiseaux des bois ; ma gorge est nouée, je n'ose pas baisser les yeux, je dévisage mon pote qui, bouche bée, a les yeux fixés sur mon entrejambe. J'entends battre dans mes tempes le rythme du sang qui fait tressauter mon sexe. Il est le premier à retrouver la parole :
- Putain, le mastodonte ! Putain, le mastodonte ! " - ces mots cognent aujourd'hui encore dans mes tympans. Sans demander la permission, comme si tout était déjà fait, il tend la main, touche, palpe, serre, descend pour caresser mes testicules, l'intérieur de mes cuisses. Je ne sais pas si je veux ça, mais je suis paralysé.
- T'as vachement de poils. T'es devenu un homme. "
Un vertige de fierté m'enivre. Je veux profiter de mon avantage. Entretenir son admiration. Il faut dire quelque chose.
- Ouais ! " Ma voix est étranglée, c'est nul, je toussote style j'ai un chat dans la gorge. Je ne sais pas quoi dire. Il me devance.
- T'as beaucoup de jus ? "
- Pourquoi, pas toi ? "
- ...
(Tiens, boulé ! Ça te cloue le bec, hein ?) Il me serre dans sa main, commence à aller et venir sur la colonne. Demande :
- Tu fais comme ça quand tu te branles ?
- Qu'est-ce qui te dit que je me branle ?
- Tu te branles pas ?
- ...
(L'enfoiré. Il m'a eu. J'ai trop honte. Jamais avoué à personne ce que je faisais seul dans ma chambre.) Il continue, lentement, comme pour admirer le morceau, change de main, s'accroupit pour être plus à son aise, accélère. Je suis à la limite. Faut que je le prévienne.
- Arrête, ça va partir !
- Je veux voir.

J'étouffe entre mes dents un soupir de jouissance tandis que mes reins se raidissent. Il abaisse ma queue droit vers sa face, qui reçoit tout. Quand je rouvre les yeux, j'aperçois à mes genoux le visage de mon ami, zébré de trois traînées de foutre. Son torse aussi est brillant par endroits. Au-dessus, mon sexe toujours aussi raide. C'est comme si le monde chavirait autour de moi. Mais lui rit, la bonne humeur tinte dans sa voix. Il se relève et, de l'index, commence à étaler ma crème sur sa lèvre supérieure et sur le côté de ses joues.
- Y paraît que ça fait venir la moustache ! "
- Tu crois ? "
- Obligé. C'est plein d'hormones. "

Bon, s'il le dit. Je le vois s'en frotter aussi un peu la poitrine, puis se lécher les doigts, avant de glisser son pouce dans l'arrière de sa basket droite pour renfoncer son talon. Je remballe le matos. Nous reprenons notre descente. Une sorte de terreur fait frémir mon ventre. J'ai l'impression qu'il s'est passé quelque chose de terriblement grave. Mais il repasse son bras autour de mon cou, reprend son récit. (Impossible de me rappeler de quoi il s'agissait. Un truc super important, sûrement ! " Mais tu le répètes pas, hein ? Je te dis ça parce que t'es mon meilleur pote. "). Nous arrivons en bordure des prés ; le parfum des derniers foins nous parvient. Ses paroles se brouillent en une brume odorante où carillonne son rire. Dans les bras de mon ami, mon coeur se rassérène. Nous dévalons le dernier pré pour le plaisir de courir.
- À demain !
- À demain !

Demain. Au grand étang, avec les copains, bien sûr. Mais c'est pas comme hier. J'ai l'impression d'être à poil dans mon slip de bain, et même pire : ce bout de tissu ne sert qu'à souligner le paquet qui se balance désormais entre mes cuisses. Je comprends pourquoi certains sont passés au bermuda. Mais je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d'oeil de côté à mes potes en slip. On devine plein de choses, c'est quasi transparent, ça moule les moindres formes. M'en étais jamais rendu compte avant. C'est comme si on m'avait ouvert les yeux. Ça me bouleverse un peu. Plusieurs fois je suis obligé de me jeter à l'eau pour dissimuler mes gonflements. J'ai l'impression que je ne suis pas le seul d'ailleurs, et je découvre des regards furtifs que je n'avais jamais remarqués auparavant. Guillaume, lui, regarde les entrejambes des gars avec tellement de simplicité que ça passe inaperçu. Je fais des séries de pompes pour impressionner la galerie, faire ressortir la puissance de mes pecs. Je sais que je suis plus râblé que les autres gars. Peu à peu je m'enhardis, soigne mes poses, l'écartement de mes cuisses au soleil. Je vois bien que mon physique provoque chez les autres une admiration un peu craintive. J'adore ce sentiment, j'y suis même complètement accro, physiquement, je sens ça dans mon torse et les muscles de mes jambes. Et je commence à peine à mesurer à quel point je suis naïf pour mon âge.
Le soir venu :
- Allez, en route ! "
- J'arrive ! "

Bien sûr, qu'on descend tous les deux. On n'a pensé qu'à ça toute la journée. Enfin moi, en tout cas. Sandales à la main, pieds nus sur l'asphalte, le long de l'étang. Cette chaussée n'en finit pas ! On entend encore l'eau qui jaillit de la bonde pour dévaler en contrebas, le son de son écume blanche s'affaiblit lentement. On ne se retourne même pas pour un dernier signe aux copains. Les dents serrées, on fonce. Enfin les bois, le couvert. Je suis déjà raide comme une barre à mine, il est déjà mort de rire.
- Quoi, qu'est-ce t'as, abruti ?! " Je le pousse en rigolant, il se marre trop pour répondre.
- T'as un problème, tu veux ma photo ? "
- On dirait que t'as une poêle à frire dans le slip ! " C'en est trop, je l'empoigne, on bascule à travers le mur de verdure qui longe la route et on roule dans le bois au bas du talus, les abdos pliés en deux par la douleur du rire. Sur le dos, côte à côte, on se calme doucement.
- Et toi, tu me fais voir la tienne ? "
- Non ! "
- Attends, c'est dégueulasse, toi t'as vu la mienne. "
- Non, j'ai pas envie. "
- Ben moi je veux la voir ! "
Je me jette sur lui pour le dénuder. Il se débat.
- Non, pitié, non, steplé, Étienne, non, pas ça, vas-y, je veux pas ! "
Les feuilles sèches du sous-bois se déchirent en bruissant sous nos corps. Je ne vais pas le lâcher. Je sais que je suis plus fort que lui. Je le coince, glisse ma main dans son caleçon, saisit son sexe, beaucoup plus petit que le mien, tout aussi raide, je lui arrache son maillot de bain d'un coup sec. À son tour d'être à poil devant moi. Croisant son regard apeuré, je lui sourit ; après une seconde d'hésitation il me sourit lui aussi, comme rassuré. D'une voix terne :
- Tu vois... Elle est pas aussi grosse que la tienne. C'est nul. Te moque pas de moi. "

Là, c'est moi qui éclate de rire. Mais je vois qu'il est au bord des larmes.
- T'inquiète pas, qu'est-ce que ça peut faire ? Et puis t'en sais rien, si ça se trouve elle peut encore grossir. Et puis de toute façon, t'es mon pote pour toujours, jamais je te laisserai tomber. Hé, Guillaume, pleure pas ! "
Il renifle un peu, puis :
- Vas-y, fais voir la tienne, j'ai envie, steplé ! "
Je la lui offre, il se jette dessus, l'enfourne à pleine bouche et se met à téter de toutes ses forces en grognant. Je le laisse faire, caresse ses cheveux bouclés, cuisses écartées, heureux de le satisfaire, inondé peu à peu par des halètements de plaisir. Il ne me vient pas à l'idée de signaler d'un mot que je vais décharger : un demi cri et je déverse tout mon être en un liquide chaud dans sa bouche, qui pompe la totalité du biberon.
- Ah ! " lâchant un instant des lèvres ma queue qu'il tient toujours à deux mains, " Hé bé mon gars, ça fait du bien un petit lait d'amandes par cette chaleur ! " Sa voix a retrouvé ce timbre que j'aime. " Attends, il reste une dernière goutte ! "... qu'il essuie d'un coup de langue.
L'ardeur bleue du soleil irradie comme apprivoisée à travers le balancement des arbres, j'écoute le silence habité des bois, par instants quelque chose remue timidement dans les fougères encore vertes. Sur mon épaule, les yeux fermés, on dirait qu'il s'est endormi, dans l'odeur de l'humus. Je vais être en retard à table. Qu'importe.

Au fil des semaines, nous avons passé un peu plus de temps dans les bois, et un peu moins au bord de l'étang (quand même un peu, pour se faire voir !). Je prends soin de mon ami, pour qu'il ne soit pas triste. Je suis fier de l'admiration qu'il a pour mon corps d'homme, et de sa soif pour le lait qui en jaillit, mais je sais que je dois le protéger pour que rien ne vienne altérer son rire cristallin, cette eau limpide qui me fait tant de bien. Tous les jours, je le laisse s'abreuver à ma virilité ; tous les jours la fraîcheur de sa voix apaise les blessures que je découvre désormais au fond de mon coeur, alors que l'été dernier encore j'en ignorais tout. Les fougères commencent par endroits à prendre la couleur de la rouille, mais les digitales sont encore en fleur. Un dernier coup de sève fait gagner aux branches des arbres quelques centimètres de bois.
- T'as vu, moi aussi je commence à avoir de la moustache, maintenant, à force. "
Il a raison. Sur sa lèvre supérieure, une ombre blonde, dorée par le soleil, commence à se répandre.
- C'est vrai. Tu verras, l'an prochain tu seras comme moi. "
- Comme toi ?... " Il caresse mon visage où, depuis le début de l'été, et grâce à lui, j'ai fièrement laissé se développer ce que j'ai de barbe.
- Oui. "
- T'es beau. " Il l'a dit tout doucement, mais mon crâne résonne d'un gigantesque coup de gong. Réveillé en sursaut, mon coeur bondit. Beau ? Personne ne m'avait parlé de ça. Guillaume me trouve beau ? Pas seulement fort ? Une lueur de tristesse dans ses yeux m'inquiète un peu.
- Tu crois ? "
- Oui. Tu sors avec des filles ? "
- Euh... oui, bien sûr... " (Le mensonge ! Je suis puceau comme un rat, à dix-huit ans. Mais impossible de l'avouer, impossible.)
- Ça m'étonne pas. Ça doit être facile pour toi, elles doivent te désirer. "
- Euh... "
Il rit.
- Hein ? Ça doit piailler : Oh oui ! Étienne ! Étienne ! "
- C'est ça, fous-toi de ma gueule. "
Il caresse mes lèvres.
- Tu veux pas m'apprendre à embrasser ? "
- Mais... "
- Nan-nan, t'inquiète pas, juste pour m'apprendre, entre potes. Steplé ! Moi j'ai jamais fait ! "
- Si tu veux. "

Je sais pas comment on embrasse. Mais je sais comment je l'ai embrassé ce jour-là, longuement, lèvre contre lèvre, duvet contre duvet, à pleines dents, sa tête entre mes mains, son corps frémissant entre le tronc d'un arbre et le mien. Après un siècle on a ouvert les yeux, on s'est regardés deux secondes, puis un éclair de malice dans ses pupilles et :
- Oh oui ! Étienne, Étienne ! " Il contrefait sa voix, caricature grotesquement mes conquêtes supposées... Je me marre un peu vexé.
- Mais ta gueule, ptit con, te fous pas de moi, puceau, va ! "
Ma voix s'éteint sur la fin de ma phrase, tellement j'ai honte de le traiter de puceau.
- Oh oui, Étienne, baise-moi ! " Il continue mort de rire, cet enfoiré !
- Ah ouais, tu veux que je te baise ? " Je le prends par les poignets.
- Oh oui, mets-la-moi chéri elle est grosse ! ". Il se tortille comme un ver de terre, je le maintiens contre l'arbre, et plus il fait semblant de se débattre, plus je sens s'allumer dans mon bas-ventre le feu d'un réacteur qui vrombit en moi. Je vais lui faire voir ce que c'est qu'un homme ! Mes mains serrent plus fort, je le plaque rudement contre l'écorce, agrippe son caleçon, le baisse, il hurle, se dégage, se prend les pieds dans le calebute et s'étale par terre. Il se retourne pour se défendre, mais je suis sur lui.
- Non, pitié, Étienne, non, laisse-moi, je t'en supplie ! "

Je plaque ses poignets au sol, m'introduis entre ses cuisses, le bâillonne de ma bouche, et en un coup de rein je suis en lui. (Où est-ce que j'ai appris ça ?) Je sens sous moi son soubresaut de douleur, mais son cri reste étouffé par mes lèvres. Je reste immobile, le bassin tendu, enfoncé à bloc. Il gigote comme un diable, puis se calme, et cesse. Je retire ma bouche de la sienne, le regarde. Ses yeux mi-clos sont baignés de larmes, ses lèvres tremblent, le souffle court, il ne se débat plus. Ses pleurs font monter en moi le désir de donner un deuxième coup de bassin comme le premier. Ses bouclettes mouillées dansent devant mes yeux, me rendent fou, je cède, balance le coup de rein (quel plaisir dans mon bas-ventre !), il gueule, se met à sangloter, j'ai honte de ce que j'ai fait et horriblement peur d'avoir détruit ce que j'avais de plus cher. Noir de désespoir, je m'abandonne à la sombre énergie qui sourd de mes entrailles et me mets à pilonner mon ami, le transperçant de ma charrue, en répétant ce mouvement que chaque garçon, quand il devient un homme, découvre effaré comme s'il l'avait toujours connu. De rage, entre mes dents, je grommelle : " Ah, tu la voulais ma virilité ! Ma virilité ! " Et tandis que je me mets à pleurer en prononçant son nom à chaque coup que je donne, je sens ses bras se refermer autour de mes épaules, ses mains agripper mon dos, et un filet de voix, minuscule, qui dit dans un murmure : " Je t'aime ! "

Oui, Guillaume, moi aussi je t'aime, même si je suis infoutu de te le dire, crétin que je suis, qui parade avec sa grosse bite, mais je t'aime, et je vais te faire l'amour comme un dieu, mille fois mieux qu'à toutes ces filles que je ne me suis pas tapées. C'est toi qui m'as eu en premier, aurai-je un jour le courage de te l'avouer ? et tu m'auras en entier, je te donnerai tout - jusqu'à la dernière goutte, car je sais que tu la veux. Et si tu veux pleurer, pleure dans mes bras, petit homme, pleure, je sécherai tes larmes une à une sous mes baisers.

Voilà, " Étienne ", j'ai fait ce que tu m'avais demandé. J'ai raconté tes amours avec un autre. J'ai essayé d'être le plus sincère possible, de peindre ce que j'avais entendu dans ton récit, un soir de novembre, tout contre ton épaule : le garçon que tu étais quelques années plus tôt ; ton pote aussi, que j'ai jamais vu, mais dont le visage dansait dans tes yeux. Tu m'as demandé ça, alors que tu savais que je tenais à toi. Je sais pas si tu t'es posé la question de savoir ce que ça me faisait. Je ne te le dirai pas. Peu importe. Mais moi, même si j'ai été trop timide l'autre soir, moi j'hésiterai pas à avouer ce que j'ai dans le coeur, devant tout le monde. Je t'aime, et ne joue pas trop avec moi, parce que même si j'ai l'air d'un dur, tu n'es pas le seul à avoir des blessures cachées, comme tu dis, et que le coeur d'un garçon peut se déchirer en deux comme un rien, d'un coup sec, un beau matin. Me dis pas que t'as rien éprouvé, cette nuit-là, au bord du canal. Alors à toi de voir ce que t'as les couilles de faire ou pas. Mais si jamais tu t'avises de me recontacter, assure-toi que c'est pour une bonne raison, ou va au Diable.

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